L’événement de financement annuel « Un goût pour la vie / A Taste for Life » est de retour pour cette institution qu’est la Maison d’Hérelle, dédiée à l’accompagnement et à l’hébergement des personnes atteintes du VIH/sida. Mobilisant une sélection de restaurants à Montréal dans une initiative solidaire, la 6e édition de l’événement se tiendra le mercredi 16 avril prochain. Lors de cette soirée, 25 % des recettes générées par des tablées de choix seront reversées à la Maison d’Hérelle, qui a célébré ses 35 ans en 2024.
« L’an dernier, nous avions une toile à l’encan de Michel Tremblay et, en tout, nous avons pu amasser 40 000 $. Ce qui est le double de ce qu’on faisait auparavant. Cette année, nous gardons l’objectif d’atteindre les 40 000 $. Donc, nous comptons sur la générosité, mais surtout sur la participation du public », de dire Michèle Blanchard.


Serge Boucher, dramaturge et scénariste, ainsi que Michèle Blanchard, respectivement porte-parole et directrice générale de la Maison d’Hérelle, invitent cordialement le grand public à cette occasion unique de solidarité. Cette soirée se veut un message d’espoir vibrant, adressé à ceux et celles qui en ont le plus besoin.
Mais pourquoi l’homme de théâtre a-t-il accepté de devenir le porte-parole pour la Maison d’Hérelle ? « Il y a plusieurs années, j’avais une amie, Esther, qui a eu besoin de la Maison d’Hérelle. Michèle [Blanchard] était déjà là. C’est là que j’ai eu un coup de cœur pour cette maison. Notre groupe d’ami.e.s est tombé en amour avec cette maison et ce qu’elle offrait. Sans la Maison, beaucoup de gens seraient morts tout seuls. Esther était si bien accompagnée. Dans notre groupe d’ami.e.s, nous avions France Castel qui venait jouer au piano en toute simplicité (sans maquillage aucun et simplement habillée) et qui mettait de la vie, ce qui plaisait beaucoup à Esther et aux autres résidents. J’ai été très touché par toute l’attention qu’Esther a reçue et par tout le personnel soignant. C’est pourquoi, lorsque Michèle m’a approché, j’ai tout de suite dit : oui, je veux m’impliquer pour cette cause-là. Surtout qu’on vit dans un contexte social où le VIH a disparu de l’espace médiatique, alors qu’il y a encore des gens qui en souffrent », explique Serge Boucher.
Cette campagne de financement vise, bien sûr, à combler un manque criant puisqu’il suffit d’aller à l’épicerie pour se rendre compte que l’inflation est bien passée par là depuis la pandémie. « Le ministère de la Santé a indexé nos subventions de 2,5 %, mais tout a augmenté, la nourriture, le transport, les fournitures, etc.», continue Michèle Blanchard. «Nos employés se donnent à fond et il y a de gros sacrifices qui se font en ce moment. Les employés sont payés en dessous de ce qu’ils sont normalement payés dans le milieu de la santé, mais ils le font parce qu’ils y croient. » « C’est touchant parce que c’est une vraie mission pour les employés. On sent, lorsqu’on rentre dans cette maison-là, qu’il y a beaucoup d’amour pour le genre humain, que ce sont des gens profondément humains et qui ont à cœur les bénéficiaires. Et les gens forment une communauté à la Maison d’Hérelle », de rajouter Serge Boucher.
« Un goût pour la vie nous donne un “’boost” à chaque année, nous énergise pour pouvoir continuer », souligne la directrice générale de la Maison d’Hérelle. Cet établissement accueille des personnes âgées, des personnes d’Afrique subsaharienne, d’Haïti, d’autres qui consomment, des femmes amochées par la vie. « Chaque personne a sa douleur, il s’agit ici de s’entraider et de vivre chacun avec la différence de l’autre », rajoute-t-elle. En ce moment, 38 personnes sont hébergées dans quatre milieux de vie et la Maison d’Hérelle réussit à aider environ 60 personnes par an. « Oui, il y a des pilules et les gens vivent plus longtemps grâce aux traitements, mais on constate qu’il y a une grande solitude, beaucoup de gens sont isolés, c’est un grand “mal être”. Il y a aussi beaucoup de personnes vivant avec le stigmate du VIH, qui vivent avec la honte, qui sont très vulnérables. Il faut les aider », note Serge Boucher.
Parmi les établissements participants à cette noble cause, notons : le St-Hubert – Village, au 1019, rue Sainte-Catherine Est ; le Toro Rosso, au 1453, rue Sainte-Catherine Est ; le Restaurant Cabotins, au 4821, rue Sainte-Catherine Est ; le restaurant Labarake, au 3165, rue Rachel Est ; le Rose Ross Restaurant, au 3017, rue Masson, Montréal.
Cette année, en plus de ces restos-là, il y a du nouveau, soit le Café Notman du Musée McCord Stewart (690, rue Sherbrooke Ouest), qui prend part à cette collecte de fonds. Les convives intéressé.e.s peuvent d’ores et déjà réserver leur soirée pour cet événement qui joint l’utile à l’agréable.
« À chaque année, les gens s’attendent à ce rendez-vous spécial. Les gens viennent manger, mais ils viennent s’amuser aussi, il y a des tirages, des cadeaux, des activités, c’est l’fun. Cela donne aussi de la visibilité aux restos qui œuvrent ainsi pour récolter des fonds pour le VIH-sida. Et cela donne une certaine visibilité, également, au VIH-sida, une maladie qui existe encore, malheureusement. D’année en année, cela étend aussi le réseau des donateurs. On invite tout le monde à y participer et nous avons aussi besoin de bénévoles. Nous sommes très fiers de prendre part à Un goût pour la vie / A Taste for Life, qui est une initiative pancanadienne pour aider des organismes VIH-sida comme le nôtre », de conclure la directrice générale de la Maison d’Hérelle, Michèle Blanchard.
INFOS | Un goût pour la vie / A Taste for Life,
le mercredi 16 avril 2025 dans les restaurants participants :
LIEN de réservation pour les RESTAURANTS
https://maisondherelle.org/
https://www.facebook.com/MaisondHerelle/
– Article publié le 26 mars 2025