C’est reparti! La troisième mouture de Canada’s Drag Race illumine à nouveau les écrans. La rigueur et la richesse des thèmes abordés ont séduit tout le monde. La clé de ce succès? Les artistes drags sont des superhéroïnes, mais elles sont également vraies, sensibles, humaines.
Et vive les reines! En 2020, Canada’s Drag Race était la série la mieux cotée de l’histoire de Crave. Par ailleurs, plus tôt cette année, l’émission a raflé 12 prix Écrans cana-diens. Ces queens de haute voltige se sont infiltrées sur nos écrans et sont devenues de véritables archétypes télévisuels.
Déjà, cette saison, quelques reines se démarquent du lot : la savoureuse Québécoise Gisèle Lullaby, la sulfureuse Jada Shada Hudson et la délicieuse Fiercalicious (toutes deux de Toronto).
Comble du bonheur, elles seront au Cabaret à Mado le 25 août pour nous présenter le septième épisode de la saison. Ce sont nos amis de la marque NOUS qui les ont invitées en ville, question de louanger le talent bien de chez nous. Rappelons que NOUS (MADE chez les anglos), célèbre le talent d’ici en saluant nos histoires qui animent nos écrans.
Question de nous faire plaisir, Fugues a joint deux de ces dames de cœur, qui ont bien voulu se prêter au jeu de nos questions.
À quelqu’un qui arrive chez nous d’un autre pays, quoi visionner pour comprendre qui nous sommes ?
Gisèle Lullaby : Je propose de commencer par regarder les 23 saisons d’Infoman. Vous n’avez pas assez de temps ? Il faut alors regarder les 23 épisodes de fin d’année qui résument ce qui se passe au Québec chaque année. Vous connaitrez ainsi 23 ans du Québec, c’est pas mal déjà. Ensuite, écouter La Petite Vie, pour découvrir notre sens de l’humour.
Jada Hudson : Je leur montrerais 1 Queen 5 Queers. C’est une nouvelle émission dont je fais partie et qui est présentée par Brooke Lynn Hytes. C’est un panel très diversifié de personnes queers. Nous abordons de multiples sujets, tels que la sexualité, les relations amoureuses, la famille. C’est parfois très drôle, mais il y a également des moments touchants et éducatifs.
C’est rare qu’on attache au pays tout entier une identité culturelle, on ne dépasse pas souvent l’échelle provinciale. À votre avis est-ce que Canada’s Drag Race a réussi à montrer une culture canadienne ?
Gisèle Lullaby : Vancouver, Montréal, Toronto sont majoritairement représentés et ces 3 villes ont des scènes de drague très différentes. En revanche, d’autres provinces comme la Saskatchewan ou les Territoires du Nord-Ouest ne possèdent pas une scène de drag développée. Au Canada on est ensemble solidaire, même si nous sommes physiquement parfois très loin les uns des autres.
Quelles sont vos inspirations ?
Gisèle Lullaby : Le personnage de Gisèle est né très tôt. Dans tous les jeux vidéo, le personnage féminin était toujours mon préféré. Je pense à Cynthia dans Pokémon, par exemple. J’admire beaucoup l’image de la femme forte, la femme glamour aux commandes. J’ai tout de suite su que j’allais appartenir à une communauté qui ne voyait pas les femmes comme des objets. Nicole Kidman et Angelina Jolie ont toujours été mes deux actrices de prédilection.
Jada Hudson : Mes inspirations viennent de partout, je ne peux même pas les citer. Chanteuses, rappeuses. Tout ce que je vois sur la scène de RuPaul’s drag race peut également m’inspirer.
Gisèle, quel a été le déclic qui t’a incitée à participer à CDR?
Gisèle Lullaby : La franchise Drag Race a débuté il y a 14 ans. J’ai commencé le drag il y a 13 ans. Je suis un bébé RuPaul’s Drag Race ! Mais c’est surtout parce que je savais que j’en étais capable que j’ai décidé de m’inscrire. Au Cabaret Mado où j’ai une résidence, on apprend qu’on peut faire n’importe quoi tant qu’on le fait avec talent. On adore montrer notre versatilité et sortir de notre zone de confort. Une minute je vais être goth, puis drôle, ensuite je vais être cochonne, ensuite je fais une imitation de Céline…
Jada, quel a été ton moment préféré des premières saisons de Canada’s Drag Race?
Jada Hudson : Lorsque Anastarzia raconte avoir reçue des balles dans son pays d’origine simplement pour être noire et homo. Elle était très vulnérable. C’était émouvant.
Pouvez-vous comparer le drag avant et après la pandémie ?
Gisèle Lullaby : Pendant la pandémie, il y a une effervescence des émissions de télé-réalité avec des drags queens. Rita Baga était partout à la télévision québécoise, mais aussi à travers le monde. La Presse l’a même désignée comme la personnalité québécoise la plus influente à l’échelle internationale en 2020. Cela a contribué à briser des tabous.
Jada Hudson : Le drag revient en force alors que le monde du spectacle retourne à la normale. Des fans sont beaucoup plus enclins à assister à des représentations et à être généreux avec leur pourboire. Forcément quand on n’a pas vu un show de drag en 2 ans on se rattrape quand on y retourne !
Quelle est la question que tu aimerais beaucoup qu’on te pose mais qu’on ne t’a jamais posée ?
Gisèle Lullaby : C’est une question difficile, mais je pense que j’aimerais qu’on me demande toutes les étapes de mon processus créatif, mais en même temps je ne peux pas vraiment traduire ce qui se passe dans ma tête. Ça peut prendre des semaines pour élaborer des idées et avoir un résultat précis et rigoureux.
Jada Hudson : La question serait « est-ce que tu veux m’épouser » et bien sûr la réponse serait « Oui Oui…… »
Un mot de la fin ?
Gisèle Lullaby : Je suis une… fière canadienne, du Québec… Au oui, et regardez Canada’s Drag Race tous les jeudis !
Jada Hudson : Comme elle a dit ! À ne pas manquer tous les jeudis ! Et venez nous voir le 25 août au Cabaret Mado. Ce sera un visionnement à ne pas manquer.
PAR Alexandre Gontier
INFOS | 4 Queens pour NOUS
Jeudi 25 août au Cabaret MADO 1115, Ste-Catherine E. Montréal Visionnement, 21h / Spectacles. 22h30
Billets : lepointdevente.com/billets/4xqueens