Hedwig et le pouce en furie : Un théâtre musical à ne pas manquer 

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Sur la scène du Studio TD, le public était déjà conquis d’avance. Il est vrai que Hedwig et le pouce en furie s’avère une reprise d’un grand succès sur Broadway, et d’un film devenu culte, Hedwig and the Angry Inch, signé John Cameron Mitchell, et Stephen Trask pour la musique. L’œuvre créée en 1998 a reçu de nombreux prix dont quatre Tony Awards en 2014 lors de sa présentation sur Broadway et mettant en vedette Neil Patrick Harris. Rien d’étonnant que ce théâtre musical trouve sa place et son public au Québec dans une traduction et adaptation de René Richard Cyr. 

La trame narrative se fonde sur une longue tradition du personnage maintes fois mises en scène et bien avant l’arrivée du Rock & Roll. Une chanteuse de second ordre qui est née dans la misère – ici l’Allemagne de l’Est au temps du mur de Berlin – qui rêve de monter sur scène. Les hommes qu’elle rencontre vont se montrer abusifs et profiteurs alors qu’elle ne cherche que l’amour. Un conte de fées qui tourne au cauchemar, aux galères, à l’errance. Ici, la chanteuse, Hedwig, n’a rien à envier à celles réelles ou fictives dont on a raconté l’histoire sur scène ou au cinéma. Mais Hedwig, pour se marier et quitter l’Allemagne de l’Est, doit devenir une femme et donc se faire opérer. On comprend par une chanson que l’opération n’a pas été un grand succès. 

Accompagnée d’un band qui porte le nom de «Pouce en furie», Hedwig nous raconte donc sa vie, de sa découverte du Rock and Roll, de son changement de genre, de son arrivée aux États-Unis, de sa carrière sans éclat et, bien sûr, de ses amoures malheureuses. Humour, blagues douteuses, des chansons entrecoupées de courts monologues de la chanteuse sur sa vie de déboire qui n’est sauvée que par son amour du Rock and Roll. 

Ce qui fait la force de cette production québécoise en français, tient entre autres à la performance du comédien Benoît McGinnis. Si on connaît l’immense talent de comédien de Benoît McGinnis, on le découvre ici chanteur, performeur, stand-up comic, comme si toutes les facettes de ses différents dons avaient été mis à contribution. Il incarne une Hedwig plus grande que nature, sachant en une fraction de seconde nous faire passer du rire à l’émotion la plus touchante. Convaincant dans ce rôle à mi-chemin entre la drag-queen et la plus déjantée des chanteuses rock, Benoît McGinnis l’est tout aussi quand il incarne à la toute fin le rôle de Tommy, le grand amour de Hedwig, devenu une star grâce à elle. Le comédien se révèle aussi un formidable animateur de foule qui entraîne le public dès ses premiers instants sur scène. Benoît McGinnis se donne à fond sans la moindre retenue pour 

L’autre très grande force de ce show tient dans la réalisation et la mise en scène de René Richard Cyr. L’homme de théâtre qu’on ne présente plus a su recréer l’ambiance de ce qu’est un petit band de musiciens qui cachetonnent en se produisant sur de petites scènes avec peu de moyens. Rien de grandiose, de spectaculaire, sinon quelques concessions à la technologie avec l’insertion de vidéos habilement mises en relief qui servent le propos mais sans l’ensevelir. Hedwig reste la reine sur scène et ne sera pas dévorée par la modernité aussi technique soit-elle. Il est vrai et on le sait aussi, René Richard Cyr adore les comédiens et généralement toutes celles et ceux qui montent sur scène. Il était donc évident qu’il fallait que le band, quatre musicien.ne.s et la chanteuse Élisabeth Gauthier Pelletier qui incarne Yitzhak, le mari d’Hedwig, soient mis en valeur pour encore une fois le plus grand plaisir de la salle. 

Dès le début du spectacle, dès l’apparition de Benoît McGinnis, affublée de la célèbre perruque caractérisant Hedwig, le public est conquis. Une ambiance décontractée, bonne enfant, pour une soirée réjouissante, enlevante et de qualité. Et peut-être d’y retourner puisque Hedwig et le pouce en Furie entame une tournée dans tout le Québec.

HEDWIG ET LE POUCE EN FURIE
Mise en scène et traduction de René Richard Cyr
avec Benoît McGinnis

  • Jusqu’au 4 février 2023, 20h00, Le Studio TD, Montréal
  • Samedi 11 février 2023, 20h00, Salle Albert-Dumouchel, Salaberry-de-Valleyfield
  • Mercredi 15 février 2023, 20h00, Théâtre Télébec, Val-d’Or 
  • Vendredi 17 février 2023, 20h00, Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda
  • Samedi 18 février 2023, 20h00, Théâtre des Eskers, Amos
  • Samedi 11 février 2023, 20h00, Théâtre des Deux Rives, Saint-Jean-Sur-Richelieu
  • Mardi 14 mars 2023, 20h00, Maurice O’Bready, Sherbrooke
  • Jeudi 16 mars 2023, 20h00, Le Carré, Victoriaville
  • Vendredi 17 mars 2023, 20h00, Salle Pratt & Whitney, Longueuil 
  • Samedi 18 mars 2023, 20h00, Théâtre Gilles-Vigneault, Saint-Jérôme
  • Jeudi 23 mars 2023, 20h00, Salle Odyssée, Gatineau
  • Vendredi 31 mars 2023, 20h00, Théâtre Lionel-Groulx, Sainte-Thérèse
  • Jeudi 6 avril 2023, 20h00, Maison des Arts Desjardins, Drummondville
  • Vendredi 7 avril 2023, 20h00, Théâtre le Patriote, Sainte-Agathe-des-Monts
  • Samedi 8 avril 2023, 20h00, Théâtre du Vieux-Terrebonne, Terrebonne
  • Samedi 15 avril 2023, 20h00, Espace Théâtre – Salle Grand Théâtre, Mont-Laurier
  • Jeudi 20 avril 2023, 20h00, Centre des arts Juliette-Lassonde, Saint-Hyacinthe
  • Vendredi 21 avril 2023, 20h00, Salle Philippe-Filion, Shawinigan
  • Samedi 22 avril 2023, 20h00, Marché des arts Desjardins, Sorel-Tracy
  • Dimanche 23 avril 2023, 20h00, Étoile Banque Nationale, Brossard
  • Samedi 13 mai 2023, 20h00, Centre Culturel Desjardins, Joliette
  • Mercredi 24 mai 2023, 20h00, Salle Octave-Crémazie, Québec 
  • Vendredi 26 mai 2023, 20h00, Théâtre Palace Arvida, Saguenay 

INFOS : hedwigetlepouceenfurie.ca

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