Dimanche, 19 janvier 2025
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    Drag Race Belgique, Rita Baga très heureuse du résultat 

    Comme plusieurs d’entre vous l’ont vu ou l’ont su si vous suivez la drag Rita Baga, celle-ci anime la version belge de Drag Race, présentée sur Crave. Oui, une Québécoise qui anime Drag Race Belgique, qui compte huit épisodes ! Rita Baga a bien voulu nous parler de cette émission qui est pilotée, fait rare, par la télévision publique belge (RTBF), soit l’équivalent de Radio-Canada ici. Rappelons que Rita Baga avait participé à deux éditions de Drag Race Canada. Quant à sa tournée Créature 2.0, celle-ci s’achèvera en décembre après plus d’une centaine de spectacles partout au Québec.

    « C’est toute une nouvelle expérience pour moi que d’animer Drag Race Belgique », confie Rita Baga. « Premièrement, je n’avais pas tout le stress associé à une participation en tant que candidate. Je n’avais pas le même rôle, donc c’était différent des autres Drag Race. Ensuite, puisque c’est la toute première saison de cette compétition, c’était un apprentissage mutuel pour tout le monde, autant pour les drags participantes que pour l’équipe. Il y en a qui n’avaient jamais regardé des émissions de Drag Race à la RTBF, donc là encore c’était un apprentissage pour l’équipe technique et de production. J’ai beaucoup aimé donner le ton, j’avais envie de proposer quelque chose de différent de ce qui se fait normalement dans les RuPaul’s Drag Race aux États-Unis […]. »

    Il faut dire que Rita Baga a séjourné quelque temps en Belgique lors de ses études. « Je connais bien la Belgique et la scène drag locale », poursuit-elle. « C’est facile aussi avec Internet maintenant de voir ce que font les drags là-bas, les spectacles, les cabarets, etc. Cela se reflète en partie dans la téléréalité. Dans les éditions canadiennes, Drag Race s’américanise de plus en plus, à un tel point que c’est difficile de savoir dans quel pays est située la série », affirme Rita Baga. « Mais peut-être parce que c’est la première saison, c’est plus typique des cabarets de la Belgique. Les drags sont attachantes, elles sont empathiques, il y a de l’entraide les unes envers les autres. Il y a des liens “familiaux” très serrés entre elles et cela se remarque. Il n’y a pas le même esprit de compétitivité que dans les Drag Race américains […]. »

    Rappelons ici que 10 drag queens visent le couronnement de cette compétition : Valenciaga, Susan, Peach, Mocca Bone, Mademoiselle Boop, Edna Sorgelsen, Drag Couenne, Brittany Von Bottoks, Athena Sorgelikis et Amanda Tears. Toute la téléréalité a été tournée l’été dernier, soit 8 épisodes de 60 minutes chacun. « Les cotes d’écoute ont été au rendez-vous. Drag Race a obtenu la même cote que l’émission la plus populaire en Belgique, qui est The Dancer. Donc, on devrait savoir bientôt s’il y aura une 2e saison », dit Rita Baga. Et cela s’est bien déroulé, qu’une drag québécoise anime cette émission ? « Oui, cela s’est bien passé.

    Il y a eu une seule fois qu’on a dû refaire une prise à cause d’une expression québécoise », de dire la drag en rigolant. Pour ce qui est de sa tournée Créature 2.0, Rita Baga atteindra bientôt les 45 000 billets vendus. Cette série de spectacles se terminera en décembre prochain, à Gatineau, avec une 5e supplémentaire. C’est dire combien ce fut populaire.

    « C’est la première fois qu’une drag part si longtemps en tournée pour un show en solo, c’est inédit au Québec », note la drag. « Nous avions un espoir secret de faire 100 spectacles, mais nous en sommes au-delà maintenant. Cela va au-delà de toutes nos attentes. Il ne faut pas oublier qu’on a commencé il y a deux ans, en pleine pandémie, alors qu’on permettait un nombre limité de places dans les salles ou alors que les salles étaient carrément fermées. On a vécu tout ça. Le show avait été pensé en fonction des restrictions sanitaires, avec des danseurs sur un écran et moi toute seule sur scène. À l’heure où on se parle, nous sommes parvenus à 86 spectacles ! Nous sommes très, très contents. »

    La loi anti-drags du Tennessee
    Il va sans dire que Rita Baga s’inquiète de ce type de législation qui est présentement sous étude dans plusieurs États conservateurs des États-Unis. Pour ceux et celles qui ne sont pas au courant, l’État du Tennessee a adopté durant la première semaine de mars une loi interdisant aux drag queens de se produire dans des spectacles dans des lieux publics ou privés en présence d’enfants ou dans des endroits se situant à 1 000 pieds d’une école, d’un lieu de culte ou d’un parc public. 

    « Au Québec, on a tendance à dédramatiser ce genre de loi en disant que c’est loin, que cela se passe aux USA et que cela n’arrivera jamais au Québec ou au Canada », souligne Rita Baga. « On oublie très souvent que pas plus tard que l’an dernier, Barbada a eu des problèmes avec des élus municipaux [dans l’arrondissement de Saint-Laurent] au sujet de son heure du conte où elle lisait des histoires à des enfants dans la bibliothèque. Il faut continuer notre sensibilisation sur ce qu’on fait. On ne peut pas plaire à tout le monde et demander aux gens d’aimer nos spectacles, c’est leur choix. Mais ici, on devient des boucs émissaires. On veut limiter les lieux de travail des drags […]. »

    On se rappellera que Barbada avait dû rencontrer des conseillers municipaux pour leur expliquer en quoi consiste l’heure du conte, avant que ceux-ci puissent autoriser à nouveau cette activité à la bibliothèque municipale du secteur. Encore là, les élu.e.s avaient un souci de vouloir « protéger » les enfants. « Il y a une montée indéniable de la droite en ce moment un peu partout, il faut rester vigilant face à tout ça parce qu’on n’est pas si loin que ça [du Tennessee] après tout. […] Il faut que l’on continue d’expliquer ce que nous faisons et ne pas dire simplement que cela n’arrivera pas chez nous […]. »

    Si le Tennessee restreint les droits des drags, la Californie leur ouvre quant à elle toutes grandes ses portes. En effet, si vous vous rendez à Los Angeles au mois de mai, Rita Baga y sera les 12 et 13 de ce mois pour le RuPaul’s DragCon, un congrès de drag queens avec tout ce qui vient avec (les stars de ces téléréalités, des costumiers, des produits de maquillage, etc.), au Los Angeles Convention Center.  

    En terminant, on vient d’apprendre que Rita Baga a remporté un trophée Olivier pour la «conception visuelle» du spectacle Créature ! Cela se déroulait le dimanche 19 mars lors de la remise des prix pour les spectacles d’humour, entre autres. Félicitations à Rita Baga et à toute son équipe !

    INFOS | www.ritabaga.ca

    CRÉDITS PHOTO : Philippe Daaboul
    Robe : Jonathan Grandolfo
    Cheveux : Genderfcked Wigs
    Maquillage: Kevin Baldassarre

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