Dans ce premier roman, Joshua Whitehead, un auteur oji-cree, décrit le parcours de Jonny, un jeune 2SQ (bispirituel, queer des Premières Nations) qui quitte la réserve où il a toujours vécu pour partir à la découverte de la grande ville. En l’occurrence, Winnipeg.
Les débuts ne sont cependant pas rose et il décide bientôt de subvenir à ses besoins en pratiquant le plus vieux métier du monde. Il se retrouve ainsi au cœur d’un triangle amoureux avec Tias et Jordan, deux autres Amérindiens. La mort de son beau-père l’oblige cependant à devoir quitter la ville pour subvenir aux besoins de sa mère.
Le prétexte scénaristique peut sembler mince, mais au contraire, n’en constitue pas moins une magnifique toile de fond dans laquelle on apprend à découvrir son personnage principal au fil de ses découvertes, plaisirs et déconvenues qui l’amène à porter un regard critique sur ce à quoi il aspire et ce qu’il est: découverte de la sexualité, regard critique sur l’amitié, l’amour, la famille, la tradition versus la technologie ou la culture pop, etc.
Il est rarement donné de pouvoir toucher à une vision intérieure aussi percutante et touchante de la réalité des Premières Nations et nul doute que plusieurs seront intrigués par cet univers à la fois si proche et si différent.
Jonny Appleseed / Joshua Whitehead. Montréal: Mémoire d’encrier, 2019. 263p.