Vous les avez peut-être vu sillonner le secteur et les rues Atateken ou encore Wolfe, deux par deux, avec un dossard fluo ? Ces agent.e.s d’accueil sont là 7 jours sur 7, matin, midi et soir dans le but de rendre la cohabitation entre la population marginalisée et celle du Village plus harmonieuse. Si ces agent.e.s sont là pour informer et aider citoyens et commerçants, leur fonction première est aussi de désamorcer des situations problématiques pouvant dégénérer.
«On l’a bien vu au cours de ces mois d’opération, on a désamorcé bien des situations potentiellement dramatiques, indique Sophie Auger, la coordonnatrice des membres de la SDC du Village et responsable de ce programme. […] On sent que, à cause de plusieurs facteurs, la situation est tendue, mais on a évité des incidents où ces agent.e.s sont intervenus, mais il n’y a pas de solution magique à toutes ces problématiques.»
Officiellement, le projet a commencé le 7 janvier dernier et s’est développé sur deux phases : soit l’hiver et les saisons printemps/été 2021 pour se terminer il y a quelques jours, le 11
octobre, à la fin de la piétonisation. Dans un contexte difficile de pandémie, marqué par les restrictions sanitaires et la fermeture de certains commerces, «les agent.e.s d’accueil ont
déployés beaucoup d’efforts pour créer des liens avec les populations marginalisées et pour s’adapter aux enjeux liés à la présence du centre d’hébergement d’urgence (CHU) Place Dupuis», peut-on lire dans le rapport remis par la SDC du Village aux autorités municipales en vue de la continuation du projet.
Sachez qu’on a enregistré un peu plus de 3000 interventions, en date du 20 septembre dernier. «L’essentiel est de travailler à la cohabitation et à la sécurité pour tout le monde sur le domaine public», rappelle Sophie Auger. «C’est une partie de la solution à tout ce que l’on vit en ce moment dans ce secteur-ci. […] La pandémie a mis tout le monde à cran et cela a défait la cohésion qui existait entre les commerçants, les résidents et les populations marginalisées». Les agent.e.s ont fait beaucoup de références à d’autres organismes communautaires oeuvrant dans le domaine, puisque la SDC travaille en partenariat avec d’autres groupes, comme Cactus. Il n’est pas rare, que ces agent.e.s tombent sur des gens en crise ou qui font des overdoses…
«[Avec les agent.e.s d’accueil] on a évité bien souvent des appels au 911», souligne Sophie Auger. «Ce que les gens ne comprennent pas est que, même si la police intervient, elle ne peut pas toujours tout régler et cela dépend des circonstances. On verra peut-être la police arrêter quelqu’un, mais cette personne sera relâchée jusqu’à sa comparution en cour, si elle s’y présente. Il n’y a pas de solution facile […]»
Certains craignait que ce programme ne soit pas reconduit, mais bonne nouvelle, la phase trois a pris son envol pour se poursuivre jusqu’à la fin février inclusivement. «On voulait que ça ne dérape pas trop l’hiver prochain surtout que l’on ne sait pas encore comment les choses vont se passer avec la COVID-19. Et, après février, on va s’assurer, que d’une façon ou d’une autre, un tel projet puisse se poursuivre», explique Sophie Auger.
INFOS : Place au Village est rendu possible grâce
à la collaboration de la SDC du Village.
1211, rue Sainte-Catherine Est, Montréal QC. H2L 2H1 | 514 529.1168
village-montreal.ca | facebook.com/villagemontreal