Mardi, 21 janvier 2025
• • •
    Publicité

    Obliterated : un plaisir coupable et explosif !

    Une série d’action stéroïdée qui pioche allègrement dans tous les clichés du genre tout en n’hésitant pas à y intégrer des personnages issus de la diversité et à plonger dans une grivoiserie hilarante. Est-ce un incontournable classique ? Sans doute pas ! Est-ce que son écoute procure un plaisir jubilatoire et compulsif ? Sans aucun doute !

    Obliterated (Chargés à bloc) débute avec une prémisse très simple : un groupe spécialisé d’intervention reçoit pour mission de retrouver et de désamorcer une bombe nucléaire qui menace de rayer Las Vegas de la carte. Aussitôt dit aussitôt fait, puisqu’au trois quarts du premier épisode la bombe est réduite à néant et la petite équipe fête sa victoire à grand renfort d’alcool, de cocaïne, de diverses autres substances, de baises effrénées et… d’un dromadaire.

    Alors que la capacité mentale du groupe avoisine à peine le niveau d’un géranium, le Pentagone leur assène une terrible nouvelle : la bombe désamorcée n’était qu’un leurre, le véritable engin est toujours caché et ces derniers sont les seuls à pouvoir intervenir. L’équipe doit donc passer outre sa gueule de bois collective pour retrouver la bombe, éliminer les méchants et sauver le monde, et ce, d’ici les sept prochaines heures.

    Le scénario est cousu de fil blanc et met en scène une galerie de personnages qui incarnent les plus grands clichés du genre. Maya (Kimi Rutledge) est la spécialiste en informatique d’origine asiatique qui cherche désespérément à baiser avec Chad (Nick Zano), premier officier de la Marine dont l’obsession pour le corps de Sylvester Stallone frôle l’homoérotisme. Celui-ci est dans une relation d’amour-haine avec Ava (Shelley Hennig), la chef d’équipe qui tente de contrôler le groupe et de faire la paix avec l’inévitable cliché d’un traumatique. Trunk (Terrence Terrell) est un colosse afro-américain dont la force brute n’a d’égal que la taille de son appétit, sa queue gigantesque (d’où son surnom de « trompe »), et qui se révèle être gai (à la grande consternation de Chad).

    Angela (Paola Lázaro) est une tireuse d’élite qui consomme les femmes comme les munitions : à répétition ! Paul (Eugene Kim) est un pilote et bon père de famille d’origine asiatique qui, après voir bouffé un bol entier de guacamole aux champignons magiques, se voit littéralement confronté aux apparitions d’un démon de l’enfer. Finalement, Haggerty (C. Thomas Howell) interprète un spécialiste en explosifs dont les facultés sont altérées par… un coma généralisé.

    Bref, des personnages issus des plus grands clichés des films des années 80, mais également complètement décalés de cette réalité. Les comportements sont souvent joyeusement inappropriés, les lieux communs abondent, les motivations des méchants tiennent sur un timbre-poste, et la nudité est gratuite et frontale. À ce sujet, une bonne partie du deuxième épisode se déroule dans un bar de danseurs nus et un second épisode présente une séance de torture particulièrement explicite de l’engin massif de Trunk : une scène que je ne pensais jamais voir au petit écran (mais que l’on se rassure, il s’en tire indemne).

    Bien évidemment, on peut regretter que plusieurs personnages ne soient pas développés au-delà des grandes lignes de leur cliché (Trunk se contente pour ainsi dire d’être un colosse au grand cœur, doté d’un braquemart et d’un appétit démesurés), mais l’ensemble ne prétend jamais se prendre au sérieux et ne peut que fasciner par son accumulation d’invraisemblances, de magouilles en tout genre et d’humour grivois. La série se fait ainsi un point d’honneur à toujours pousser le bouchon un peu plus loin, à la grande surprise des spectateurs et spectatrices et générant ainsi de grands fous rires.

    Cette maîtrise des codes des années 80 n’est pas étonnante puisque la série est une création de l’équipe derrière Cobra Kai, la suite de Karate Kid, qui fait un carton sur Netflix depuis déjà quelques années. Malgré des critiques assez tièdes sur Rotten Tomatoes, Obliterated s’est rapidement trouvé un public enthousiaste au point qu’une seconde saison pourrait bien voir le jour.

    INFOS | La série Obliterated (Chargés à bloc) est disponible sur Netflix, en anglais et dans un bon doublage français.

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité