Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis une douzaine de jours, la communauté LGBTQ+ du pays a été la cible d’un discours homophobe de la part du Cyrille de Moscou, le plus haut représentant de l’Église orthodoxe russe. Une prise de position qui intervient alors que les associations LGBTI+ ukrainiennes se mobilisent dans tout le pays.
Dimanche 6 mars, lors de son sermon, le patriarche de Moscou et de toute la Russie a affirmé son soutien à Vladimir Poutine tout en accusant l’Ouest d’organiser des « campagnes de génocide contre des pays qui refusaient de mettre en scène des défilés gais ». Cette attaque directe vicieuse contre la communauté LGBTI+, déjà largement discriminée en Russie, laisse présager le pire pour les personnes LGBTI+ en Ukraine si les troupes russes parviennent à renverser le pouvoir en place.
Une décision qui survient alors que la communauté LGBTQ+ internationale tente de venir en aide aux personnes LGBTQ+ en Ukraine.
Collecte de fonds
Alors que les Russes débutait leur invasion de l’Ukraine, le 24 février, l’organisation Outright Action Internationale a lancé une levée de fonds, pour venir en aide financièrement à l’Ukraine. Plus de 400 000 dollars US ont déjà été récoltés à date. OutrightAction Internationale est une organisation légitime et sérieuse.
Mobilisation en Ukraine même
En Ukraine même, des associations s’organisent pour venir en aide aux personnes LGBTI+ les plus fragilisées par la guerre.
Deux associations, Kyiv Pride et Insight, sont particulièrement suivies et apportent une aide importante aux personnes LGBTI+ dans le besoin. Nourritures, logements mais aussi équipements pour celles et ceux qui ont décidé de se battre contre les troupes russes.
Kyiv Pride, qui organise habituellement la marche des fiertés dans la capitale, a par exemple relayé l’histoire d’un danseur travaillant au club gai Versace à Kyiv avant la guerre et qui a choisi de rejoindre la défense territoriale.
Risque double pour les personnes trans
Dans des interviews accordées au site d’information VICE, deux femmes ukrainiennes trans racontent le double risque qu’elles vivent. Non seulement elles subissent la guerre comme leurs autres compatriotes, mais elles vivent par ailleurs dans la peur d’être reconnues comme femmes trans.
Aussi, puisqu’elles possèdent encore des papiers d’identités au masculin et que les hommes de 18 à 60 ans sont mobilisés de force, elles ne peuvent pas quitter le pays. Selon Vice, certains groupes de défense des droits humains sont allés jusqu’à leur conseiller de perdre leur carte d’identité afin de pouvoir passer la frontière et quitter le pays.
Il y a quelques jours, Anastasia Yeva Donari, une activiste ukrainienne trans de premier plan, a annoncé que le service national des gardes-frontières avait garanti que les personnes trans pouvaient quitter le pays si elles étaient munies d’une carte d’identité militaire ainsi que d’un certificat de désengagement.