Le temps des fêtes rime bien souvent avec congés et quoi de mieux que de profiter de ce moment de détente pour replonger avec délectation dans l’univers de Michel Tremblay?
Plus connu pour ses talents de dramaturge et de romancier, il n’en demeure pas moins qu’il a également partagé certains passages de sa vie avec les lecteurs dans certaines œuvres : Les vues animées, Douze coups de théâtre, Un ange cornu avec des ailes de tôle et Bonbons assortis.
Dans le présent recueil, par l’entremise du petit Michel, le lecteur est amené à replonger dans le regard naïf, posé sur le monde, par un enfant curieux qui n’accepte pas, comme réponse à ses questions, un simple « parce que ».
Au contraire, il ne démord pas de sa demande et insiste jusqu’à ce qu’il ait obtenu l’explication tant désirée ou, au contraire, un constat des contradictions propres aux adultes qui, il doit se rendre à l’évidence, ne comprennent souvent pas plus que lui, malgré des explications où le verbiage le dispute à l’incohérence.
Composé de textes d’au plus trois ou quatre pages, ces instantanés gravitent autour des âges de 5 et 10 ans et nous transportent, avec humour, au cœur de grandes questions existentielles : pourquoi ne peut-on dire « voulez-vous tu », les nombreuses contradictions des textes bibliques, pourquoi Walt Disney a tué la mère de Bambi, pourquoi la mère de Michel ne mange pas en même temps que le reste de la famille et qu’est-ce qui se cache derrière le troisième secret de Fatima.
Empreint d’un irrésistible esprit bon enfant, le lecteur peut facilement imaginer le petit Michel insistant, coûte que coûte, pour avoir la réponse désirée et l’exaspération galopante de ses proches.
L’auteur rend avec un talent indéniable ce regard candide porté sur la vie où l’essentiel se limite parfois à choisir entre avoir en cadeau une station-service jouet ou un livre à découper des poupées.
Bref, la nostalgie d’une époque où essentiel et simplicité vont parfois de pair.
Conversations avec un enfant curieux / Michel Tremblay. Montréal, Paris : Leméac, Actes Sud, 2016. 149p.