Dimanche, 27 avril 2025
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    La Corse, c’est géant!

    « Pis Mado, as-tu aimé ton voyage en Corse? » Aimé? Ce mot est bien trop faible pour définir mon dernier voyage, mes chéris. Je dirais plutôt que je suis encore sous le choc et que je ne sais pas comment j’ai pu assimiler tant de beautés en si peu de temps. En d’autres mots, la Corse vient d’entrer dans mon très sélect top 5 de mes plus beaux voyages à vie. Rien de moins!

    Je suis toujours agréablement surprise, à mon âge (29 ans et quelques poussières), de continuer à être émerveillée par une terre inexplorée. Parfois, j’ai peur d’être blasée, que le ciel m’en préserve, mais je constate que j’aborde encore l’inconnu avec des yeux de p’tite fille qui s’ébahit devant les merveilles du monde qui l’entoure. Je crois bien que si je n’avais pas été tenancière de cabaret, je serais globe-trotter, prof de géo ou missionnaire. 

    Mais comment vous décrire la Corse sans donner l’impression d’avoir été payée par l’Office de Tourisme de Corse? 3 mots tout simples : « Ile de Beauté », ce n’est pas moi qui le dis, c’est le slogan de la Corse. Et c’est loin d’être prétentieux de leur part, croyez-en mon expertise en prétention! Tout d’abord, la meilleure façon d’arriver en Corse, c’est par bateau. Nous avons pris le traversier de Nice, mon compagnon de voyage et moi, pour accoster quelque 5 heures plus tard au port de Bastia. 

    Premier et dernier pépin du voyage ( faut ben commencer en catastrophe avant d’atteindre l’apothéose ), le bateau qui devait nous emmener à Calvi, où nous avions réservé la première nuit et la voiture pour le séjour, a été détourné à la dernière minute vers Bastia, située à 1 h 30 de route de Calvi. Pas de soucis, que nous dit la petite madame au comptoir de Corsica Ferries, il y aura une navette gratuite pour vous emmener à Calvi. Pas de soucis, my foot! 2 heures à attendre au port de Bastia pour se faire dire « on n’est pas au courant, on ne comprend pas, qui vous a dit ça? Ne vous énervez pas madame, on va trouver une solution, ne criez pas si fort on ne peut rien faire pour le moment, Adrien vient m’aider cette femme entre en convulsions! » 

    Grâce à mes talents de comédienne, on a fini par nous trouver une voiture de courtoisie avec chauffeur pour faire le trajet Bastia-Calvi en moins de temps que ça prend à une blonde pour mettre un sac de M&M en ordre alphabétique. Calvi est un joli petit village côtier surplombé d’une belle grande citadelle où il fait bon vivre et où, en moins de 24 heures, nous fumes charmés par la gentillesse et l’hospitalité des Corses. Tous ceux qui vous diront que les Corses sont froids et distants sont des fieffés menteurs. Jamais depuis l’Australie et la Gaspésie je n’ai rencontré de peuple plus accueillant. 

    Trêve de bavardage, j’ai 12 jours pour voir 25 villa-ges, 38 montagnes, 44 gorges, 74 forêts, 8 bords de mer, 14 plages et un festival de l’huile d’olive. Petite précision avant de poursuivre. Si vous avez le vertige ou si vous n’avez aucun intérêt pour la nature, oubliez la Corse. Pour faire le tour du pays, il faut traverser des montagnes et longer des falaises à plus de 1000 mètres de hauteur sur des routes sinueuses et tortueuses qui feraient pâlir d’envie n’importe quel circuit de formule Un. 

    Heureusement, j’avais un chauffeur chevronné avec moi qui nous a évité plus d’une envolée dans le vide à la manière de Thelma et Louise. Premier coup de foudre du voyage, nous arrivons aux Calanques de Piana (garrochez-vous sur Google pour voir des images ). Pour reprendre les mots de Denis, mon gay-straight qui n’a pu s’empêcher de verser un torrent de larmes devant toute cette immensité et cette splendeur de la nature : « Tabarnak que c’est hot! ». Je serai plus réservée en disant : « Merveille du monde! » J’Imagine très bien Christophe Colomb pisser dans son froc quand sa Caravelle est passée devant ce chef-d’œuvre de mère nature. 

    De retour sur la route en colimaçons, surprise ! la circulation est bloquée par un troupeau de chèvres qui gambadent allègrement alors que certaines sont carrément couchées en travers de la route. Joie divine, que d’exotisme, que d’excitation! « Bêêêh, ça va les copines? On nous laisse passer mesdemoiselles? On se tasse svp. Pout, pout! Dégagez bande de dégénérées! ». A-t-on idée de prendre une route d’asphalte pour un alpage. De tournicotis en tournicotons, on continue notre conduite jusqu’à Porto. 

