Moins de 24h après le départ vers un monde que l’on pense meilleur de Tante Gaby, alias Pierre Lauzon, le 8 juin, voici que Langis Cyr, 59 ans, quitte lui aussi cet univers pour atteindre les hauteurs du Paradis. Tout comme pour Tante Gaby, c’est un cancer qui a emporté Langis Cyr, le 9 juin en matinée, au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).
«Il combattait un cancer depuis quelques mois et une chirurgie mineure en fin de semaine passée a dégénéré. Il venait de terminer une chimiothérapie et il avait repris beaucoup de mieux, mais voilà, il était fragile malgré tout», a commenté un ami de longue date de Langis Cyr, Stéfane Campbell, l’actuel directeur des communications de la Société de développement commercial (SDC) Village Montréal.
Langis Cyr aurait eu 60 ans tout juste le 15 juillet prochain. C’est le cancer des poumons, des os et du foie qui l’a emporté.
«Je suis content d’avoir passé quelques bons moments avec lui et ce, sans savoir qu’ils deviendraient les derniers, d’ajouter Stéfane Campbell. Il avait essentiellement repris son poids et sa musculature, et ce n’est pas peu dire dans son cas puisqu’il était déjà mince.»
Pour ceux et celles qui ne connaissaient pas Langis Cyr, celui-ci a œuvré dans le milieu du nightlife gai depuis les années 1970 à plusieurs titres : barman, gérant, assistant gérant, etc. et ce, dans des clubs majeurs du Village.
«Il a toujours fait des contrats de peinture/rénovations à son compte. Son dernier emploi dans le village fut la gérance du bar Relaxe jusqu’à sa fermeture [plus tôt cette année]», souligne Stéfane Campbell qui fut barman durant neuf ans au Gotha Lounge sous la direction de Langis Cyr.
«J’ai connu Langis dans les années 1980, du temps de MAX, de la Boîte en Haut où je l’avais d’abord rencontré. Puis en 1990 lorsque Jocelyn Blais était gérant chez MAX, j’ai engagé Langis comme adjoint. Deux mois plus tard, j’ai vendu le MAX. Je sais qu’il a poursuivi le travail avec les nouveaux propriétaires pendant quelques années avant d’accepter une proposition du KOX. J’en garde un bon souvenir. Ces dernières années, avant la fermeture du bar La Relaxe, il y était aussi gérant depuis un certain temps. Langis était plutôt un gars discret et au contact chaleureux. Qu’il repose en paix !», de commenter Paul Haince, l’ex-propriétaire du bar MAX, le président-fondateur du Festival Mtl en Arts ainsi que l’ex-directeur général de l’Association des commerçants et professionnels du Village (ACPV, l’ancêtre de la SDC du Village).
«Je trouve çà rapide le décès de Langis, de noter Yvon Jussaume, l’ex-propriétaire de la Boîte en Haut et du Lounge L’Un et L’Autre, entre autres. […] On a opéré le Gotha Lounge ensemble, de 2003 à 2012. Il avait commencé à travailler pour moi aussi du temps de la Boîte en Haut, il a fait des remplacements pour aller ensuite au MAX. Je trouve ça dommage qu’il soit parti à cet âge, c’est jeune encore. Mais la vie n’est pas une source inépuisable. Malheureusement, on s’était éloigné ces dernières années, mais c’est ça aussi la vie… Je crois que ce qui a de bon dans la pandémie que nous connaissons actuellement est qu’elle nous aura appris à nous rapprocher de la famille, des amis, de leur parler plus souvent. C’est triste.»
«Il a été très important pour moi, alors je suis content de pouvoir contribuer à ce qu’on lui rende hommage qui lui est dû, de poursuivre Stétane Campbell. Il a quand même fait rouler les plus gros bars du Village dans son «âge d’or». Il fallait le faire quand même quand il a réussi à faire chanter Céline Dion, au MAX, en show surprise et épique The Power of Love !» Oui, car c’était çà aussi Langis Cyr, un homme qui fonçait et qui s’investissait à fond pour les entreprises pour lesquelles il oeuvrait.
«Il était quelque peu timide et très réservé. Je l’ai connu au Kox/Katakombes alors qu’il était gérant et moi DJ. Il a toujours été cool avec moi. C’était un gars fort sympa et très ouvert sur les nouvelles idées et nous encourageait à aller toujours plus loin et à nous surpasser. J’ai eu quelques conversations profondes et intéressantes sur le monde d’aujourd’hui… des fous rires s’ensuivaient. J’ai travaillé avec et pour lui aussi au Parking et au Play. Toujours un plaisir d’être en sa présence même s’il semblait froid et distant (c’était sa façon de se protéger). Il fut pour moi un gars honnête et sensible. Ce fut toujours un plaisir de le rencontrer quelque part dans le Village. RIP mister…», évoque pour sa part le chroniqueur musical de Fugues et DJ, Louis C. Costa.
Pour l’instant, avec la COVID-19, rien n’est prévu en termes de funérailles. «Je ne sais pas trop quelle forme ça prendra en ces temps de pandémie mais je suis persuadé qu’on soulignera l’au revoir d’une façon ou d’une autre. Sans grand déploiement, je présume, puisque Langis était de nature très humble et discrète», de conclure l’ami depuis longtemps de Langis Cyr, Stéfane Campbell qui, rappelons-le, est l’actuel directeurs des communications de la SDC Village Montréal.