Mardi, 20 mai 2025
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    Une pêche miraculeuse avec une campagne plus que satisfaisante pour le GRIS

    Lorsque les responsables du cabinet de campagne sont partis à la pêche aux dons l’automne dernier, ils s’étaient fixé un objectif réaliste d’atteindre la somme de 375 000 $. Malgré la situation économique instable, ils ont travaillé très, très fort et ont dépassé ce but pour, finalement, recevoir un résultat plus qu’appréciable : un montant de 427 735 $ ! Soit 52 000 $ de plus !

    À la même époque l’an dernier, on dévoilait un chiffre de 378 402 $. Comment ont-ils réussi à recueillir une telle somme ? « Compte tenu du contexte actuel où l’intolérance et les discours haineux envers les communautés LGBTQ+ se multiplient, un élan de solidarité s’est manifesté pour soutenir notre mission, tant chez les membres de nos communautés que parmi nos allié.e.s », affirme Andrei Pascu, le président du GRIS-Montréal.

    C’est que, au mois de janvier, lors d’un colloque, le GRIS-Montréal avait dévoilé les résultats d’une étude réalisée dans les écoles. On y apprenait que les jeunes de la période 2023-2024 sont 3 fois plus mal à l’aise face au coming out d’un ami ou d’une amie, passant ainsi de 13,7 % en 2017-2018 à 39,5 % pour la période mentionnée ci-haut. On y mentionne également que 1 jeune sur 5 est mal à l’aise, voire très mal à l’aise avec l’idée que deux femmes en couple fondent une famille et élèvent des enfants. En 2017, ces jeunes étaient à peine 1 sur 14. De plus, il en ressort que les jeunes hommes sont plus hostiles aux réalités LGBTQ+ que les jeunes femmes et que le déclin du niveau d’aise apparaît plus vite chez les jeunes hommes. Presque comme un mantra donc, le thème de cette campagne 2024-2025 était « Se raconter, inspirer, rallier ». Bien entendu, cela fait référence au travail du GRIS, qui est d’aller dans les écoles — plus de 1000 interventions par an —, de sensibiliser les jeunes aux réalités LGBTQ+, et ce, à travers des bénévoles intervenants qui se rendent dans les classes pour rencontrer les élèves. Ainsi, avec la montée d’une certaine homophobie et transphobie au Québec, les mots « Se raconter, inspirer, rallier » tombent à pic. 

    « Je suis agréablement surpris de cette récolte, surtout qu’avec les résultats de l’étude [du GRIS] » et ce qui se passe aux États-Unis avec Donald Trump, ce n’était pas gagné, avoue Gautier Péchadre, le coprésident du comité de la campagne et CPA, associé, chez Raymond Chabot Grant Thornton (département Redressement et insolvabilité). Cela nous a permis d’aller chercher des dons de gens qui ne pensaient pas que de tels discours haineux comme aux États-Unis nous affectaient ici au Québec. Les résultats de l’étude ont été [reçus] comme un choc par les bénévoles [du GRIS]. Des gens et des entreprises réalisent combien c’est important maintenant, les programmes d’équité, diversité et inclusion [EDI]. Mais ce n’est pas la faute des étudiants, on doit travailler à changer ça et cette somme va nous aider à le faire. »

    « On a connu un début de campagne difficile, les gens semblaient figés. Après les Fêtes, par contre, on a senti une belle énergie, plus d’ouverture de la part des gens et des entreprises. Les gens ont vu ce qui se passe et ont commencé à s’ouvrir plus à la diversité. Il y a eu des gens qui ont dit non à la discrimination, on l’a senti et on a réussi à dépasser notre objectif », renchérit la coprésidente du cabinet de campagne Annabelle Cadieux, directrice général et vice-présidente, Secteur d’affaires — Transformation des organisations, chez Novaconcept.

    « On ne prend jamais rien pour acquis, on savait que le contexte social et économique était difficile, mais l’équipe du cabinet de campagne a œuvré très fort pour atteindre l’objectif et même le dépasser. Si les fonds ne suivaient pas, cela aurait ralenti nos efforts de sensibiliser par nos bénévoles, on dépend donc des dons du public », souligne Andrei Pascu, qui est avocat et associé pour le groupe Litige et règlement des différends au cabinet McMillan LLP, en plus d’être président du GRIS Montréal. 

    Mais est-ce que l’atteinte de ce chiffre de près de 430 000 $ le surprend ? « Non, pas vraiment, de rajouter Andrei Pascu. On les regardait y mettre tout leur cœur et on voyait bien que les choses bougeaient. Cela fait du bien pour le GRIS de voir ça. L’objectif secondaire de notre campagne est toujours de faire connaître notre mission dans le milieu de l’éducation et de combattre la discrimination. » Le plus beau, c’est que « les dons continuent de rentrer, ça n’arrête pas nécessairement avec l’annonce des résultats, nous sommes très contents de ça », de rajouter Annabelle Cadieux, toute radieuse. « Je crois sincèrement que c’est choquant de voir ce qui se passe au Sud de la frontière, de constater cet esprit de discrimination, cela fait ressortir ici ce en quoi nous croyons. Nos valeurs québécoises ne sont pas comme celles de nos cousins du Sud, poursuit Annabelle Cadieux. Cela fait renaître nos valeurs d’inclusion, nos valeurs collectives. Je suis une alliée, j’ai senti durant la campagne ce vent d’appui au GRIS, mais aussi, de manière plus large, à la communauté LGBTQ+. » « Je travaille en finance et je peux dire que, peu importe le bord politique des gens, le message du GRIS passait, les gens n’étaient pas imprégnés [de ce qui se passe ailleurs], on sentait l’appui des allié.e.s, il est là, ce qui donne de l’espoir pour le futur », de commenter Gautier Péchadre, qui en est à sa 4e levée de fonds pour le GRIS.

    Lors du dévoilement des résultats de la campagne de financement, un témoignage est venu souligner que chaque don peut transformer une vie. Il y a 15 ans, un jeune qui se savait gai vivait dans un milieu hostile à l’homosexualité, au point où il en était venu à la conclusion que sa vie ne valait peut-être pas la peine d’être vécue.

    « Un beau matin, deux bénévoles du GRIS-Montréal sont venus dans ma classe de français et, pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à intégrer l’idée que, peut-être, la personne que je suis n’avait pas besoin de changer. Cette rencontre m’a littéralement sauvé la vie ! », a raconté Wolfe Thyma, aujourd’hui médecin résident en psychiatrie. Son histoire nous rappelle que le soutien de nos donateur.trice.s ne se limite pas à des chiffres, mais se traduit également en espoir et résilience. « Je voudrais remercier toutes les donatrices et tous les donateurs pour leur appui, que ce soient des individus ou ceux issus du monde corporatif, je les remercie du fond du cœur, c’est grâce à eux que nous pourrons poursuivre la belle mission du GRIS », souligne Andrei Pascu.

    Et tenez-vous bien, car les gens du cabinet de campagne, loin d’être épuisés ou abattus, sont ressortis ragaillardis et énergisés plus que jamais et sont même prêts à repartir sur le champ de bataille ! « Nous avons des idées pour l’année prochaine », dit Annabelle Cadieux, toute rayonnante, appuyée par Gautier Péchadre. « Nous sommes très reconnaissants du renouveau des vœux d’Anne et de Gautier de reprendre la campagne, ils sont là depuis plusieurs années et nous sommes heureux de voir combien cette campagne leur tient à cœur et nous leur en sommes infiniment reconnaissants », de terminer Andrei Pascu.  

    INFOS |  https://www.gris.ca

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