Un roman étrange où le héros, Paul, un jeune homme de 17 ans, entretient l’ambiguïté quant à son look androgyne. Il se dit attiré par les femmes non pas parce qu’il serait un homme hétéro, mais bien plutôt parce qu’il est «lesbien» (ou, comme il le dit si bien, un «hétéro heureux»).
Une déclaration qui n’est pas sans laisser ses deux mères quelque peu interloquées. Afin de rencontrer les carcans sociaux imposés, que ce soit par ses proches ou pour de simples rencontres de passage, il accepte de changer d’étiquettes et de se définir comme gai, puis transgenre.
Il fait éventuellement la rencontre de Caroline, qui se dit bisexuelle indécise, et qui l’initie aux boîtes de nuit lesbiennes dans lesquelles il se sent immédiatement en pays de connaissance. Le point d’ancrage du jeune Paul demeure cependant le mystère entourant l’identité de son père. Qui est-il et pourquoi lui cache-t-on? Évidemment, le titre devrait nous mettre la puce à l’oreille.
Truffé d’un humour qui verse dans l’absurde et le rocambolesque, le roman se veut une réflexion toute en légèreté sur les notions d’identité sexuelle et de genre et sur les cases, les carcans, dans lesquels chacun cherche à nous inscrire puisque l’être humain semble être incapable d’accepter l’incertitude ou l’ambiguïté.
De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles / Jean-Michel Guenassia. Paris : Albin Michel, 2017. 331p.