Mardi, 18 mars 2025
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    Le VIH en cinq questions de nos lecteurs

    Certains préconisent aujourd’hui de traiter avec la trithérapie toutes les personnes atteintes du VIH pour limiter la propagation du virus. Est-ce réalisable? N’y a-t-il pas un risque de stigmatisation des malades? Et qu’en est-il des effets secondaires?

    Oui, c’est une des hypothèses de travail: traiter le maximum de patients et le plus tôt possible. La grande révolution apprise ces dernières années, c’est que, lorsqu’une personne suit parfaitement son traitement, il n’est quasiment plus contaminant. D’où toutes ces nouvelles stratégies autour du traitement comme forme de prévention. Mais le problème est évidemment celui du coût, d’une part, et celui d’éventuels effets secondaires à long terme, d’autre part (dont les maladies cardio-vasculaires). Cela dit, des modèles mathématiques ont montré que si l’on traitait plus de 80% d’une population infectée, l’épidémie pourrait être éradiquée en vingt ans, dans la mesure où le dépistage serait systématique.

    Combien coûte un traitement de trithérapie par an? 
    Dans les pays en voie de développement, autour de 80 dollars. Le prix monte jusqu’à près de 21 000 dollars dans les sociétés riches, comme c’est le cas au Québec. Si on ajoute à cela le coût des services médicaux, on estime que la facture s’éleve à plus de 26 000 dollars par personne. 

    Est-ce que l’épidémie progresse plus dans les pays où l’homosexualité est illégale? 
    Oui. L’épidémie du sida est directement liée aux droits de l’homme. Dans les pays où les législations sont répressives à l’égard des homosexuels, ces derniers sont obligés de se cacher, et c’est la meilleure façon de ne pas se soigner… Ce qui explique une très forte augmentation de la contamination chez les homosexuels en Afrique, où l’homosexualité reste un délit dans de nombreux pays. 

    Que dire aujourd’hui à un jeune homme gai de 25 ans qui est séropositif. Quelles sont les garanties de traitement d’ici dix ans? 

    Un gai séropositif de 25 ans, qui vit au Québec, s’il suit bien son traitement, on estime qu’il a une espérance de vie équivalente à un séronégatif. S’il suit bien son traitement, il risque peu de contaminer ses partenaires. Bref, une vie presque normale. Cela dit, il est difficile de vieillir avec le VIH. Lors de la Conférence Internationale sur le sida à Vienne cette année, de nombreux travaux ont montré que les séropositifs de longue date (plus de 15 ans avec le virus) connaissaient parfois un vieillissement accéléré et sont plus touchés par des maladies de personnes âgées (cancer, maladie cardiaque…). 

    Des recherches ont permis l’identification de deux anticorps capables d’empêcher l’infection de cellules humaines par 90% des souches du VIH. Ne serait-on pas en train de trouver un futur vaccin contre le sida? 
    C’est une piste intéressante, mais malheureusement, ces pistes ont besoin d’être confirmées par d’autres études. L’histoire du sida nous a malheureusement montré que beaucoup d’hypothèses au cours du temps se sont révélées négatives.

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