Mardi, 18 mars 2025
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    Moins de mariages religieux, mais un peu plus de mariages entre personnes de même sexe

    On se marie de moins en moins au Québec, révèle l’Institut de la statistique du Québec. Et la majorité des mariages célébrés ne se déroulent plus dans des églises ou devant des ministres du culte. Si la grande majorité de ces mariages (97 %) ont uni un homme et une femme, 3 % (730) ont uni deux hommes ou deux femmes.

    Ce n’est que depuis l’autorisation des mariages de couples de même genre en 2004 que l’on collige ces dernières statistiques. Cette année-là, 245 mariages de couples de même genre ont eu lieu.

    L’étude sur les mariages indique aussi qu’en 2023, 111 mariages entre personnes de même genre ont été célébrés devant des ministres du culte. «De ce nombre, 63 étaient des mariages de deux femmes et 48 des mariages de deux hommes», observe Anne Binette Charbonneau.  «Les ministres du culte ont donc célébré plus de mariages de deux femmes que de mariages de deux hommes en 2023. Cette situation s’observe pour une sixième année consécutive, mais cela n’a pas toujours été le cas.»

    Mais la démographe ne peut pas indiquer dans quelles églises on célèbre le plus de mariages de couples de même genre. «Malheureusement, dit-elle, les données que nous avons ne nous permettent pas de préciser à quelles Églises appartiennent les ministres» qui président ces cérémonies religieuses.

    Il faut savoir que c’est le Directeur de l’état civil qui reconnaît les groupes habilités à présider des mariages religieux. Sa «liste des sociétés religieuses reconnues» compte aujourd’hui 20 pages et aligne plus de 300 noms de diocèses catholiques ou anglicans, d’assemblées chrétiennes, de centre communautaires musulmans et d’Églises évangéliques qui disposent d’au moins un célébrant apte à présider des mariages.

    On peut certainement conclure, sans chiffres à l’appui toutefois, que des mariages de couples de même genre n’ont pas eu lieu en 2023 dans des paroisses liées à un diocèse catholique puisque l’Église catholique ne permet pas le mariage entre conjoints de même sexe. Mais plusieurs Églises protestantes, présentes au Québec, autorisent de tels mariages. C’est le cas de l’Église communautaire métropolitaine et de l’Église unitarienne, par exemple.

    En 2003, l’Église Unie du Canada a aussi reconnu le mariage pour les couples de même sexe. En 2019, l’Église anglicane du Canada a refusé de modifier sa définition du mariage (entre un homme et une femme) pour y inclure les unions entre personnes de même sexe. Mais trois ans plus tôt, cette Église avait accepté, à son plus haut niveau, un tel changement mais cette proposition devait, selon ses statuts, être approuvée une seconde fois afin d’avoir force de loi. Au lendemain du vote négatif de 2019, des évêques anglicans du Québec et du Canada ont rapidement déclaré autoriser de tels mariages à l’intérieur des limites de leur diocèse respectif.

    Les données compilées par la démographe ne permettent donc pas de savoir combien de mariages de couples de même genre ont été célébrés par des pasteurs de l’Église Unie du Canada ou de l’Église anglicane du Canada.

    Le rapport statistique dévoilé par l’Institut de la statistique du Québec note toutefois qu’en 2004, il y a deux décennies, 62 couples de même genre se sont unis devant un ministre du culte et 141 devant un greffier de la Cour supérieure (soit un peu moins de 1% de tous les mariages célébrés cette année-là). Cinq années plus tard, davantage de mariages de couples de même genre ont été célébrés devant des ministres du culte que devant des greffiers.

    Mais en 2023, greffiers, notaires et «célébrants désignés» ont présidé plus de mariages de couples de même genre que les ministres du culte, qui arrivent au dernier rang des types de célébrants choisis par les futurs époux.

    Le mariage en déclin comme institution
    Alors qu’en 1970, pas moins de 49 607 mariages étaient célébrés, un demi-siècle plus tard, ce ne sont plus que 22 688 couples québécois qui posent ce geste, un nombre légèrement, mais néanmoins inférieur, à celui de l’an dernier (22 908). Et tout ça alors que la population du Québec aurait dépassé les 9 millions d’habitants alors qu’on ne comptait 6 millions de québécois au milieu des années 70, soit une croissance de 50%.

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