Un roman qui s’ouvre avec l’entrée de James dans une salle d’opération thaïlandaise afin de dire à jamais adieu à ce dernier et pleinement embrasser l’arrivée de Jaimie. La chirurgie est cependant ponctuée de complications et c’est aux portes de la mort qu’elle réalise une expérience mystique où elle fait la rencontre de Dieu.
Réalité ou affabulation importe peu : son éveil, dans le cocon blanc d’une chambre d’hôpital, est l’occasion pour elle de porter son regard sur tout le cheminement qui l’a conduite à ce moment précis où elle est enfin entière, pleinement femme.
De sa misérable enfance dans un État du sud entre un père et une mère où l’animosité à son endroit le dispute à l’indifférence, l’obligation de fréquenter le Ku Klux Klan, où officie son père, son sentiment d’inadéquation et les conséquences funestes de la découverte de cette différence par son père.
C’est également le souvenir d’alliés surprenants et du courage qui ponctue, à 16 ans, son arrivée à New York où elle prend en main son destin et part à la découverte de ce qu’elle est réellement.
Un récit émouvant qui est, semble-t-il, inspiré de faits vécus. L’auteure, Pascale Léon, fait preuve d’une plume à la fois simple et efficace qui donne parfois l’impression au lecteur de lire par-dessus l’épaule même de Jaimie alors qu’elle se confie à son journal personnel. Comme le remarque cette dernière :
« Si certains cherchent à sortir de l’ordinaire pour affirmer leur personnalité, moi j’ai toujours voulu rentrer dans l’ordinaire et je peux vous assurer que ce n’est pas une tâche facile ».
La conclusion est quelque peu surprenante, mais demeure en accord avec le personnage et sa volonté d’affronter l’adversité.
La fille de Dieu / Pascale Léon. New York : Aleph Media LLC, 2016. 165p.