Trente ans après sa sortie en 1994, son réalisateur Stephen Elliott annonce une suite improbable au film culte !
Il a également confirmé, dans une interview pour le quotidien The Guardian Australia, que la distribution originale — Hugo Weaving, Guy Pearce et Terence Stamp, étaient prêts à reprendre leurs rôles. «Les gens me hurlent de le faire depuis trente ans. Et tout à coup, j’ai réalisé que nous vieillissions tous(…)Maintenant, avec la montée de Trump, tout est sur le point d’éclater à nouveau. (…) C’est le moment idéal pour faire ce film.»
Audacieux, se transformant par le simple déroulé de son histoire bien construite en ode à la différence, porté par une bande musicale irrésistible, Priscilla est de ces œuvres qui nous font croire que le cinéma peut le meilleur lorsqu’il s’agit de piétiner les barrières.
Au départ, il y a Felicia, Mitzi et Bernadette, en route à bord de leur autobus, nommé Priscilla : direction, le nord de l’Australie, là où les lézards sont plus nombreux que les êtres humains, pour donner quelques spectacles. Évidemment, la route est traversée de fâcheuses rencontres avec des hommes refusant de voir plus loin que leur morne horizon, mais aussi de preuves que l’humanité regorge de surprises magnifiques. En particulier lors d’une scène en compagnie d’une tribu aborigène qui ferait monter les larmes aux yeux même des cœurs les plus endurcis.
Mais il n’y a pas que l’histoire de ces trois drags, formidablement défendues par Hugo Weaving, Guy Pearce et l’incroyable Terence Stamp.

Il y a surtout, dans ce film devenu un véritable classique de la liberté, une joie manifeste et communicative. Car ces trois drags, jamais, ne sont présentées comme des caricatures, des êtres à sauver, ou même des modèles. Elles incarnent plutôt, avec une vraie intelligence, l’immense joie qu’il peut y avoir à assumer qui l’on est, toutes paillettes, plumes et fantastiques robes dehors. Même lorsque c’est difficile, lorsque les coups et les insultes pleuvent, lorsque la petitesse d’esprit fait barrage
Oui, Priscilla folle du désert, devenu culte avec les années et sans avoir pris une ride, est un film joyeux. Et c’est probablement la plus scintillante réponse que l’on peut apporter à l’homophobie et au rejet de l’autre.
Le premier film avait été récompensé par l’Oscar de la meilleure conception de costumes et par le Bafta du meilleur maquillage et des meilleures coiffures.
Mais pour la suite, hors de question de ne faire que / ! Si le réalisateur a confirmé que le scénario était prêt, il ne s’est pas privé de piquer notre curiosité : “Ça ne sera pas une histoire dramatique mais bel et bien extravagante. Je ne voulais pas me répéter, alors il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver quelque chose, pour réaliser qu’il y avait quelque chose à raconter sur la tolérance.»