Livraison en novembre au complexe SKY, de La renaissance de L’Interlope, un roman qui arrose de sauce piquante un peu tout le monde : hommes et femmes, communautés ethniques ou LGBT+… sans oublier le discours féministe !
Mordant dans la rectitude ambiante et l’hypocrisie à l’égard des sexualités, La renaissance de L’Interlope est à la fois une saga familiale gavée de poésie, un miroir des communautés montréalaises et une chronique des discriminations depuis 150 ans. Traversant l’ancien Faubourg Saint-Laurent, du Red Light au Village gai, son exactitude historique nous porte jusqu’en 2031 dans un récit farfelu, livrant une satire résolument inclusive.
Une satire qui se veut résolument inclusive à découvrir dès le 10 novembre…
Anecdotes sur La renaissance de L’Interlope, roman publié aux Éditions Sémaphore
Janvier 2018. L’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada invite quatre féministes pour un échange sur le mouvement #MoiAussi, et de façon générale sur la séduction amoureuse, surtout hétéro. Questionnée à savoir si un dialogue nuancé est possible sur le sujet, l’une d’elles répond « Ces temps-cis, pas tellement… ». J’ai un déclic : si tout débat rationnel est hors-jeu, pourquoi ne pas en pondre une fiction farfelue, aux personnages loufoques; bref, une satire ? Pas seulement sur la séduction hommes/femmes, mais bien une rafale tous azimuts visant également les historiques sous-cultures gaie et lesbienne, et même tout l’arc-en-ciel des identités de genre. Afin de se moquer, l’instant d’une lecture, de la rectitude mur-à-mur qui fait bailler tout le monde.
Je soumets donc à quelques publications montréalaises un conte de St-Valentin, à publier le 14 février. Hélas, la réponse est partout la même : « Pas mauvais; mais on n’a pas l’espace pour un texte de 4000 mots, courant sur 4-5 pages. » Et au périodique Fugues, le directeur Yves Lafontaine ajoute : «Votre récit se déroule en bonne partie dans le Village… Pourquoi ne pas en faire un roman?» J’ai un doute : « Croyez-vous que vos lecteurs sont prêts à apprécier un roman satirique de LEURS communautés… et venant d’un auteur hétéro ? » J’ai encore en tête sa réponse, qui m’aura inspiré pour le long parcours qui m’attendait : « La seule façon de le savoir, ce sera de le publier ! »
Tenant à ce que cette intrigue aux stéréotypes extravagants s’accroche à une exactitude historique, j’ai abondamment relu sur la longue histoire des discriminations depuis 150 ans, et surtout sur leurs contournements par les sous-cultures amoureuses que chaque époque prétend marginaliser. En plus d’indispensables essais sociologiques — Ross Higgins, Line Chamberland, Dominic Dagenais — j’ai aussi fouillé la véritable mine d’or documentaire des Archives gaies du Québec sur l’émergence dans les années 1970 du « Village de l’Est », premier nom du Village actuel et successeur des anciens établissements de l’ouest du centre-ville. Le directeur des AGQ, Jacques Prince, m’a alimenté de nombreuses précisions, notamment avec la cartographie des bars que publiait au tournant des années 1980 le magazine Attitude, ancêtre de Fugues.
— François Bellemare
INFOS | La renaissance de L’Interlope, François Bellemare / Éditions Sémaphore. 208 pages
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