Réalisé auprès de ses membres en décembre dernier, la Société de développement commercial (SDC) Village Montréal a mené un sondage pour prendre le pouls de ses commerçant.e.s après deux ans de pandémie.
En tout, ce sont plus d’une centaine de ses membres (40 %) qui ont pris part à ce sondage Comme on devait s’y attendre, la crise sanitaire liée à la COVID-19 affecte les trois quarts des répondant.e.s. Cependant, à l’idée d’une certaine normalité « post pandémique », la plupart des commerçant.e.s sont confiant.e.s en l’avenir et estiment que les ventes seront certainement de retour. Plus de 88 % sont fortement attaché.e.s à la valeur de refuge du quartier et croient que le Village doit demeurer un safe space pour les communautés 2SLGBTQ+. Pour les répondant.e.s, l’importance de promouvoir un Village où l’ensemble de la diversité sexuelle et de genre peut se sentir en sécurité et y trouver sa place est bien réelle.
Cela va donc dans le sens de la refonte de l’image de marque entreprise par la SDC, qui positionne désormais le Village comme le quartier inclusif de Montréal. Du côté des bonnes nouvelles, 82 % des participant.e.s affirment qu’ils comptent toujours faire du commerce dans le quartier pour une période de six ans et plus, 15 % de deux à cinq ans et seulement 3 % pour un an. Signe que la confiance est toujours au rendez-vous, 68,5 % des répondant.e.s disent encourager d’autres commerçant.e.s à venir s’installer dans le Village, contre 14,5 % qui ont répondu par la négative, alors que 17 % affirment ne pas savoir.
Le Village porte aussi de fortes valeurs écoresponsables et prend à cœur la dimension environnementale des activités commerciales. 36 % jugent qu’intégrer des pratiques écologiques est « très important » et 46,5 % « important ». La SDC évaluera les avenues pour implanter des actions concrètes et facilitantes afin que les commerçant.e.s du Village atteignent leurs objectifs environnementaux.
Les contrecoups de la pandémie
Le Village, composé en grande partie par l’industrie de la restauration, n’échappe pas aux conséquences des confinements successifs depuis les deux dernières années. En effet, 72 % des commerçant.e.s ont observé une baisse de leurs ventes, alors que seulement 17,5 % ont plutôt observé le contraire. 71,5 % affirment aussi que l’achalandage a diminué contre 16,5 % qui ont observé une augmentation de leur clientèle, alors que 12 % constatent que l’achalandage demeure le même. 60,5 % indiquent qu’ils ont dû modifier significativement leurs opérations pour s’adapter aux contraintes imposées par les mesures sanitaires. Ici, on peut penser aux commerces comme La graine brûlée qui, en plein confinement, s’est « réinventé » pour offrir à sa clientèle des plats pour emporter et autres produits frais. Autre exemple, on a vu que le Dépanneur du Village a élargi considérablement son offre de mets préparés pour répondre à une demande croissante aux moments où les salles à manger des restaurants devaient fermer.
Les défis du Village
L’itinérance n’est pas un phénomène nouveau dans la métropole et le Village n’y fait pas exception. Quand les commerçant.e.s sont sondé.e.s relativement aux enjeux les plus importants, l’itinérance se hisse en tête du podium à 76 %, suivie par la criminalité à 61 % et l’image du Village à 43 %.
« La SDC Village Montréal, la Ville de Montréal (l’arrondissement et la Ville centre), ainsi que les deux postes de quartier (#21 et #22) sont en constante communication à ce sujet. Nous suivons avec diligence tous les développements et nous participons avec chacune des parties prenantes à la mise en œuvre d’un plan d’action concret », affirme la SDC.
D’ici là, « nous aimerions rappeler l’importance du rôle des agent.e.s d’accueil qui demeurent disponibles 7 jours sur 7 pour répondre aux enjeux de cohabitation dans le domaine public », insiste Sophie Auger, coordonnatrice du programme d’agent.e.s d’accueil pour la SDC du Village.

En janvier 2020, la SDC Village Montréal, en partenariat avec l’arrondissement de Ville-Marie, a lancé un projet pilote d’agent.e.s d’accueil pour améliorer la cohabitation dans le Village. 7 jours sur 7, de 9 h à 21 h, un duo d’agent.e.s d’accueil sillonne les rues du Village pour assurer le lien, selon les besoins des commerçant.e.s et des citoyen.ne.s, avec les différent.e.s acteur.rice.s du quartier : populations marginalisées, organismes communautaires, groupes de médiation/cohabitation et SPVM.
Les résultats du programme sont probants, si bien que le projet a été reconduit pour une année additionnelle. N’hésitez pas à contacter la brigade d’agent.e.s d’accueil au numéro suivant pour toutes questions se rapportant à leur mandat : 438-725-2544.
Un portrait optimiste malgré le contexte
« À la lumière de ces résultats, la Société de développement commercial Village Montréal est optimiste quant à l’avenir du quartier. Ce sondage vient valider notre plan stratégique et nous permet d’arrimer nos priorités aux réalités des commerçant.e.s après deux ans de pandémie », explique Gabrielle Rondy, directrice générale par intérim.
« Il faut garder en tête que la santé du Village c’est en partie une question de vitalité commerciale, mais c’est d’abord l’affaire de tous. On doit travailler ensemble et faire front commun pour rebâtir un territoire sécuritaire, d’avant-garde et de grande inclusivité où il fait bon vivre et faire des affaires », peut-on lire dans l’analyse des données telle qu’effectuée par l’administration de la SDC.
INFOS | SDC Village Montréal www.villagegaimontreal.com