Dimanche, 27 avril 2025
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    Coup de foudre colossal pour la Colombie

    La Colombie est forte de ses contrastes. Se défaisant peu à peu des clichés l’associant depuis des décennies aux guérillas et aux cartels de drogues, le pays attire les foules autant pour ses villages traditionnels que pour ses métropoles vibrantes, ses treks dans la jungle et ses musées, son histoire religieuse et son ouverture grandissante à la diversité.


    Notre séjour de trois semaines a débuté dans les rues de Bogotá, une ville dont le charme discutable n’annonce en rien les éclats de beauté qui suivront. Beige et grise, la capitale possède néanmoins quelques splendeurs pour qui sait les trouver. Peu après votre arrivée, rendez-vous directement dans La Candelaria pour éblouir vos yeux avec des bâtiments aux couleurs chatoyantes, quelques voitures anciennes, des rues pavées où il fait bon déambuler et se poser. Tout près se trouve la Plaza Bolivar : si chaque ville ou village visité avait sa propre place publique en l’honneur de l’homme d’État, Simón Bolívar, celle de Bogotá est, à nos yeux, la plus jolie. Continuez ensuite au Museo Botero, une maison d’architecture coloniale dans laquelle vous pourrez admirer toiles et sculptures de Fernando Botero, célèbre pour ses personnages rondouillets.


    Le lendemain, amorcez votre journée en observant le Monseratte, une montagne aussi proche du centre-ville que le Mont-Royal peut l’être, mais possédant sur son sommet une chapelle qui attire les foules. Pour la découvrir, vous aurez le choix entre le téléphérique ou l’ascension à pied de ce géant s’élevant à plus de 10 000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Persuadés de notre jeunesse éternelle, nous avons osé monter plus de 1100 marches, nous avons forcé, soufflé, sué (malgré la température de 19 degrés), admiré la vue splendide à mi-chemin, considéré redescendre, pour finalement rejoindre le pinacle, afin de savourer une vue encore plus belle et quelques douceurs dans un café charmant.


    À notre plus grand ravissement, nous avons croisé pratiquement plus de couples queers — locaux et voyageurs — qui se tenaient par la main dans les quartiers touristiques de Bogotá qu’à Montréal. Nous avons passé une soirée dans l’établissement très lgbtq+ friendly, El Recreo de Adan, qui organise des soirées karaoké, des concours de danse informels et des performances de drags, en plus d’offrir des jeux de société, de la bouffe et de l’alcool. Notre partenaire de voyage a également fait un tour au mythique Theatron, club par excellence du milieu queer, qui accueille des milliers de party people dans une ambiance électrisante.


    Changement de décor. Nous prenons l’autobus vers la région du café, en sachant que nous devrons lâcher prise sur la durée du trajet. Heureusement, ce que les transports en commun colombiens perdent en précision temporelle, ils le regagnent avec les départs incessants vers toutes les directions. Si certaines personnes vous conseillent de séjourner à Armenia pour prendre une pause des touristes, ne les écoutez pas. La ville est d’un ennui affligeant. Passez plutôt deux ou trois jours à Salento, le village traditionnel qui a inspiré les créateurs du film Coco.


    Avec ses couleurs chatoyantes et ses allures d’un autre temps, Salento est le quartier général idéal pour découvrir les merveilles des alentours. Allez au centre du village pour réserver une visite dans une ferme de café : après un trajet en jeep (assis coincés comme des sardines ou debout à l’arrière), vous accéderez à une plantation qui vous appendra tout de la production et de la transformation du précieux liquide noir. Autre proposition : une journée de trek dans la vallée de Cocora, avec ses palmiers longilignes, ses paysages spectaculaires, ses sentiers parfois accidentés et ses petits ponts mouvants (mais sécuritaires, nous en étions convaincus) qui nous donnaient l’impression fabuleuse de jouer à Indiana Jones.


    Arrive alors Medellín, la cité de Pablo Escobar devenue une métropole en plein essor. Nous vous conseillons vivement de commencer avec une visite de la Comuna 13 organisée par Zippy tour. Véritable plongée dans un quartier figurant depuis des lunes parmi les plus dangereux du monde avant de se transformer; la visite est l’occasion de mieux comprendre les enjeux politiques, sociaux, économiques et artistiques du pays, avec des guides brillants qui connaissent les lieux comme le fond de leur poche.


    Bien sûr, qui dit Medellin dit virée dans le téléphérique utilisé comme métro pour relier la ville et les favelas. Autre attraction très courue, le musée de Pablo Escobar est une source d’information indéniable, mais nous avons senti que l’amour de la guide pour le baron de la drogue détonnait de la retenue qu’on aurait souhaitée de la part d’une institution muséale. Par ailleurs, la scénographie laisse à désirer, ce qui est surprenant de la part d’un établissent célébrant un individu qui fut parmi les plus riches de la planète.


    Si plusieurs touristes apprécient les restaurants, les bars et les boutiques du quartier El Poblado, nous avons préféré — et de loin — l’authenticité de La Floresta, spécialement son parque autour duquel on retrouve, le soir venu, des restaurants et des kiosques de bouffe de rue, avec quantité de locaux réunis pour socialiser. Évidemment, nous avons fait un détour à la jolie Plaza Bolivar du coin, mais surtout à la Plaza Botero, afin d’y admirer 23 sculptures des magnifiques gros de Botero.


    Après un tour d’autobus vers Guatape pour faire la montée des 700 marches d’El Piedra del Penol — un monolithe qui nous donne une perspective à couper le souffle sur la région — et pour déambuler durant des heures dans les rues de ce village encore plus séduisant que Salento, nous avons bifurqué vers Cartagena, la reine mère de la Colombie. Avec son architecture rappelant certaines capitales européennes et ses couleurs propres à l’Amérique du Sud, Carthagène des Indes s’est imprégnée à jamais dans notre mémoire. Le simple fait d’y être est une activité. Sillonner le centre historique et le quartier artistique Getsemani est un bonheur. Prendre un café ou une boisson au Cafe del Mural ou au Abaco Libros y cafe est un délice pour les papilles et les yeux. Faire la visite du Castillo San Felipe est un retour dans le temps.


    Flâner le soir autour de la Plaza de la Trinidad est un plaisir assuré. Passer une journée sur une île, après avoir pris le temps de marchander, est un incontournable. Si vous avez le temps, faites un tour au parc national de Tayrona pour effectuer l’intense trek dans la jungle, jauger votre état de déshydratation, sentir votre transpiration bouillir sur votre peau et rêver d’une brise fraiche, alors que l’humidité vous offre un ressenti de 42 degrés, avant de crier de joie devant l’une des nombreuses plages fantasmagoriques (incluant la seule plage officiellement nudiste du pays) et de plonger dans la mer des Caraïbes. Vous en ressortirez revigoré.e.s, le cœur plein de tous ces paysages, de toutes ces saveurs, de toutes ces œuvres d’art et de toute cette gentillesse colombienne, avec le sentiment d’avoir vu l’un des plus beaux coins du monde.

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