Deux ans après avoir laissé sa marque à Big Brother Célébrités, avec son intelligence du jeu et son désamour pour les défis physiques, l’humoriste Tranna Wintour est de retour dans une téléréalité tout aussi exigeante mentalement, physiquement et émotionnellement : la version canadienne de l’émission Les Traîtres.
Comment as-tu réagi quand la production de Traitors t’a proposé de participer à l’émission ?
Tranna Wintour : Je voulais vraiment le faire ! J’étais déjà une grande fan du show. J’avais regardé les deux saisons d’Angleterre et des États-Unis. Donc, la production m’a approchée, mais je l’ai approchée moi aussi. Même si c’est la boîte qui a produit Big Brother Célébrités et que l’équipe me connaissait, il fallait que je passe à travers le processus d’auditions comme tout le monde.
Dans Big Brother Célébrités, certains défis t’avaient rebutée. Craignais-tu la même chose à Traitors ?
Tranna Wintour : Absolument ! On sait tous que ce n’est pas ma force. Je n’aime pas l’activité physique, les choses qui vont me salir ou qui risquent de me blesser. C’était la partie des Traîtres qui me faisait le plus peur. Les trois premiers challenges en particulier étaient incroyablement physiques et un peu dangereux. Par contre, sur Traitors’ Canada, les missions sont jouées en équipe afin de gagner de l’argent pour le jackpot à la fin. J’ai pu dépasser mes peurs plus facilement, car je ressentais le soutien de tout le monde. Et je ne voulais pas les décevoir. J’ai quand même bien contribué. Ça m’a étonnée !
Souhaitais-tu être une traître ou une fidèle ?
Tranna Wintour : Au départ, je souhaitais être fidèle, parce que la partie du show qui m’intéresse le plus, c’est la table ronde avec la possibilité de questionner. Dans une autre vie, j’ai voulu devenir avocate, alors, dans un certain sens, la table ronde me donnait un peu le sentiment d’être en cours. Si j’avais été traître, mon but aurait été de protéger mon secret et non d’investiguer. C’était mon destin d’être fidèle.
Était-ce plus simple de t’exprimer puisque tu participais à la version en anglais ?
Tranna Wintour : Tout à fait. Je sais que j’aurais été capable de le faire en français, mais j’ai une liberté d’expression en anglais que je n’ai pas encore à 100 % en français. Dans Traitors, j’ai été capable de m’exprimer avec confiance. Je dois dire qu’en me regardant, je n’ai pas souvenir d’avoir été aussi confiante dans mes théories que ce qu’on voit à la télé.
Sur les réseaux sociaux, tu as partagé des clips dans lesquels tu es intense. Quel genre de joueuse étais-tu ?
Tranna Wintour : Il y a plusieurs facteurs qui expliquent mon intensité. Je me passionne pour ce jeu. Bien sûr, c’était une bonne chose pour ma carrière d’être à la télé en tant que participante, mais je voulais jouer par-dessus tout. Aussi, comme à Big Bro, on est coupé du vrai monde et on est dans une bulle. Même si c’est juste un jeu — chose que j’ai comprise grâce à mon expérience à Big Bro, qui m’a permis de faire une différence entre le jeu et le personnel — pendant quelques jours, ça devient ta vie. Ce qui se passe semble être une question de vie ou de mort, même si ça ne l’est pas. Les défis demandent beaucoup d’énergie, ce qui entraîne une sorte d’épuisement qui nous pousse à ne plus nous censurer. Toutes nos émotions sont brutes.
En 2024, pourquoi est-ce encore important d’avoir une représentation trans à heure de grande écoute ?
Tranna Wintour : Ce qui est cool dans cette saison, c’est qu’on était sept ou huit personnes queers, ce qui est énorme ! Dans les téléréalités, la représentation est toujours importante, mais souvent, on retrouve juste une ou deux personnes LGBTQ+. Quand on est davantage, on vit une vraie représentation, car notre identité n’est plus vraiment un enjeu. On peut juste jouer comme tout le monde.
Dans la version américaine, Pepperminth, une personne trans avait été éliminée la première. Elle avait senti que les gens, comme ils se connaissaient peu, avaient exclu la personne la plus différente d’eux ou celle avec qui ils connectaient moins rapidement. Avais-tu des peurs à ce sujet ?
Tranna Wintour : J’avais vraiment peur. Les jours avant le début du tournage, j’ai fait des prières pour ne pas être la seule ! J’avais cette peur à Big Bro et aux Traîtres également. Dans le cas de Pepperminth, elle n’était pas seulement la seule personne trans, mais carrément la seule personne des communautés LGBTQ+, si ma mémoire est bonne. Ce n’était pas nécessairement malicieux ou conscient, mais les gens ont des biais dans la vie : quand on connaît moins quelqu’un ou que leurs différences nous intimident, ça crée une opportunité dans notre esprit pour sortir cette personne, sans se poser trop de questions. Les téléréalités sont des expériences sociales : les relations qu’on y observe reflètent les enjeux de la société. Comme on avait la chance d’être sept, on ne ressentait plus le danger d’être éliminé.e parce qu’on était la personne la moins comprise.
Quels sont tes projets à venir ?
Tranna Wintour : Je continue de faire de la scène, mon plus grand amour. Je vais aussi proposer de nouveaux épisodes de mon podcast sur les Divas au printemps 2025. Mon but a toujours été de produire une série limitée. Au total, il y aura peut-être 10 ou 15 épisodes. Aussi, je ne sais pas si je peux en parler, mais je suis en processus de créer une fiction humoristique. On est en développement.
INFOS | Vous pouvez visionner en rafale la saison 2 de TRAITOR’S CANADA sur CRAVE et CTV.ca.
Pour suivre Tranna Wintour sur Instagram : @trannawintour