Nul n’est prophète en son pays : cette expression désigne bien Roland Michel Tremblay, qui bien que connu au Québec, connaît une popularité beaucoup plus importante en Europe.
Même s’il écrit surtout dans la langue de Molière et est publié par un éditeur de l’Hexagone, il réside et travaille en Angleterre où il réside avec son conjoint.
Auteur d’une trilogie à succès, Un Québécois à Paris, Un Québécois à New York et Un Québécois à Londres, il ajoute maintenant une nouvelle pierre à cet édifice avec un opus qui se déroule des années après la conclusion du dernier titre.
Westminster nous transporte au cœur de la capitale du pouvoir britannique où l’auteur nous fait découvrir les aléas des petits et grands de ce monde : un patron qui n’ose s’afficher par crainte de suicide professionnel ainsi que des rumeurs à l’effet que le narrateur-auteur aurait une liaison avec son assistante.
Ennuyé, il décide de faire sa sortie du placard, malgré un patron qui angoisse qu’il n’en subisse par la bande les conséquences, tout en se demandant si, justement, cela ne pourrait pas nuire à sa propre carrière.
La réalité, comme c’est souvent le cas, se révèle souvent plus surprenante que ce qu’on aurait pu anticiper et c’est avec humour et talent que l’auteur nous convie ainsi dans le sillage de personnages toujours hilarants d’imperfection tout en faisant une critique particulièrement cynique de tout ce qui l’entoure incluant certains passages fort amusants sur la Royauté.
Westminster / Roland Michel Tremblay. Paris : Textes gais, 2016. 188p.