«Parce que dans la fin de vie, il y a d’abord la vie», lit-on, comme une sorte de slogan, lorsqu’on ouvre le site web de la Maison St-Raphaël. Dans l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce/Côte-des-Neiges, il y a un lieu qui accueille les personnes en fin de vie et leur famille ou des gens qui, avant leur fin de vie, viennent trouver un peu de répit dans ce centre de jour aux activités multiples, c’est bien la Maison St-Raphaël. L’humain et ses besoins sont ici au centre des attentions du personnel nombreux soucieux de rendre ces derniers moments en ce monde les plus paisibles et les plus agréables que possibles.
Il y a plusieurs années, une église devient désaffectée. Manque de fidèles, on ferme ce lieu de culte. Mais on ne voulait pas nécessairement que cet endroit devienne des condos comme bien d’autres églises, malheureusement. La population locale est sollicitée. «La communauté locale, après des consultations, détermine qu’elle désire l’ouverture d’une maison de soins palliatifs. Des dons sont ramassés et c’est ainsi que l’église est transformée. Cela a pris plus d’une dizaine d’années pour que le projet voit le jour finalement. Un OBNL (organisme à but non lucratif) est créé pour offrir des soins gratuits à tout le monde et la Maison St-Raphaël [du nom de l’ancienne paroisse] ouvre ses portes en 2019», explique Olivia Lévêque, la directrice générale de cette Maison.
Lorsqu’on se promène sur le site web de la Maison St-Raphaël, une phrase attire tout de suite l’attention : «Nous accueillons, dans le respect et la compassion, des personnes de toutes provenances, sans égards à leur condition sociale, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle et identité de genre ou leurs croyances religieuses». «Nous sommes très ouverts à la communauté LGBTQ+, souligne Olivia Lévêque. Nous savons que les besoins des personnes de cette communauté sont mal entendus dans le système de santé. Ici, surtout pour les personnes en fin de vie, on désire que ces personnes soient les plus entières que possible, qu’elles soient elles-mêmes, nous sommes très sensibles et ouverts envers ces personnes-là.»
La Maison St-Raphaël offre 12 lits en soins palliatifs. «Nous accueillons des gens en phase terminale ayant reçu un pronostic de fin de vie de trois mois. On reçoit ici les patients et leurs proches et tout se fait dans le but qu’ils se sentent comme chez eux à la maison. On fait tout avec grande humanité et chaleur par un personnel qui a cette cause-là à coeur», dit Olivia Lévêque. L’approche de la Maison en est une de «cercle des soins» prodigués à la personne par une équipe interdisciplinaire qui n’est pas que des médecins, des infirmières, des pharmaciens ou des travailleurs sociaux, il y a aussi plusieurs thérapeutes (massage, art-thérapie, acuponcture, musique, services sociaux) afin de prendre en charge tous les besoins d’une personne : physique, émotif, social, psychologique et spirituel.
Mais les portes de l’établissement sont aussi ouvertes pour les personnes qui ne sont pas en phase terminale mais qui ont reçu un diagnostic de maladie incurable. Çà, c’est le centre de jour. «Le plus tôt possible dans la trajectoire de la maladie incurable, les gens viennent ici avec leurs proches pour retrouver une qualité de vie, explique Olivia Lévêque d’une voix douce et calme. Nous offrons toute une gamme de services. On vise essentiellement ici à briser l’isolement de ces personnes et de leur famille afin qu’elles sentent qu’il y a quelqu’un qui prend soin d’elles. Que des gens sont là pour ces personnes et cela leur offre non seulement du réconfort mais aussi un temps de répit. Par exemple, au centre de jour on offre la ruche d’art les vendredis matins, un café et desserts qui en soi est une thérapie. […]» Il y a aussi des groupes de soutien, des discussions thématiques, des conférences, etc.
Mais ce n’est pas tout. Vous avez accompagné un proche vers son décès ? Vous pouvez continuer de fréquenter le centre de jour de la Maison St-Raphaël. «Nous faisons le suivi des personnes endeuillées, nous pouvons faire un plan de traitement personnalisé qui peut comprendre des travailleurs sociaux, massothérapie, ergothérapie, acuponcture, etc.», rajoute-t-elle.
Ainsi, la Maison St-Raphaël peut compter sur environ 70 employés, mais également sur 80 bénévoles formés. Il y a eu une belle addition l’été dernier : une labernoise rousse de deux ans, appelée Bikini. C’est un chien d’assistance en soins palliatifs dressé chez Mira. «Bikini est disponible pour les personnes qui désirent voir le chien, c’est une thérapie pour ces gens-là, Bikini leur apporte du réconfort […]», souligne Olivia Lévêque.
Évidemment, comme tout organisme communautaire, on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche puisque tous les soins y sont ici gratuits. Le ministère de la Santé ne subventionne que 40% du budget total, «cela veut dire que le 60% qui reste provient des dons de la communauté et de nos campagnes de financement […] donc, nous avons toujours besoins de dons et de bénévoles», souligne la directrice générale de la Maison St-Raphaël. Le 5 mai prochain, on organisera d’ailleurs une marche à la mémoire des personnes qui y sont décédées et c’est aussi une levée de fonds.
«Pour les personnes qui le désirent, on peut organiser des visites pour démystifier ici ce qu’est un centre de jour pour et une maison de soins palliatifs, il ne faut pas hésiter», dit Olivia Lévêque. Si l’on pense ainsi à une personne où une famille qui, un jour, pourraient bénéficier d’un tel endroit, contactez la Maison et l’on vous répondra affirmativement.
Peut-être que pour les Fêtes, si votre budget vous le permet, vous pourriez faire un petit don à cet établissement ? Je suis sûr que les usagers, leurs familles, le personnel et les
multiples bénévoles vous remercieront pour ce geste de solidarité…
INFOS | St-Raphaël maison de soins palliatifs et centre de jour, 6500, chemin Deacon,
Montréal. Tél. 514-736-2001 ou https://maisonstraphael.org