Mardi, 17 septembre 2024
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    Hommes de 55 ans et plus et faisant du chemsex recherchés pour une étude

    Ouais, si vous êtes âgés de 55 ans et plus et que vous avez des relations sexuelles en utilisant du crystal meth et autres substances on vous offre l’opportunité de vous exprimer sur ce que vous ressentez durant ces moments-là ! Rassurez-vous, si vous ne participez pas, on ne mettra pas l’inspecteur Columbo (pour ceux et celles qui s’en souviennent) à vos trousses ! Mais cela aide la société à avancer. Avec les données collectées, on pourra mieux adapter les services d’appui existants ou peut-être même en créer de nouveaux plus spécifiques. Une recherche précédente menée, également, à l’UQAM comprenait un taux assez appréciable de participants provenant de cette tranche d’âge-là. D’où cette nouvelle enquête. C’est ce qu’on appelle tout simplement «le pourquoi du parce que…».

    On vous en parlait déjà, brièvement, dans notre dernière édition (du mois d’aout). Si vous êtes des hommes gais, bisexuels, queers ou des personnes non binaires et que vous consommez du Crystal meth/TINA, GHB et de la Kétamine dans un contexte sexuel ou que vous avez déjà été dans cette situation-là, une nouvelle recherche sur le PNP/chemsex chez ces personnes de 55 et plus a besoin de vous pour mieux comprendre ce que vous vivez lorsque vous consommez et que vous avez des relations sexuelles. Pour ceux et celles qui ne savent pas ce que signifie PNP : Party’N’Play qui désigne les relations sexuelles avec usages de drogues. 
     
    C’est la Chaire TRADIS – trajectoires, diversité, substances (de son nom au long Chaire de recherche du Canada sur les personnes de la diversité sexuelle et de genres (DSG) et leurs trajectoires de consommation de substances psychoactives) qui mène cette étude pour ces personnes de 55 ans et plus.  «Sur 64 participants, 25% de ceux-ci appartenaient à un échantillon d’hommes de 55 ans et plus et faisant usage du PNP/chemsex», indique Yannick Gaudette, le coordonnateur de recherche. Celui-ci fait référence à l’étude précédente, PNP dans la diversité, où l’on a enregistré des cas avec des gens dont l’âge variait de 55 ans jusqu’à 75 ans. 
     
    Cela pourrait être surprenant, puisqu’on pense toujours que ce type d’activités est réservé presque exclusivement aux jeunes adultes. Et bien non. Plusieurs facteurs sont ici en cause : l’acceptation du corps qui vieillit, donc l’apprentissage de l’âge qui avance mais le désir qui est toujours là ; faire face à sa séropositivité et l’acceptation des autres envers soi ; le rapport aux jeunes dans les rencontres ; la discrimination auxquelles les gens plus âgés font face dans la société, etc. «Certains commençaient leur retraite et ne savaient pas trop quoi faire, d’autres avaient perdu un conjoint de longue date, les raisons sont très variables et différentes d’un individu à l’autre, explique Jorge Flores-Aranda, le directeur de cette Chaire. Parfois, les gens aimaient ‘’tripper’’ tout simplement. Le chemsex est milieu où l’on trouve moins de barrières et de limites, dont celles de l’âge. D’où le fait que l’on retrouve des hommes de 55 ans et plus. »
     
    «Ce qui est surprenant, c’est que l’on considère que ces gens-là n’ont plus de sexualité, que leur rapport à la sexualité est différent ou qu’ils ont des problèmes de santé mentale, etc. Ces personnes vivent aussi dans un contexte où l’homosexualité est mieux acceptée qu’à leur époque, donc ils redécouvrent, en quelque sorte, leur sexualité», poursuit Yannick Gaudette qui est étudiant au doctorat à l’École de service sociale de l’UQAM. «Il ne faut pas oublier que certains ont vécu à des moments où l’homosexualité était un acte criminel, ou encore une maladie mentale, d’autres encore ont vécu les débuts du VIH-sida cela les a profondément marqué dans leur sexualité», de rajouter Jorge Flores-Aranda.
     
    Les hommes ainsi rencontrés utilisent bien moins les services psychosociaux offerts ou des groupes où des ateliers sont offerts, comme chez RÉZO par exemple, «parce qu’ils ne se reconnaissent pas, qu’ils sont entourés de jeunes et qu’ils sont les seuls de leur âge», dit Yannick Gaudette.  «Il y a une personne dans notre équipe de recherche qui possède ces mêmes caractéristiques, soit 55 ans et plus et qui pratique le chemsex, et donc qui nous conseille aussi», dit Jorge Flores-Aranda.  L’idée est que les résultats de cette nouvelle recherche puissent servir à orienter les services existants en vue d’accueillir ce segment de clientèle. La date limite de participation à cette recherche est le 1er octobre.  «Une fois toutes les données analysées, on aimerait rédiger le rapport final soit à l’été ou au début de
    l’automne 2025 pour redonner le plus rapidement possible les résultats à la communauté pour que l’on puisse adapter les services envers ces personnes-là », rajoute Yannick Gaudette. Il faut dire que ces personnes sont suivies régulièrement par leur médecin de famille, mais elles n’ont pas recours à de l’aide psychosociale pour les accompagner dans ce qu’elles vivent. Au cas où cela vous ferait peur, rassurez-vous l’entretien ne dure que de 90 à 120 minutes et vous avez droit à une compensation de 50$.

    INFOS | Appel ou texto: 438-867-9578 ou [email protected]

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