L’action se déroule au Mexique dans un ancien salon de beauté devenu mouroir pour les sidéens en phase terminale rejetés par la société et qui viennent y terminer leurs jours.
Le propriétaire, lui-même séropositif dirige d’une main de fer et apparemment sans pitié cet établissement. Son attitude impitoyable et insensible nous apparaît même, dans un tout premier temps, à la limite du supportable.
Son cheminement ainsi que les événements quotidiens qui jalonnent son existence nous sont relatés par celui-ci avec indifférence et fatalisme. Pourtant, on découvre bien vite un homme meurtri par la vie, stigmatisé pour son orientation, parce qu’il se travestit et se prostitue et, finalement, par le mal qu’il semble porter en lui.
Peu à peu, on découvre un homme qui tente simplement de survivre au milieu d’une débâcle qui a entraîné tout ce qui était important à ses yeux. Un homme dont le regard se porte sur son passé pour mieux comprendre le présent qui se dessine rapidement sous ses pas.
Un roman — à vrai dire, une plaquette — fort intéressant dont le ton ne tombe jamais dans le pathos, contrairement à ce à quoi l’on pourrait s’attendre.
Un très beau récit d’une grande simplicité.
Salon de beauté / Mario Bellatin. Paris : Stock, 2014. 85 p.