La Cour suprême, plus haute juridiction du pays, vient de statuer qu’il est anticonstitutionnel de ne pas reconnaître les mêmes droits à tous et toutes. Mais cela ne signifie pas pour autant que les droits LGBTQ seront reconnus par les élus et la population du pays — l’Inde — qui deviendra le pays le plus populeux du mode en 2023.
Ce jugement fait suite à plusieurs pétitions déposées par des couples homosexuels qui réclament le droit à hériter, adopter ou encore élever un enfant.
Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, en 2018, l’Inde mettait fin à la criminalisation de l’homosexualité, supprimant une loi héritée du Code pénal britannique.
Mais le pays va-t-il désormais passer à l’étape suivante ? Dans ce pays encore conservateur de 1,4 milliard d’habitants, l’homosexualité est encore taboue et le sujet explosif pour une très grande partie de la population. Les nationalistes hindous au pouvoir, attachés aux traditions religieuses et familiales, affichent encore leur opposition au mariage gai.
« Cela va ravager la société », a jugé à la mi-décembre le parlementaire du BJP Sushil Modi, « parce que la conception de la famille en Inde, c’est un homme et une femme biologique. » Des déclarations qui ont provoqué déception et colère des militants LGBTQ+.
Le gouvernement a d’ailleurs jusqu’au 6 janvier pour répondre à la décision de la Cour suprême.
Certains experts en droit constitutionnel affirment que cette évolution est inévitable. Des cours fédérales ont déjà accordé certains droits aux couples homosexuels, ce qui pourrait faire jurisprudence.