Comme le Canada, la Nouvelle-Zélande et ses 4,5 millions de citoyens forment une nation ouverte et un leader quant aux droits LGBT. Voyage arc-en-ciel sur une île aux paysages magnifiques, où les femmes votent depuis 1893 (47 ans avant le Québec!), où la marijuana est populaire et tolérée, où l’État a dépénalisé la prostitution et où la culture autochtone maorie est revalorisée. Le pays compte même trois langues officielles : anglais, maori et langue des signes pour malentendants.
Le gouvernement néo-zélandais a créé une union civile pour les couples de même sexe en 2005 et ouvert l’accès au mariage et à l’adoption en 2013. Ce vote a créé un émouvant moment au Parlement alors qu’un chant d’amour a été entonné. Une loi de 1993 avait interdit la discrimination homophobe et permis aux gais et lesbiennes d’intégrer l’armée. De plus, c’est ici qu’a été élue Georgina Bayer, la première mairesse puis députée trans au monde. Malgré cela, l’homophobie demeure une réalité, surtout au rugby, le sport national paradoxalement homoérotique.
Plusieurs événements LGBT se déroulent en NZ, surtout sur l’Île du Nord. Les rassemblements majeurs se déroulent à Auckland, la plus populeuse et cosmopolite ville avec 1,5 million d’habitants. Le quartier Ponsonby accueille les établissements gais et le défilé de la fierté, qui se déroule sur Ponsonby Road le dernier samedi de février, pendant l’été néo-zélandais. J’y ai entendu une magnifique version féminine de la chanson Hallelujah du chanteur montréalais Leonard Cohen sur un char allégorique dédié aux disparus du sida. Les célébrations durent deux semaines et incluent des partys, des compétitions sportives, une journée communautaire, une Bear Week, etc. Côté nightlife gai, la discothèque sur deux étages Family (avec karaoké et personnificateurs féminins) et le lounge Eagle se font face sur Karangahape Road, alias K Road.
Nouvelle-Zélande photo Olivier Poulin Nouvelle-Zélande photo Olivier Poulin Nouvelle-Zélande photo Olivier Poulin
Toujours près de K Road et de Ponsonby, on trouve une boutique érotique Peaches & Cream avec un cinéma porno « hétéro », le sauna Centurian et le sexclub Basement sur la rue Canada! Le coût de la vie étant élevé, l’entrée au sauna coûte 30$! Impossible d’avoir une chambre pour la nuit, car les lieux ferment à 2h du matin (6h la fin de semaine). Or, puisque personne ne vit seul à cause des loyers dispendieux, le Centurian attire beaucoup de beaux gars! Vous pourriez y faire d’agréables rencontres au 5 à 7 du vendredi, sortir manger puis revenir jouer sans repayer.
On trouve également une vie gaie à Wellington, au sud de l’Île du Nord. Surnommée Windy Welly à cause de ses forts vents, la capitale de 400 000 habitants compte deux bars gais : le cabaret Ivy et le lounge Scotty and Mal’s, surnommé S&M. Les deux se trouvent sur la charmante, artistique et piétonne Cuba Street, qui accueille un Food Market les vendredis soirs. Il existe un sauna à Wellington : le Checkmate, sur Tory Street, non loin du majestueux Te Papa, le musée (gratuit!) le plus visité d’Océanie, qui présente une exposition sur les droits civils incluant le militantisme LGBT.
Comme au Québec, la capitale néo-zélandaise n’a pas l’envergure de la métropole côté célébrations de la fierté. Il se dégage cependant du Wellington Pride Festival un sentiment d’appartenance, une agréable ambiance familiale. Et le décor s’avère enchanteur, particulièrement à la Marche, où des groupes, une fanfare et le public longent l’océan jusqu’au Waitangi Park. S’y déroule l’événement Out in the Park avec kiosques d’organismes et performances artistiques. Le festival prend place du premier samedi au deuxième dimanche de mars et propose des partys, un pique-nique, des spectacles, un Pride Quiz, une conférence, etc.
À Christchurch, plus importante agglomération de l’Île du Sud, le Pride Festival est comme la ville : en reconstruction. Deux tremblements de terre, en 2010 et 2011, ont tué 185 personnes et détruit le centre-ville. Résiliente, la population a réagi par l’art urbain avec d’impressionnantes fresques extérieures. Par ailleurs, une visite gratuite au Canterbury Museum et un détour par la rue Montreal s’imposent. On trouve même à ChCh un Dance-o-Mat, soit un plancher de danse extérieur où faire jouer sa chanson préférée sur son iPod. Talons hauts et perruque non fournis… Enfin, la Gay Ski Week se déroule à la fin d’août à Queenstown, paradis du tourisme d’aventure ayant vu naître le bungee, au sud-ouest de l’Île du Sud. Au programme de la plus grosse fierté d’hiver de l’hémisphère sud : partys, quiz queer, speed dating, karaoké et… ski!
Côté rencontres, aux Grindr, Hornet et autres Scruff s’ajoute Jack’d, application populaire auprès des Asiatiques. La NZ accueille plusieurs gais venus d’Asie pour étudier, perfectionner leur anglais et fuir leur famille. Il existe d’ailleurs un terme désignant un blanc qui adore les Asiatiques : Rice Queen! Évidemment, la santé sexuelle est un enjeu ici aussi et la PrEP gagne en popularité. Heureusement, le dépistage des ITSS se fait facilement, même pour les touristes. Par ailleurs, les gais néo-zélandais adorent le poppers, qu’ils appellent amyl.
À 10 000 kilomètres du Canada, la Nouvelle-Zélande ressemble aux autres pays du Commonwealth. Ici, les gens aiment Elizabeth II, mangent du fish and chips et écoutent Justin Bieber! L’anglais kiwi, plutôt british, s’apprivoise rapidement. On peut séjourner trois mois sans visa, les auberges de jeunesse abondent et faire du pouce est facile. Le vol aller dure 22 heures minimum avec escale et coûte 1350$. Cheers mates!
Pour plus d’infos visitez les sites :
www.chchpride.co.nz
www.gayskiweekqt.com
www.aucklandpridefestival.org.nz
www.wellingtonpridefestival.org.nz