En tant que président de sa classe, Zander Moricz, 18 ans, a été invité à faire un discours lors de la remise des diplômes de son école, la Pine View School, implantée en Floride. Un honneur qui s’est, semble-t-il, accompagné cette année d’une censure. Le directeur de l’établissement a interdit d’employer le mot «gay» ou de parler de son activisme en faveur des droits LGBTQIA+. «Une restriction qui n’est normalement pas de mise lors de tels événements», note le Washington Post.
L’engagement de Zander Moricz semblait être la source du problème. Le jeune homme est militant pour les droits LGBTQ+. Il est aussi le premier président de classe ouvertement gai de son école, ainsi que le plus jeune plaignant dans la toute récente action légale contre la loi «Don’t say gay», qui vient d’être adoptée et qui interdit aux écoles primaires d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
«Le directeur m’a dit que si je parlais de mon rôle dans le procès ou de mon activisme, le son du micro serait coupé par les techniciens», a déclaré le jeune homme.
Mais, dimanche dernier, l’étudiant a trouvé une parade ingénieuse pour exprimer ses idées lors de son discours. Plutôt que de parler de personnes «gaies» il a parlé de personnes «ayant les cheveux bouclés». Il est arrivé sur scène vêtu de son chapeau de diplômé, qu’il a fini par ôter pour libérer les boucles de ses cheveux.
«Avant je détestais mes boucles», a-t-il expliqué. «J’étais embarrassé par elles. Je passais mes journées à essayer de changer cette partie de qui je suis, mais je me suis fait du mal en essayant», a-t-il poursuivi. «Bien qu’avoir les cheveux bouclés en Floride soit difficile à cause de l’humidité, j’ai décidé d’être fier de qui j’étais et j’ai commencé à venir à l’école en étant moi-même».
Une allusion à peine voilée à la loi «Don’t say gay», signée par le sénateur républicain Ron DeSantis, qui porte ateinte aux mêmes droits que tous pour les personnes LGBTQ.
Invité à réagir par plusieurs médias, le directeur de l’école n’a pas souhaité faire de commentaires. Le district scolaire du Comté de Sarasota a, quant à lui, rappelé que les discours des étudiants ne «pouvaient pas être une plateforme pour des déclarations politiques». Son initiative a toutefois été soutenue par plusieurs membres du conseil de l’école.
S’il a remporté une bataille, Zander Moricz, accepté à Harvard, n’a pas gagné sa guerre.