Troisième opus de la pentalogie (5 volumes) de Michel Bélil qui nous entraîne à nouveau dans le sillage du métis Joachim O’Bomsawin, directeur des services informatiques, adjoint au directeur général, responsables des plaintes et surtout, chef de police intérimaire.
La tâche serait déjà particulièrement ardue si, pour couronner le tout, l’action ne se déroulait dans un Québec post-apocalyptique. Heureusement que celui-ci peut compter sur l’aide de N’Guyen, son adjointe transgenre. L’Avenir est une cité-État qui fait face à de multiples problèmes dont la gestion de réfugiés qui menacent des ressources relativement réduites. Ajoutons à cela la découverte des cadavres des têtes dirigeantes de deux gangs rivaux de la mafia locale qui menace de mettre le feu aux poudres d’une communauté déjà survoltée.
Certains, telle Zita Tanzanie, semblent vouloir tirer avantage de ce contexte pour faire la promotion de revendications sociales et ethniques, mais ce discours cache-t-il des intentions moins louables? Quant aux deux morts : est-ce qu’il s’agit réellement d’une échauffourée entre deux gangs qui cherchent à annexer le territoire adverse ou des motifs plus sombres sont-ils tapis dans l’ombre?
Bref, comme l’évoque si bien le sous-titre, le discours de chacun semble être trouble et la part la plus complexe de l’investigation est justement de faire la part des choses entre vérités et mensonges. Une nouvelle enquête passionnante où nos deux enquêteurs doivent conjuguer les méandres d’une enquête, des enjeux politiques et sociaux, une gestion administrative emberlificotée et, du côté d’O’Bom, la rénovation de son immeuble.
Les cinq saisons de L’Avenir : Le printemps –Qui ne faisait pas qu’écrire sur les murs / Michel Bélil. Lanoraie : Éditions de l’Apothéose, 2019. 312p.