Un trentième anniversaire des plus réussis pour Fugues. Beaucoup de beau monde et surtout la présence remarquée de plusieurs politiciens, dont la première ministre du Québec Pauline Marois qui a tenu à adresser quelques mots à notre communauté et a été chaudement applaudi. Le maire de Montréal Denis Coderre s’est également exprimé afin pour dire que la ville est ouverte à toutes les diversités. Un photomaton permettant de se prendre en photo en couverture de Fugues, d’excellentes bouchées, de l’alcool à profusion et un spectacle étonnant ont complété le programme de la soirée.
Près de 600 personnes étaient réunies au Centre des Sciences de Montréal afin de célébrer les 30 ans du magazine Fugues, le mardi 1er avril dernier. Plusieurs dignitaires, militants, gens d’affaires, des personnalités issus du milieu artistique et des politiciens, dont le maire de Montréal, Denis Coderre, et la première ministre du Québec, Pauline Marois, se sont déplacés pour célébrer le travail de l’équipe derrière Fugues et les avancées réalisées par la communauté gaie depuis 30 ans.

Outre quelques discours et une prestation d’artistes de la troupe Les 7 doigts de la main, la soirée a été l’occasion d’échanges entre les leaders communautaires et politiques, le milieu des affaires, plusieurs créateurs, artistes, militants et personnalités publiques.


«Une soirée comme aujourd’hui, c’est l’occasion idéale de constater à quel point les choses ont changé depuis trois décennies» a tenu à rappeler le rédacteur en chef, Yves Lafontaine. «Il y a 30 ans, les chartes des droits et libertés québécoise et canadienne existaient depuis peu. Les germes de la liberté avaient été plantés, mais on était loin, à l’époque, de la discrimination interdite en regard de l’orientation sexuelle. Loin de la reconnaissance des conjoints de fait. Loin du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe. On était encore plus loin d’une stratégie gouvernementale de lutte contre l’homophobie. Il reste évidemment du travail à faire pour que l’égalité légale devienne aussi une égalité sociale, mais au niveau des droits, il faut reconnaître qu’on était à mille lieues d’où on est maintenant. » a poursuivi M. Lafontaine dans son discours où il a salué le travail d’un grand nombre de collaborateurs d’hier et d’aujourd’hui. Son discours a été entrecoupé d’allocutions de quelques politiciens.
Le Maire de Montréal, Denis Coderre, avec la verve et l’humeur qu’on lui connaît, a tenu à féliciter l’équipe du magazine Fugues, qu’il a qualifié de «vecteur économique majeur et d’acteur essentiel de la communauté LGBT». Il a salué les accomplissements de la communauté et a assuré que son administration trouvait important et essentiel à la vie sociale, communautaire et économique de la ville, le maintien d’un dialogue constant avec les représentants de la communauté.

Manon Massé, candidate de Québec Solidaire, accompagnée de Andrès Fontecilla, vice-président du parti, a rappelé qu’elle avait fait sa sortie du placard il y a trente ans, plus ou moins au moment où Fugues est apparu et qu’elle a «grandi avec le magazine Fugues et a épousé les causes de nos communautés, des causes que le magazine a toujours soutenu et même fait la promotion.»

Représentant François Legault, le porte-parole de la CAQ pour la région de Montréal et député de La Prairie, Stéphane LeBouyonnec a insisté, pour sa part, «sur le respect de toutes nos différences comme communautés, tant les communautés LGBT que les communautés ethniques.»

Marguerite Blais, député libérale de Saint-Henri-Saint-Anne, qui semblait fort heureuse de revoir plusieurs visages familiers tout au long de la soirée, s’est rappelée qu’à ses «tous débuts comme communicatrice», elle s’était «fait de nombreux amis gais et que, comme animatrice, elle avait rencontré plusieurs personnes issues des communautés gaie, lesbienne et trans, qui vivaient difficilement cela, durant les années 80. Elle a dit se réjouir «de voir qu’il est plus facile maintenant de vivre ouvertement son homosexualité».



Accompagnée de la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité Sociale, Agnès Maltais (seule députée ouvertement lesbienne à l’Assemblée nationale), de Bertrand St-Arnaud, ministre de la Justice et responsable de la lutte contre l’homophobie, et du député de Saint-Marie Saint-Jacques Daniel Breton, la première ministre Pauline Marois a quant à elle, souligné la qualité du travail de l’équipe du magazine et a rappelé les avancées des communautés gaie, de l’inclusion de la discrimination interdite en regard de l’orientation sexuelle à la modification de l’identité sexuelle pour les personnes trans (projet de loi 35), en passant par l’adoption, le mariage gai et la reconnaissance des conjoints de fait. Elle a terminé son intervention en insistant sur la question du respect de la diversité et l’importance de l’inclusion.

Dans l’assistance, plusieurs invités, de toute tendances politiques confondues, se disaient heureux et fiers que le maire de Montréal et la première ministre du Québec aient pris la peine de se déplacer pour l’événement. Preuve, s’il en fallait, d’une grande ouverture envers les réalités LGBT. Certains québécois d’origine française ont souligné le contraste incroyable entre cette proximité des politiciens québécois ainsi que leur ouverture vis-à-vis les revendications des communautés LGBT et la situation française, où une telle situation est encore impossible.
Un invité ontarien a mentionné que «ce n’est pas à Toronto qu’on aurait vu ça», rappelant que le Maire Rob Ford a toujours refusé de participer aux événements LGBT de sa ville et qu’il avait annoncé récemment qu’il ne serait pas du WorldPride qui se tiendra à Toronto cet été, un événement qui devrait tout de même booster l’activité économique de la ville avec des retombées économiques de plus de 75 millions de dollars.

La soirée, qui a débutée à 18h, a vu défiler une variété et une diversité incroyable d’invités issus de tous les milieux : artistique, communautaire, politique et économique, autant des grandes entreprises (quelques vice-présidents, dont Maurice Côté de la Banque Royale) que des représentants de presque tous les commerces du Village (Gary du Campus, Pascal et Gregg de l’Appolon, Philip du Saloon, Réal et Pierre de Physotech, pour n’en nommer que quelques-uns).
Du côté artistique, on pouvait croiser le dramaturge Michel-Marc Bouchard, le designer de mode Denis Gagnon, le chroniqueur et potineur Michel Girouard, le chorégraphe Sylvain Émard, les comédiens Michel-Maxime Legault, Mathieu Blanchard et Denys Paris, l’auteur du musical CatnipMichel Duchênes, l’auteur Simon Boulerice. Les arts visuels étaient fortement représentés par, entre autres, Zïlon, Yvon Goulet, Jean Chenay et François Mercier.


On a y apercevoir plusieurs drags, dont certaines avaient sorties leurs robes des grandes soirées — Jimmy Moore, Dream et Barbada, qui agissait comme maître-de-cérémonie de la soirée — , des pornstars — dont Pierre Fitch (qui a insisté pour se faire photographier aux côtés de la première ministre), Gabriel Clark, Brandon Jones…







L’ambiance musicale était sous la direction du célèbre DJ montréalais Stéphan Grondin. Plus de 170 personnes ont profité de l’installation d’un photomaton permettant de se prendre en photo en couverture de Fugues.



