Diagnostiqué séropositif en 1989, Marc Barthel ne survécut pas longtemps à cette annonce puisqu’il s’est éteint le 19 octobre 1991, quelque deux ans plus tard. Artiste présent sur les scènes émergentes françaises, il s’était attelé à la rédaction d’un journal, de textes poétiques et à la création de nombreuses œuvres graphiques.
Vingt-cinq ans plus tard, Marc Bartel et Emmanuel Thibault se sont attelés à la tâche monumentale de rendre justice à l’artiste en l’inscrivant au cœur d’un parcours initiatique où s’enchâssent non seulement les textes et les œuvres graphiques de celui-ci, mais également leurs siennes propres.
Une vision troublante et brutale s’en dégage, symptomatique d’une période où l’espoir était souvent perçu comme délétère et sans appel.
“Ce soir encore, je me déshabillerai en tremblant, / Je me convaincrai que je ne suis pas seul, / J’y croirai presque, je ferai semblant, / Je me mettrai à nu, du côté de mes rêves. / Alors viendra un homme, du velours dans le regard, / Du soleil dans le sourire, tout permis dans ses gestes. / Et mon corps se souviendra de sa gloire ternie / Et moi je saurai que tout n’est pas fini.”
Je ne veux plus cacher mes larmes / Marc Barthel et Emmanuel Thibault, avec la collaboration de Jacky Ferjault. Oslo : Black Fawn, 2016.