Un récit épistolaire articulé autour de trois personnages : Ovide-Lyre, récemment abandonné par son amant; Vava-Cuitée, sa confidente et celle qui pourfend les lieux communs; Honey-Comble, l’ex-amant du premier et qui aurait voulu l’aimer à la folie.
Le tout pourrait s’intituler «chronique d’une rupture» puisque chacun des personnages apporte son point de vue quant à l’événement central : la rupture entre Ovide-Lyre et Honey-Comble.
L’auteur fait preuve d’un grand lyrisme et les métaphores abondent : «mes je t’aime s’émiettent sur l’oreiller où subsistent toujours l’ombre de ta chevelure».
Qu’on se rassure, le récit ne verse cependant pas dans des larmoiements dignes des chutes Niagara et, au contraire, David Ménard ne se gêne pas pour le parsemer de réflexions forts amusantes, par exemple, lorsque Honey mentionne qu’il s’est inscrit à un centre de conditionnement à cause de «sa condition d’homme menacé par la vingtaine avancé».
Une plaquette qui se déguste lentement pour mieux en savourer la beauté de la langue.
Nous aurons vécu nous non plus / David Ménard. Ottawa : Éditions L’Interligne, 2010. 75p.