Dimanche, 15 septembre 2024
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    The Lake (Le lac) : Guerre et paix autour d’un chalet!

    La saison estivale sonne l’ouverture des chalets, mais également l’arrivée de films et de séries qui utilisent ce décor naturel pour y situer des récits explorant souvent bien plus que le bronzage et l’ingurgitation de hot-dogs. Et c’est sur cette prémisse que débarquent sur Prime Video The Lake (Le lac) où un frère et une sœur se livrent un combat sans merci et ridiculement amusant autour de la possession d’un chalet.

    Après une absence de 16 ans en Australie, Justin Lovejoy (pétillant Jordan Gavaris) foule à nouveau le sol ontarien afin de renouer avec ce lac où il a passé sa jeunesse. Le séjour répond cependant à bien plus qu’un simple excès de nostalgie puisqu’il n’y est pas seul. En effet, à l’adolescence, il a expérimenté avec sa meilleure amie et s’est retrouvé père d’une petite fille, Billie (Madison Shamoun), qu’ils ont placé en adoption ouverte.

    C’est après avoir surpris son conjoint en flagrant délit que Justin décide de revenir en sol canadien afin de renouer avec sa fille de 16 ans. Celle-ci est cependant tout sauf enthousiaste devant ce père jusqu’alors absent et s’attend donc à un été merdique. Justin, de son côté, est surexcité à l’idée de passer du temps en sa compagnie, mais doit apprendre à juguler sa propension à verbaliser tout ce qu’il pense, ce qui donne droit à de nombreuses scènes très cocasses.

    The Lake (Le lac) : Jordan Gavaris et Travis Nelson

    Une fois sur place, il entraine Billie aux abords de l’ancien chalet familial que son père a vendu avant son décès. Ils y font la rencontre des nouveaux propriétaires, Victor Lin (spectaculaire Terry Chen) et son fils Killian (Jared Scott). Il ne peut cependant s’empêcher d’être curieux : pourquoi la décoration intérieure du cottage est-elle identique à celle de son enfance?

    C’est avec horreur qu’il découvre l’identité de l’épouse de Victor, nulle autre que Maisy-May (flegmatique et diabolique Juilia Stiles), sa demi-sœur. Non seulement son père n’a pas vendu le chalet familial, mais il l’a même plutôt légué à celle qui fit de sa jeunesse un véritable enfer! 

    Une guerre aux proportions épiques se met donc rapidement en place entre ces derniers.  Pour compliquer le tout, Billie et Killian flirtent ensemble, ce qui génère de multiples imbroglios (dont une recherche de poissons ayant contracté l’herpès). Gravitant autour de cette famille dysfonctionnelle, on retrouve une ribambelle de personnages déjantés, dont un maire libidineux qui monnaye ses faveurs politiques à coup de trips à trois, un couple d’amis qui ne semble pas avoir évolué depuis l’adolescence, ainsi que Riley (Travis Nelson), le propriétaire du dépanneur et photographe CSI d’animaux écrasés, devant lequel Justin perd tous ses moyens.

    The Lake (Le lac) : Terry Chen et Jared Scott

    Écrite et réalisée par Julian Doucet (KilljoysHudson & RexSt-Nickel), la série se base sur une part de réel puisque le réalisateur franco-ontarien est lui-même père d’une petite fille confiée à l’adoption, alors qu’il était toujours au secondaire et n’avait pas fait sa sortie du placard. Celui-ci fait par ailleurs une discrète apparition dans la série, au détour d’une photo où il prête ses traits au père de Julian.

    La distribution est fort diversifiée (afro-canadien, sino-canadien, gai, bisexuel, non binaire) et un plaisir contagieux exsude de chacune des scènes, signe d’un tournage qui semble s’être déroulé dans la joie. Julian Doucet a par ailleurs parsemé les épisodes de magnifiques panoramas qui feront sans aucun doute rêver les téléspectateurs étrangers.

    La série est en effet offerte dans 240 pays et peut se targuer d’avoir déjà récolté de fort bonnes critiques (dont une moyenne de 71% sur Rotten Tomatoes). Elle n’est pas sans évoquer la douceur des comédies canadiennes à la Schitt’s Creek (Bienvenue à Schitt’s Creek) tout en n’hésitant pas à la truffer de remarques assassines et d’un langage délicieusement grivois. J’en prends à témoin cette réplique de Riley à Justin : « J’te souhaite de trouver un gars qui sucera la queue d’un politicien pour toi ».

    Construite autour d’une succession de machinations diaboliques, de joutes sportives et d’explorations en forêt, la série se déguste comme une limonade bien fraîche, se révèle fort amusante et parfois même surprenante (notamment, un épisode entier qui emprunte les codes des films de slasher à la Vendredi 13).

    La conclusion en surprendra plusieurs puisque, en dépit d’une évolution des personnages et l’instauration d’un nouveau statu quo, une menace encore plus sombre se pointe à l’horizon, change la donne pour Justin et Maisy-May, et laisse entrevoir une seconde saison.

    La série est offerte en anglais et propose deux doublages français : un réalisé au Québec et le second en France. Les deux doublages sont fort bien faits et respectent les codes culturels respectifs : caisses de 24, en VQ, devient ainsi litres de bière, en VF, dumplings devient raviolis vapeurs, porte-panier devient mouchard, bécosse devient toilette sèche et le film Mean girls devient Lolita malgré moi

    The Lake (Le lac) est disponible sur Prime Video.

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