Jeudi, 28 mars 2024
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    Phillip Lewitski interprète Link dans Wildhood

    Avant Wildhood, nous t’avons vu dans plusieurs séries comme Utopia Falls, Vikings et Supernatural. Comment en es-tu venu au métier d’acteur?
    Phillip Lewitski : J’ai été scolarisé à la maison presque toute ma vie. Mes parents nous ont inscrit, mes sept frères et sœurs et moi, dans différentes activités parascolaires pour voir ce qui résonnait avec nous. J’ai tout fait, du sport aux instruments de musique en passant par le théâtre. Et quand je me suis retrouvé sur une scène avec un texte à la main, j’ai su immédiatement que c’était ce que je voulais faire. Je n’avais aucune idée que je pourrais avoir une carrière au cinéma et à la télévision, mais pour le jeune de dix ans que j’étais, être sur cette petite scène était suffisant. Notre famille est très artistique et mes parents voulaient simplement que nous poursuivions ce dont nous étions amoureux. J’ai l’impression que parce que j’ai été élevé comme ça, je n’ai jamais été intimidé par l’industrie. J’y suis plutôt allé à fond, sachant que ma famille me soutenait.

    C’est un rôle vraiment spécial que tu as dans Wildhood, différent de ce qui t’est habituellement offert. Comment le rôle de Link s’est-il été présenté à toi?
    Phillip Lewitski : J’étais en voyage avec ma mère quand on m’a envoyé le scénario pour la première fois. Nous avons lu le tout ensemble. À la fin, nous étions tous les deux en larmes et avons ressenti ce lien profond avec l’histoire. C’est à ce moment-là que j’ai su que je devais suivre le voyage de Link.

    Comment t’es-tu préparé pour le film?
    Phillip Lewitski : Lors de mes discussions avec Bretten Hannam (NDLR : le réalisateur), nous avons décidé que Link devait être assez maigre, alors j’ai perdu environ 25 livres. Une fois que j’y suis arrivé et qu’ils m’ont teint et coupé les cheveux, je suis tombé dans les bras de Link.

    Quelles ont été tes inspirations pour ce film?
    Phillip Lewitski : J’aime faire un travail qui sonne vrai avec la tranche d’âge des adolescents et des jeunes adultes. Bien que Wildhood s’adresse à tout le monde parce que nous avons tous traversé les années déroutantes de l’adolescence, il reste important pour les jeunes qui se sentent coincés de voir d’autres traverser cette période. Parfois, le moyen le plus simple de se sentir comme si on n’est pas seul est de regarder quelqu’un d’autre traverser quelque chose de similaire, sachant qu’il y a une lumière au bout du tunnel et que rien ne dure éternellement.

    On voit ton personnage évoluer au contact d’une culture qu’il ne connait pas vraiment et de la découverte de son identité sexuelle. Comment t’es-tu connecté avec ça?
    Phillip Lewitski : Je n’ai pas grandi sur une réserve et je n’étais pas du tout connecté à mon héritage en grandissant. Ce n’est qu’à l’adolescence que j’ai commencé à me poser des questions et que j’ai creusé au plus profond de moi-même pour découvrir qui je suis et d’où je viens. Je suppose que je suis passé par la même découverte culturelle que Link.

    Quand tu es sur le plateau, comment te prépares-tu à une scène?
    Phillip LewitskI : En général, je fais simplement appel à mes ancêtres et à mes guides spirituels pour m’aider à naviguer à chaque instant de la scène. J’espère que tout ce qui arrive est censé arriver et fera honneur à ceux à qui l’histoire est destinée.

    Le film a été tourné pendant la pandémie de COVID-19. Comment c’était? Comment ç’a affecté le tournage? Quelle était ta relation avec les acteurs sur le plateau?
    Phillip Lewitski : Lorsque je suis arrivé sur notre lieu de tournage, j’ai été mis en quarantaine dans une maison pendant deux semaines. C’était assez solitaire, mais ça m’a aidé à vraiment comprendre ce que Link traverse. Nous avons également fait toutes nos répétitions numériquement. Au tournage, c’était beau de pouvoir enfin connecter physiquement avec ces acteurs avec qui je n’avais travaillé qu’à travers des écrans. Chaque personne sur ce plateau avait son rôle et il y avait ce sentiment constant de sécurité, de soutien et d’amour pour ce que nous faisions.

    De ton point de vue, comment les enjeux d’identité et d’appartenance — à une famille, au peuple Mi’kmaq et à la communauté LGBTQ/bispirituelle — font de Link la personne qu’il est?
    Phillip Lewitski : Je pense que les gens ne sont pas vraiment ce qu’ils sont tant qu’ils ne font pas tomber leurs murs pour mettre la peur de côté et se concentrer sur ce qui les rend heureux. Nous n’avons que quelques années dans ce monde, alors pourquoi ne pas être authentique envers qui nous sommes vraiment au lieu d’essayer de plaire aux gens autour de nous et d’être qui nous pensons qu’ils veulent qu’on soit?

    Quelles scènes as-tu préféré tourner et pourquoi?
    Phillip Lewitski : Il y a eu tellement de moments spéciaux, mais un moment qui restera avec moi est la première fois que Link voit sa mère. La brillante actrice Savonna Spracklin et moi, nous avions été gardés à part avant cette scène pour que, lorsque nous tournerions cette première rencontre, ce soit vraiment la première fois que nous nous voyions. Je me souviens avoir levé les yeux et vu ma propre mère dans ses yeux.

    Et en rafale…

    Meilleur film queer que tu as vu?
    Moonlight (de Berry Jenkins)

    Quel genre de musique écoutes-tu?
    J’aime toutes les musiques, mais j’écoute beaucoup de musique classique ces derniers temps.

    Dernier livre que tu as lu?
    Split Tooth de Tanya Tagaq (NDLR : disponible en français, sous le tire de Croc fendu, aux Éditions Alto).

    Quelle est ton idée du bonheur parfait?
    Être authentique envers qui vous êtes et ce que vous faites.

    Quelle est ta devise?
    Il y a cette citation de Denzel Washington que j’aime vraiment. «Tu pries pour la pluie, tu dois aussi faire face à la boue. Cela en fait partie. » (“You pray for rain, you gotta deal with the mud too. That’s a part of it.”)


    INFOS | Le film Wildhood sera présenté en soirée d’ouverture du festival image+nation, le 18 novembre, au Cinéma du Musée des Beaux arts de Montréal.

    www.image-nation.org/wildhood

    La 34e édition d’IMAGE+NATION Festival Film LGBTQueer Montréal qui se déroulera en salle et en virtuel, du 18 au 28 novembre avec une semaine supplémentaire réservée aux films primés par le jury et le public. Pour connaître la programmation complète et l’horaire de présentation des films, visitez le IMAGE+NATION.

    LIRE AUSSI : Rencontre avec Bretten Hannam, réalisateur de Wildhood

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