À moins de deux mois du festival image+nation, l’équipe de programmation a dévoilé pour Fugues les titres d’une dizaine de longs métrages de fiction et documentaires qui seront présentés lors du 37e festival de films LGBTQ de Montréal, qui se tiendra du 20 au 30 novembre 2024. Survol en quelques films d’une édition qui promet de belles choses…
Mascapone – The Rainbow Cake
Il y a trois ans, la comédie romantique Mascarpone d’Alessandro Guida et Matteo Pilati a remporté l’adhésion instantanée dans les festivals queers (dont image+nation) avant de devenir un succès sur Prime Video. Dans la suite, Mascarpone — The Rainbow Cake, qui se déroule trois ans plus tard, Antonio et Luca se revoient pour la première fois après la mort de Denis. Alors qu’Antonio est devenu un célèbre pâtissier, Luca a trouvé du réconfort auprès de Tancredi, dont il est amoureux. Mais une relation fusionnelle subsiste tout de même entre eux…
Desire Lines
Faisant vigoureusement fi de la binarité des choses, Desire Lines de Jules Rosskam est un long métrage hybride mélangeant fiction et documentaire. C’est d’abord un collage d’entretiens donnant la parole à ceux que l’on entend très rarement. Qu’ils aient développé une homosexualité surprise à la suite de leur transition ou bien qu’ils aient conservé leur attirance pour les hommes, ces mecs-là ne se font pas prier pour aborder la question du sexe sous plusieurs angles. Cela va du plus direct (comme l’expérimentation d’une sexualité d’actif) au plus sérieux (le rapport complexe à la PrEP et au VIH). Cette parole libérée apporte, à cette mosaïque de fraternité trans, un grand dynamisme et un air de jamais-vu.
Duino
Premier long métrage de Juan Pablo Di Pace et d’Andrés Pepe Estrada, Duino suit Matias, un cinéaste argentin d’une quarantaine d’années, qui a du mal à terminer un film inspiré par le souvenir d’Alexander, son premier amour, rencontré dans une école internationale dans les années 90. La tendresse et la fascination définissaient leur forte amitié, jusqu’à ce qu’Alexandre soit expulsé de l’école, laissant le jeune Matias avec une histoire non résolue et de multiples émotions non déclarées. Vingt-cinq ans plus tard, Matias décide de rouvrir la boîte de Pandore en se retrouvant face à Alexandre. Tour de force visuel et émotionnel, ce film célèbre l’amitié, l’amour et la nature sensible et
impressionnable du fait de grandir et de vieillir.
Langue Étrangère
Pour son deuxième long métrage en solo, Claire Burger réalise avec Langue étrangère un récit d’apprentissage sensible autour de deux adolescentes (l’une française, l’autre allemande), en pleine construction, et double le portrait de cette jeunesse engagée et anxieuse d’une réflexion passionnante sur le langage et l’inconnu.
A Mother Apart
Bouleversante histoire de guérison et de pardon, A Mother Apart (Une mère à part) accompagne la poète et militante LGBTQ+ américano-jamaïcaine Staceyann Chin, laquelle, elle-même abandonnée par sa mère, repense l’art essentiel du maternage.
Sebastian
Mikko Mäkelä, dont le film A Moment in the Reeds (Entre les roseaux) a débuté remarquablement la carrière en 2017, revient cette fois avec Sebastian. Un aspirant écrivain, Max, mène une double vie comme travailleur du sexe (sous le nom de Sebastian), dans l’optique de se nourrir de ses expériences pour l’écriture de son roman. Mais tandis que Max tente d’explorer l’émotionnel aussi bien que le charnel, les éditeurs font pression pour qu’il produise du contenu titillant et sulfureux.
Any Other Way : the Jackie Shane Story
Pour sa part, Any Other Way : The Jackie Shane Story nous fait (re)découvrir la chanteuse de soul trans Jackie Shane qui a su trouver sa voix et faire résonner son talent brut et authentique. Après des décennies d’oubli, cette icône oubliée retrouve tout son éclat dans ce remarquable portrait qui la classe au panthéon des plus grandes interprètes de soul du 20e siècle.
We Forgot to Break-Up
Adapté du roman Heidegger Stairwell de Kayt Burgess, le film We Forgot to Break Up est centré sur The New Normals, un groupe de rock indépendant d’une petite ville dirigée par le chanteur trans Evan (Lane Webber), qui déménage à Toronto à la recherche de la célébrité.
Gondola
Dans le ciel d’une vallée égarée de Géorgie, hors du temps, flottent deux cabines de téléphériques qui se croisent invariablement à mi-chemin de leurs parcours respectifs. Gondola fait de cette interaction aussi fugace que régulière le cœur d’une intrigue romantique. Lorsqu’Iva, fraîchement engagée comme conductrice de l’une des cabines, fait la rencontre de sa collègue Nino, un jeu de séduction s’engage, entre signes échangés d’une cabine à l’autre. Cette peinture de Veit Helmer d’une relation naissante, couplée à la grande spécificité formelle du film, accouche de vignettes de bonheur et de fête.
Perfect Ending
Comme la fin parfaite d’un grand film, c’est ainsi que le cinéaste João décrit la fin de sa relation de 10 ans avec Hugo, dans le long métrage Perfect Endings de Daniel Ribeiro. Malgré leur rupture, ils sont restés meilleurs amis. Cependant, le retour sur la scène des rencontres provoque un tourbillon d’émotions, révélant que la réalité ne peut pas être contrôlée comme un scénario de film.
Bulletproof : A Lesbian’s Guide to Surviving the Plot
La cinéaste Regan Latimer jette un regard perspicace, immersif et profondément personnel dans Bulletproof: A Lesbian’s Guide to Surviving the Plot, sur la représentation queer à la télévision et le pouvoir des médias pour façonner la manière dont nous nous percevons. Au rythme rapide tout en entremêlant des références à la culture pop, Regan voyage à travers l’Amérique du Nord et au-delà dans sa quête pour comprendre les forces qui influencent les histoires que nous voyons sur nos écrans.
Flashback
Le club Flashback était un peu le Studio 54 (ou le Limelight) des Prairies canadiennes. Ce club, dont le propriétaire John Reid avait promis qu’il serait un endroit sûr pour « les homosexuels et leurs amis », a été le lieu où se sont éclatés les frères Peter Hays (le réalisateur du film) et Matthew Hays (le journaliste et professeur de cinéma et montréalais d’adoption) dans les années 1980-90. Leur film Flashback raconte l’histoire d’une culture disco au-delà de la danse, de la sueur, du sexe, de la drogue et de la mode. Situé dans une ville conservatrice, souvent hostile aux homosexuels, Flashback a fait sensation sur le circuit international des clubs malgré les descentes de police, les menaces de violence et le fléau du sida. Flashback n’est qu’un souvenir maintenant, mais son esprit renaît par ce film original dans sa forme et nostalgique dans l’esprit.
INFOS | Image+nation festival de films LGBT2SQueer Montréal, du 20 au 30 novembre 2024
https://www.image-nation.org