Le nombre d’athlètes ouvertement gais, lesbiennes, bisexuels, transgenres, queer, pansexuels et/ou non binaires à participer aux olympiques d’hiver de 2022, sera plus du double qu’aux Jeux d’Hiver de 2018. Et on aura la plus grande proportion d’hommes que jamais, soit le tiers des athlètes LGBTQ+.
Du 4 au 20 février, ces athlètes concourront dans neuf sports différents : 12 en hockey sur glace et 10 en patinage artistique. Parmi les patineurs, huit sont des hommes, un est non-binaire, et une est pansexuelle. Celle-ci, Amber Glenn, est une remplaçante et ne participera que si une de ses consœurs ne peut participer.

Dix des 36 athlètes sont canadiens (dont 6 des joueuses de hockey), soit le plus grand nombre provenant d’un seul pays. Outre le Canada, les États-Unis seront représentés par six athlètes, la Grande-Bretagne par quatre, la Suède par trois, la France, l’Autriche et la République tchèque chacun par deux. L’Arménie, l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Finlande, l’Italie et les Pays-Bas seront représentés, chacun par un athlète.
L’augmentation du nombre d’Olympiens d’hiver LGBTQ2S+ suit une tendance à la hausse des participants LGBTQ+ aux Jeux olympiques en général. L’année dernière, les Jeux olympiques d’été de Tokyo ont accueilli un nombre record de 186 athlètes, soit plus du triple du nombre de participants aux Jeux de Rio 2016.
Et à Pékin, il y aura au moins 11 hommes, soit près d’un tiers du total (alors qu’ils n’étaient que 4 sur 15 en 2018). Aux Jeux d’été de Tokyo l’année dernière, le rapport entre les femmes et les hommes était de 9 pour 1.
Dans une première historique, le patineur artistique américain Timothy LeDuc sera le premier athlète non binaire à participer aux Jeux olympiques d’hiver. LeDuc est en lice pour l’or dans la compétition en couple avec sa partenaire de patinage de longue date Ashley Cain-Gribble. Ils espèrent que leur histoire donnera aux gens une perspective différente sur les athlètes homosexuels. «Mon espoir est que le récit se transforme davantage en » Les personnes queer peuvent être ouvertes et réussir dans le sport », a déclaré LeDuc à NBCSports. « Nous avons toujours été ici, nous avons toujours fait partie du sport. Nous n’avons tout simplement pas toujours été capables d’être ouverts.»
Pour certains athlètes, participer aux Jeux olympiques d’hiver, c’est aussi défendre l’égalité dans leur pays d’origine. La snowboardeuse olympique Sarka Pancochova, qui a épousé sa partenaire Kaileen Barley lors d’une cérémonie intime à Washington l’année dernière, espère mettre davantage l’accent sur l’égalité du mariage en République tchèque. Le couple voulait à l’origine attendre pour se marier dans le pays de naissance de Pancochova, mais le mariage homosexuel n’y est toujours pas légal. «C’est toujours un honneur de pouvoir représenter mon pays aux Jeux olympiques, ainsi que de représenter la communauté LGBTQ et de faire pression pour le mariage gay en République tchèque», a-t-elle déclaré à Outsports. «Cela a toujours été dans ma tête !»

Le patineur artistique Lewis Gibson de l’équipe de Grande-Bretagne reconnaît le pouvoir d’être un olympien. «C’est honnêtement un privilège de se sentir membre d’une communauté, et une communauté qui repousse les limites comme aucune autre», a déclaré Gibson. «J’ai vu tellement de gens qui m’ont précédé et qui vivent simplement leur vérité et qui sont si authentiques lorsqu’ils pratiquent leur sport et qui le veulent vraiment pour moi aussi.»

