Vendredi, 11 octobre 2024
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    La CSQ toujours là pour défendre les droits des personnes LGBTQ+

    Depuis des décennies maintenant, le mouvement syndical a appuyé les efforts de la communauté LGBTQ+ pour l’obtention de l’égalité, ainsi que de l’union civile ou du mariage des couples de même sexe. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dont environ 125 000 membres (sur les plus de 215 000) font partie du personnel de l’éducation, s’inquiète de cette montée antidrags, particulièrement, concernant les incidents entourant l’heure du conte pour les enfants dans les bibliothèques avec Barbada de Barbades (Sébastien Potvin). Mais il y a aussi tout le milieu de l’éducation où on observe une certaine libération de la parole homophobe et transphobe, chose qu’on ne voyait pas auparavant. La CSQ monte ici aux créneaux pour sensibiliser la population et appuyer, une fois de plus, la communauté LGBTQ+ dans ce nouveau chapitre en vue de contrer ces discours de haine

    Depuis combien de temps mixes-tu ?
    Éric Gingras, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) discute en effet de cette polémique entourant Barbada, qui a pris de l’ampleur avec le temps. « Ce qui est intéressant ici est que l’interprète, Barbada, est un membre impliqué syndicalement, un enseignant de musique au primaire, mais voilà que tout a dérapé. C’est pour cela qu’on n’a pas lésiné dans notre appui à son égard », explique Éric Gingras. « On se sert [des contes pour enfants] comme prétexte, mais on voit la résurgence d’un discours réactionnaire anti-LGBTQ+. Les contes pour enfants ne sont pas une obligation, si on ne veut pas y aller, on n’a qu’à ne pas inscrire ses enfants. Mais on perçoit bien ce discours antidiversité, transphobe, homophobe, etc. Il est de plus en plus flagrant et nos membres qui travaillent dans le milieu de l’éducation le constatent. Et dans des situations comme celle qu’a vécu Barbada, il faut un soutien et une réponse solidaire [et] claire. »

    « Cette pensée-là se traduit dans nos écoles aussi, où certains jeunes pensent que c’est correct d’avoir des propos homophobes. Ce qui est paradoxal ici est que les milieux n’ont jamais été aussi ouverts à la diversité, que des jeunes s’identifient à la diversité [sexuelle ou de genre] et, à la fois, on constate que d’autres jeunes croient que c’est correct d’avoir une opinion homophobe. D’autres membres le voient aussi dans des réactions [de parents] à l’homoparentalité, par exemple, dans des centres de la petite enfance. […] On dirait que les gens se sentent moins coupables d’avoir de telles opinions en raison des propos d’Éric Duhaime [le chef du Parti conservateur du Québec ou PCQ] ou du discours en provenance du sud de la frontière », continue Éric Gingras, qui a été enseignant au primaire auprès d’élèves de milieux défavorisés et pluriethniques. Normalement, le 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la CSQ organise des activités locales : « Défi inclusion » dans les écoles, salles de rassemblements, etc., en général ce sont des activités pédagogiques. Mais encore là, de plus en plus de membres hésitent maintenant à organiser de tels événements en raison d’une réaction possible et des commentaires des parents. « C’est une expérience où l’on voit que c’est possible que cela dérape. […] Mais c’est notre rôle de centrale syndicale de continuer de défendre ces valeurs-là, notamment avec notre Comité de la diversité parce qu’il y a quand même de belles expériences et qu’on veut faire avancer les droits des personnes LGBTQ+ », indique celui qui a été élu président de la CSQ en juin 2021.

    Dans les différents milieux, comme celui de l’éducation, et ce, à tous les niveaux, on a beau se doter de politiques pour que ces lieux soient sécuritaires, justes, sans violence, etc., il reste que parfois c’est de plus en plus difficile d’appliquer certains principes. « Parfois, les directions d’écoles vont mettre des incidents sous le tapis en raison des paroles d’un étudiant et qu’un parent va venir défendre cet étudiant-là, souligne-t-il. On ne veut pas de trouble et que cela fasse des vagues. Mais une chose est claire de notre côté : on ne tolèrera pas l’intolérance, qu’elle soit à l’école ou ailleurs. Ça, c’est le premier élément. »  

    « L’autre élément est qu’on devrait dispenser des cours sur la sexualité, mais cela se fait à
    travers d’autres matières [plutôt] que lors de cours spécifiques, [et] l’on touche à la question en surface parce qu’on n’ose pas y aller plus en profondeur comme on le devrait par crainte des réactions des parents envers nos membres ou les directions d’écoles. Ce serait le temps dans ces cours de toucher à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, mais on ne le fait pas. On voit de l’homophobie d’ailleurs sur les réseaux sociaux en dehors de l’école, mais il faut continuer de dénoncer ça un peu partout […] », indique-t-il.

    Un « Guide » d’appui aux membres
    En septembre 2020, la centrale syndicale avait lancé un guide intitulé « Comment soutenir les membres LGBTQ+ » et destiné, comme le titre l’indique, à soutenir les membres LGBTQ+ du syndicat, qu’ils soient dans une entreprise ou dans une institution. « En fait, c’est plus qu’un guide, c’est une trousse avec des outils, qui est largement diffusée auprès de nos membres, souligne Éric Gingras. La CSQ a à cœur l’éducation et la sensibilisation, il s’agit là d’un outil pédagogique pour que nos membres puissent bien vivre leur vie à l’intérieur [du syndicat et de leur institution]. Mais par exemple, un tel document est diffusé aussi à l’extérieur, comme pour notre association qui représente les retraitées et retraités de la Centrale des syndicats du Québec [AREQ-CSQ] qui vivent une autre réalité du fait d’être à la retraite, mais on va les sensibiliser parce qu’il y a des personnes LGBTQ+ qui sont retraitées [et qui sont membres de cette association-là], cela nous permet d’être en contact avec les citoyens à l’extérieur du cadre de la centrale et de poursuivre notre objectif ici. »

    « L’inclusion et la notion de diversité, c’est ce qu’on met de l’avant depuis des décennies à la CSQ et c’est ce qu’on va continuer de faire […] », poursuit Éric Gingras. « Bien sûr nous avons des différends, mais s’il y a […] des points en commun [entre nous les centrales] la CSQ, la FTQ ou encore la CSN, c’est bien la diversité, l’inclusion et les droits des personnes LGBTQ+. Là-dessus, on s’entend tous pour continuer à défendre ces droits […] », de terminer Éric Gingras, le président de la CSQ. Bien évidemment, la CSQ et ses membres participeront aux Journées communautaires de Fierté Montréal ainsi qu’au défilé du dimanche  13 aout prochain.

    INFOS | https://www.lacsq.org

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