Vendredi, 29 mars 2024
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    Autoboyographie

    Précédé de critiques louangeuses, Autoboyographie est centré autour des difficultés entourant le développement d’une romance entre deux adolescents. Rien de neuf sous le soleil, me direz-vous, mais un élément vient cependant en pimenter le déroulement. 

    Il y a de cela trois ans, en remorque de ses parents, Tanner Scott quitte la Californie où il vivait le parfait bonheur. Celui-ci avait alors déjà fait une sortie du placard, en tant que bisexuel, et l’annonce avait été accueillie à bras ouverts par ses parents. Aucun problème, donc?

    Pas tout à fait puisque le déménagement se fait dans une petite ville de l’Utah à prédominance mormone où règne une vision extrêmement hétéronormative de la sexualité. La mère de Tanner, ancienne mormone, lui suggère donc un retour dans le placard, jusqu’à ce qu’il termine le secondaire, afin d’éviter une ostracisation qu’elle sait inévitable, ce qu’il accepte.

    Mais voilà qu’il s’inscrit à un atelier d’écriture supervisé par un autre étudiant, Sebastian, et c’est le coup de foudre instantané! Bien évidemment, comme le dit la chanson, «les gens heureux n’ont pas d’histoire» et il y a donc un hic!

    Sebastian est non seulement mormon, il est par ailleurs le fils d’un évêque. Mais n’écoutant que son cœur, Tanner fonce tête baissée vers le sourire radieux de Sebastian. Celui-ci, de son côté, est partagé entre ce qu’il ressent et les préceptes de sa religion.

    Tanner se retrouve éventuellement au fond d’un double placard puisque 1) il ne peut parler à ses amis qui ignorent tout de son orientation et 2) pis encore, il ne peut même révéler qu’il est en amour pour ne pas nuire à Sebastian.

    Christina Lauren, pseudonyme derrière lequel se cachent les auteures Christina Hobbs et Lauren Billing, offre une œuvre à la fois nuancée et maîtrisée qui explore avec finesse des questions délicates à travers desquelles il serait facile de sombrer dans la démagogie.

    Ce n’est cependant jamais le cas puisque le point d’ancrage demeure toujours deux adolescents, de même que la simplicité et la complexité du sentiment qui les habite. Le roman se révèle à la fois amusant et délicieusement touchant et même s’il est destiné en premier lieu à un public adolescent, on ne peut s’empêcher de le dévorer!  

    Autoboyographie / Christina Lauren.Paris : Hugo Publishing, New Way, 2018. 404p.

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