Dans la discipline du Skeleton chez les femmes, deux des athlètes sortent en fait ensemble. La Belge Kim Meylemans et la Brésilienne Nicole Silveira s’affronteront à Pékin. Les deux se sont rencontrés il y a trois ans et ont récemment rendu public leur couple dans une publication Instagram de décembre.
La Brésilienne Nicole Silveira a répété à divers médias qu’elle «sentait tout un poids enlevé de ses épaules». Représenter maintenant son pays et la communauté LGBTQ sur la scène mondiale en tant qu’athlète a un nouveau sens pour elle. «Savoir que je peux monter sur la grande scène, les Jeux olympiques, en tant que membre LGBTQ connu, et être en mesure de faire ressortir plus de visibilité et d’aider les athlètes à être qui ils veulent être, m’apporte beaucoup de joie», a déclaré Silveira. «J’espère pouvoir être cette personne qui aide à alléger ce poids des épaules de d’autres futurs sportifs.»

Sa petite amie, la Belge Kim Meylemans, a été mise en détention d’isolation (une procédure mise en place pour circonscrire les cas de COVID à Pékin) malgré plusieurs tests négatifs après un test positif. Elle s’entraine — comme elle le peut — dans l’espoir de pouvoir participer à la compétition.

Pour l’athlète de skeleton américain Andrew Blaser, « l’opportunité de représenter la communauté à ces jeux est incroyable. J’espère que ma participation aidera quelqu’un d’autre à réaliser qu’il a la possibilité de concourir et la capacité d’atteindre tous ses objectifs, quelle que soit son orientation sexuelle.»
Il y a une poignée d’athlètes LGBTQ2S+ à surveiller de près, car on s’attend à ce qu’ils dominent dans leur compétition.

La patineuse de vitesse américaine Brittany Bowe a de fortes chances de remporter une médaille en fonction de sa performance lors de l’épreuve olympique.
La patineuse de vitesse néerlandaise bisexuelle Ireen Wüst est l’olympienne LGBTQ2S+ la plus décorée, avec cinq médailles d’or, une pour chaque année où elle a concouru depuis 2006. Wüst devrait poursuivre sa séquence.

Pendant ce temps, le patineur artistique français de danse sur glace (et montréalais d’adoption), Guillaume Cizeron, qui a remporté l’argent en 2018 avec sa partenaire de patinage, Gabriella Papadakis, est un favori pour remporter l’or. Cizeron est quadruple champion du monde.

Les Jeux olympiques d’hiver auront lieu du 4 au 20 février.
LISTE DES ATHLÈTES OUVERTEMENT LGBTQ+ À PRENDRE PART AUX JEUX OLYMPIQUES DE PÉKIN
Biathlon
Megan Bankes (Canada)

Curling
Bruce Mouat (Grande-Bretagne)

Patinage Artistique
Filippo Ambrosini (Italie)
Kevin Aymoz (France)
Jason Brown (États-Unis)
Guillaume Cizeron (France)
Lewis Gibson (Grande-Bretagne)
Amber Glenn (États-Unis, réserviste)
Timothy LeDuc (États-Unis)
Paul Poirier (Canada)
Simon Proulx Sénécal (Armenie)
Eric Radford (Canada)

Hockey sur glace
Brianne Jenner (Canada)
Erin Ambrose (Canada)
Ebba Berglund (Suède)
Alex Carpenter (États-Unis)
Emily Clark (Canada)
Mélodie Daoust (Canada)
Anna Kjellbin (Suède)
Aneta Lédlová (République Tchèque)
Jamie Lee Rattray (Canada)
Jill Saulnier (Canada)
Ronja Savolainen (Finlande)
Micah Zandee-Hart (Canada)

Skeleton
Andrew Blaser (États-Unis)
Kim Meylemans (Belgique)
Nicole Silveira (Brésil)
Saut à ski
Daniela Iraschko-Stolz (Autriche)

Ski
Makayla Gerken Schofield (Grande-Bretagne)
Gus Kenworthy (Grande-Bretagne)
Sandra Naeslund (Suède)
Lara Wolf (Autriche)

Planche à neige / snowboard
Belle Brockhoff (Australie)
Sarka Pancochova (République Tchèque)
Patinage de vitesse
Brittany Bowe (États-Unis)
Ireen Wüst (Pays-Bas)
Il y aura également un certain nombre d’entraîneurs ouvertement LGBTQ+ à ces Jeux olympiques. Au moins quatre ont des athlètes qui concourent en patinage artistique :
Adam Rippon, Brian Orser, Jorik Hendrikx et le montréalais d’adoption Romain Haguenauer.