Sauvé de la noyade alors qu’il n’a que 12 ans, Marc développe une fascination sans borne pour son sauveteur, Guillaume, un homme noir dans la vingtaine.
Celui-ci est maître-nageur à la piscine municipale, et Marc le séduit dans les douches en l’amenant à le pénétrer. On pourrait penser que le viol est celui de Marc qui, après tout, n’a que 12 ans, mais il s’agit en fait du viol d’une multitude de personnages, dont Guillaume qui se sent avili et sali suite à cette relation qu’il ne désirait pas.
Au fil des années, malgré des demandes insistantes, Guillaume refuse de reconduire l’expérience jusqu’à ce que Marc décide de se venger. Mais le viol est également celui de divers autres personnages liés à ces deux hommes: la jeune fille violée par son futur époux, la mère battue, l’époux que la société empêche de vivre sa véritable sexualité, l’homme infecté par le virus du sida, etc.
Le tout se présente sous la forme d’une chronique débutant avec la Seconde Guerre mondiale et où chaque chapitre est articulé autour d’un petit groupe de personnages jusqu’au dénouement final et tragique.
Un roman qui suscite la curiosité tout au long de la lecture, puisque notre perception de la réalité s’altère au fil des points de vue qui sont amenés. Malgré une conclusion quelque peu escamotée et qui aurait mérité un développement plus important, le roman s’avère fort intéressant et suscite de multiples réflexions.
Calme était la mer : Histoire d’un viol / Paul Vecchiali. Béziers : H&O, 2010. 221p.