Le parc de l’Espoir, les locaux vacants, les propriétaires d’édifices commerciaux récalcitrants, le verdissement du Village et plus encore : tant de sujets dont on a fait le tour avec Robert Beaudry, le conseiller de Ville du district de Saint-Jacques.
L’inauguration du parc de l’Espoir
Agrandi, plus vert et plus accessible pour les personnes à mobilité réduite, ce parc a subi une cure de jouvence. Il permettra désormais plus aisément les rassemblements publics et les évènements de commémoration, comme la Journée internationale de lutte contre le sida (le 1er décembre). Une vigne grimpante viendra alors agrémenter le parc. C’est le 17 aout dernier que la mairesse de Montréal Valérie Plante, en compagnie de plusieurs dignitaires, a inauguré le parc de l’Espoir. «L’inauguration du nouveau parc de l’Espoir réitère notre engagement à préserver la mémoire des personnes victimes du VIH/sida et reflète notre volonté de développer dans le Village des projets structurants et accessibles universellement pour les membres des communautés LGBTQ2+, les résidantes et les résidants de Ville-Marie et les visiteurs», a déclaré la mairesse.
«Le réaménagement de ce lieu dédié à la mémoire des victimes du VIH/sida au Québec est le fruit d’un exercice de consultation avec les communautés riveraines et LGBTQ2+, les organismes communautaires et divers intervenants en lien avec le parc de l’Espoir. Le parc de l’Espoir se trouve au cœur du Village et c’était important que le nouvel aménagement conserve les éléments distinctifs du précédent parc dans une volonté de respecter la mémoire du lieu, tout en le rendant plus accessible et plus vert. Grâce à ce travail concerté, nous laissons à Montréal un monument unique pour honorer la mémoire des victimes de cette terrible maladie», a souligné Robert Beaudry, qui est aussi membre du comité exécutif responsable de la gestion et de la planification immobilière, de l’habitation, des grands parcs et du parc Jean-Drapeau.
«C’est le résultat d’un grand travail ente les groupes communautaires et l’administration municipale. Ça n’a pas toujours été facile, mais c’a été un beau défi», en dit Sammy Forcillo, l’ancien conseiller de Saint-Jacques qui a œuvré à la réalisation du premier parc approuvé par la Ville. Les militants Roger Le Clerc, Michael Hendricks et Roger Le Boeuf – qui avaient demandé à la Ville de dédier cet espace à la mémoire des personnes décédées du VIH/sida – étaient sur place pour cette inauguration. Pour plus de détails sur l’inauguration du parc, voir l’article de la page 16.
«Ce parc représente plus de 240 m2 de verdissement, poursuit Robert Beaudry. Quand on parle de la transition écologique et de la création de zones vertes en milieu urbain, ç’en est un bon exemple et c’est important. Le parc de l’Espoir vient se connecter à la ruelle Sainte-Rose. Après le parc, c’est le 2e projet entrepris dans le cadre du projet particulier d’urbanisme (PPU) des Faubourgs. Encore là, on vient augmenter le verdissement et l’embellissement de ce passage pour les citoyens du secteur.»
Un manque flagrant de verdure
Malheureusement, la couverture végétale du Village reste déficiente. Très peu d’arbres et beaucoup de béton créent des ilots de chaleur. Les canicules répétées d’année en année ne font qu’aggraver la situation. «Notre objectif est toujours de planter plus d’arbres, mais pour l’instant, en collaboration avec la SDC Village Montréal, on fonctionne en transitoire, soit par l’installation de bacs de fleurs et de plantations. À moyen terme, lorsqu’il y aura des travaux d’infrastructure, on creusera des fosses d’arbres et on augmentera la variété des plantations», indique Robert Beaudry.
Pas de travaux majeurs sur Sainte-Catherine Est
Les commerçants et les résidants seront heureux d’apprendre qu’aucun chantier de l’envergure de celui qui a accaparé le centre-ville pendant plusieurs années ne sera entrepris dans un avenir prévisible. «Il y aura des travaux ciblés, comme ceux que l’on a connus ce printemps, par exemple pour les égouts, ajoute Robert Beaudry. Mais ce sont des travaux très localisés qui ne nécessitent que de briser le bitume sur une petite surface. Ce ne sera rien de comparable avec l’ouest du centre-ville.» À l’occasion de tels travaux, on verra si on peut, par la même occasion, procéder à l’ajout de plantations…
Propreté et entretien des locaux
Si certains commerces ont ouvert leurs portes et ont rénové, d’autres sont laissés à l’abandon par leurs propriétaires. À l’hiver de 2020, l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) avait émis plusieurs recommandations à ce sujet. Cela aurait aidé grandement le Village. Qu’en est-il ? «On avait entrepris des consultations lorsqu’on est entré en pleine pandémie, note Robert Beaudry. Il y avait la recommandation de tenir un registre des locaux vacants, et nous y arrivons. Il faut faire en sorte que Québec rende obligatoire l’enregistrement des baux commerciaux. On en est aussi à voir quels sont les meilleurs outils pour forcer les propriétaires à mieux entretenir ces lieux. Est-ce avec des taxes ou des amendes? Il faut continuer la discussion.» Le problème est que l’administration municipale ne peut agir que lorsque «des bâtiments sont dégradés; là, des inspecteurs s’y rendent pour veiller à ce que ce soit sécuritaire […]», dit le conseiller de Saint-Jacques. La Ville semble démunie face aux propriétaires récalcitrants, comme celui de l’édifice de l’ancien Château du pantalon, au coin de Sainte-Catherine et Champlain, par exemple.
M. Beaudry croit qu’il faut continuer le dialogue et encourager les propriétaires à prendre mieux soin de leurs locaux – en permettant, par exemple, des «pop-up shops» (boutiques temporaires), des expositions d’artistes, etc. «On poursuit aussi la coopération avec la SDC Village Montréal pour voir comment on peut redynamiser la rue», dit Robert Beaudry.
«Malgré les problèmes, les commerçants sont passés à travers la pandémie, il y a maintenant de nouveaux commerces. Le Village a encore beaucoup de valeur pour nos projets. […] On veut s’assurer que les nouveaux projets soient intéressants. La pandémie a ralenti bien des choses, mais nous ferons des annonces bientôt», conclut Robert Beaudry.