    OMG, mais c’est donc ben beau icitte! On niche dans un mignon B&B à flanc de montagne ( bâtard, j’ai un palmier en face de ma fenêtre de chambre! ), ce qui n’enlève rien au charme. C’est ici que je goûterai au brocciu, un fromage de brebis Corse savoureux à s’en lécher les babines. On traverse ensuite des forêts d’eucalyptus, de pins et de cactus ( oui, oui, y’a aussi des cactus en Corse ) pour se rendre à Ajaccio, capitale de l’ile, qui sera aussi notre première et seule déception du voyage. Pas moche, mais après ce qu’on a vu, disons que c’est moins impressionnant. À part bien sûr les iles Sanguinaires, qu’on peut admirer tout au bout de la ville, du haut d’une tour génoise, qui nous confirme que toute la beauté de la Corse se retrouve dans ses sites naturels. Pas de niaisage, on doit reprendre la route en serpents jusqu’à Bonifacio. 

    On s’arrête à Sartène pour reprendre notre souffle et le perdre à nouveau devant la vue incroyable des montagnes de brocolis qui s’offrent à nos yeux desséchés d’avoir trop braillé! Une glace au caramel salé pour reprendre des forces et hop la vie, on repart à l’aventure. Bonifacio sera notre premier vrai coup de cœur. On aime tout de suite la ville. Son port, sa citadelle, ses falaises en forme de mille-feuilles et ses plages environnantes qui n’ont rien à envier aux plages de sable fin des Caraïbes. 

    Une expédition en bateau nous fait découvrir la beauté de l’Ile vue de la mer. Époustouflant! Grandiose! Magnifique, comme le jeune éphèbe aux mains poilues et à l’avant-bras tatoué qui nous sert de guide. Oui ils sont beaux les Corses. Et surtout, oui ils sont virils les Corses! Pas besoin de vous dire que la Madeleine a été en rut tout le long du voyage! Ce qu’on ne peut manger avec les mains on peut le dévorer des yeux. Et à ce chapitre, je ne me suis pas privée! Vite, je cours refroidir mes ardeurs dans la mer glacée bleue Listerine à la fabuleuse plage de la Rondinara. 

    Une autre bonne façon de calmer sa libido c’est de faire des efforts physiques comme descendre et monter les 189 marches de l’escalier du Roy d’Aragon creusé à 90 degrés vers la mer dans les falaises de Bonifacio. Expérience vertigineuse et excitante à la fois. 

    On sera récompensé par tous nos efforts une fois rendus à Porto Vecchio où le grand luxe nous attend à l’hôtel San Giovanni où pour quelques poignées d’euros ( merci booking.com ) je mène la vie des gens riches et célèbres. Jardin luxuriant, parfum de fleurs embaumant, piscine chauffée, jacuzzi sous les étoiles, petit-déjeuner sous la tonnelle au son du chant des grenouilles, moments d’extase et de volupté. Bien reposés et revigorés, nous sommes prêts à grimper la forêt d’Ospedale jusqu’au pic de la Vacca Morta pour contempler le panorama de carte postale qui s’offre à nous. 

    Me semble que je serais dûe pour voir quelque chose de laid question de me refaire l’œil pour la prochaine merveille. À moins de croiser un autobus d’Américains, pas facile de trouver quelque chose de laid en Corse. La prochaine merveille se nomme Corte. Un village de conte de fées d’une beauté renversante. Denis y va d’un autre « Tabarnak » bien senti, que je seconde ardemment. Et dire qu’on n’est pas au bout de notre émerveillement parce qu’on n’a pas encore pénétré ( hum, comme j’aime ce mot ) dans la forêt des gorges de la Restonica. 

    Grandioses et profondes ces gorges qui ont fait baver l’amateur de « deep throat » que je suis. 2 heures de randonnée à travers sentiers rocailleux et neiges éternelles pour aboutir au majestueux lac Melo juché à 1700 mètres d’altitude où je contemple en solitaire, mon gay-straight a pogné la chienne à 1650 mètres, un autre chef d’œuvre de la nature. 

    Vraiment, elle n’a pas chômé mère nature en Corse! Et mes yeux n’auront pas fini de brailler et mon cœur de chavirer lorsqu’on arrivera au Cap Corse, pour entamer les derniers jours de notre périple qui nous emmènera à Bastia, une ville agréable où il fait bon se promener et manger du saucisson figatellu, à Barcaggio où on aperçoit l’Ile de Giraglia, le point le plus au nord de la Corse, à Cannelle, un bijou de petit hameau pittoresque qui nous transporte au pays d’Astérix et pour terminer cette fabuleuse aventure, à St-Florent, sympathique petit village de bord de mer où on passera 2 jours de farniente dont un après-midi à la célèbre plage de Saleccia où la couleur de l’eau peut rivaliser avec n’importe quelle plage de St-Martin et des Iles Turquoises. 

    Mais quel beau voyage ! Vraiment mes chéris, la Corse c’est le bonheur extrême, c’est le paradis que je souhaiterais même à mon pire ennemi! 

    SNIF : Juste avant de partir, ma belle chatte lesbienne, la femme de ma vie a rendu l’âme. Merci la vie pour ces 16 belles années de félicité. Miaou Shirley!

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