Le républicain a notamment confirmé son intention de «déclarer une urgence nationale» à la frontière avec le Mexique, resservant son discours anti-immigration.
“L’âge d’or de l’Amérique commence” : dans un discours vengeur, Donald Trump, tout juste investi, lundi 20 janvier, a annoncé des décisions imminentes pour mettre fin au “déclin” du pays. “Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique”, a déclaré le 45e (2017-2021) et désormais 47e président des Etats-Unis, en référence à une tentative d’assassinat contre lui cet été. “Le déclin de l’Amérique est fini”, a assuré le républicain, qui à 78 ans est le plus vieux président américain jamais investi, promettant de s’attaquer à une “élite corrompue et radicale”.
Devant une assemblée de partisans et de dignitaires, dont son prédécesseur Joe Biden, qui l’a écouté sans manifester la moindre émotion, il a fait l’article d’une bordée de décrets qu’il va signer dans la journée.
Dans son viseur : l’immigration, les politiques progressistes concernant le genre et la race, ainsi que la politique pro-environnementale du gouvernement sortant.
L’immigration comme priorité
Quelques minutes après son investiture, Donald Trump a dit souhaiter l’expulsion «des millions et millions d’étrangers» des États-Unis. «Je vais déclarer l’urgence nationale à notre frontière» avec le Mexique, a ajouté le républicain, assurant qu’il prévoyait «d’envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays».
Donald Trump a également confirmé sa volonté de réinstaurer la doctrine Restez au Mexique, mesure phare de son mandat précédent, abolie par son prédécesseur Joe Biden. Elle avait forcé des milliers de demandeurs d’asile originaires d’Amérique centrale à attendre au sud de la frontière américaine, le temps que leur demande soit traitée par les tribunaux.
Signe de son intention de verrouiller immédiatement la frontière mexicaine, l’application CBP One, qui permettait à des migrants de prendre rendez-vous pour demander à entrer légalement sur le territoire américain, a été suspendue. «Les rendez-vous fixés sont annulés», pouvait-on lire le site officiel du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis, dès lundi.
La transidentité toujours dans le viseur
Dans la droite ligne de sa campagne pour l’élection présidentielle, Donald Trump a aussi déclaré tourner le dos aux politiques d’aides accordées aux personnes transgenres, ainsi qu’aux programmes de diversité et d’inclusion.«Je mettrai fin à la politique du gouvernement qui tente d’intégrer la race et le sexe dans tous les aspects de la vie publique et privée», a lancé Donald Trump. Dans son viseur notamment, l’enseignement de la «critical race theory» (ou «théorie critique de la race») et les études sur le genre.
Comme il l’avait déjà annoncé, le nouveau président conservateur a prévenu que les États-Unis ne reconnaîtraient que «deux sexes, masculin et féminin» définis à la naissance. Un discours ouvertement transphobe qui avait fait recette pendant sa campagne. L’une des conséquences concrètes de cette politique sera de supprimer le genre “X”, ni masculin ni féminin, pour les personnes s’identifiant comme non-binaires, «sur les documents officiels du gouvernement, y compris les passeports et les visas (qui) refléteront fidèlement le sexe», a précisé à la presse une source au sein de l’équipe présidentielle. Cette possibilité avait été ouverte durant le mandat de Joe Biden.
Marche arrière sur l’action climatique
“Nous allons forer à tout va”, a lancé, comme à son habitude, le président américain. Pour ce faire, le républicain a annoncé qu’il décréterait un état d’“urgence énergétique” national et reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden pour favoriser la transition énergétique. Parmi celles-ci, les financements alloués aux énergies renouvelables ou à l’achat de véhicules électriques.
Dans la même journée, son administration à peine installée a annoncé que les États-Unis se retireraient à nouveau de l’accord de Paris sur le climat, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique.