Le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid a salué mardi 21 février l’annonce de la première naissance en Israël d’un enfant né d’une GPA pour un couple gai, y voyant un lien avec le projet de défense de la justice qui divise le pays.
« Mazal tov (Félicitations, ndlr), et quelle chance que nous ayons une Cour suprême », a déclaré l’ancien Premier ministre Yaïr Lapid sur Twitter en publiant un article du site d’informations en ligne Ynet sur cette naissance.
Selon Ynet, il s’agit de la première naissance d’un enfant grâce à une gestation pour autrui (GPA) en Israël au profit d’un couple gay, et la mère porteuse est israélienne.
« Il s’agit d’une étape importante dans la lutte pour l’égalité […] Nous avons reçu aujourd’hui un rappel de l’importance d’une justice indépendante sans laquelle les couples LGBT+ ne pourraient pas avoir d’enfants en Israël », a déclaré Hila Peer, présidente de l’Association pour les LGBT+, dans un communiqué.
La naissance célébrée par M. Lapid a été rendue possible par un arrêt rendu en 2021 par la Cour suprême et autorisant la GPA pour les couples gays. La Cour avait alors décrété qu’interdire aux couples gays et aux hommes célibataires de recourir à la GPA était « contraire aux droits humains ».
La GPA pour tous est l’une des mesures prises par la coalition mise sur pied par M. Lapid (centre) ayant gouverné le pays de juin 2021 à décembre 2022.
Mais nombre de membres de la communauté LGBT+ craignent qu’avec la réforme judiciaire controversée annoncée par le gouvernement formé en décembre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, les droits acquis soient remis en question.
Certains membres de la coalition au pouvoir sont opposés à toute forme de GPA et ouvertement homophobes.
Actuellement discuté au Parlement, le projet de réforme de la justice présenté par M. Netanyahu (droite) et ses alliés d’extrême droite et de formations ultraorthodoxes, divise profondément la société israélienne.
Il vise notamment à limiter drastiquement les attributions et le pouvoir de la Cour suprême.
En Israël, les questions relevant du statut personnel dépendent d’autorités religieuses (juives, musulmanes ou chrétiennes) n’autorisant pas les mariages homosexuels, mais la loi israélienne reconnaît les mariages gais conclus à l’étranger.