Le Théâtre Jean-Duceppe a instauré les 5 à 7, la présentation de courtes pièces de 45 à 50 minutes, dans les coulisses, et le tout pour un prix modique. Une façon une de séduire un public qui n’a pas l’habitude de se rendre au théâtre, mais aussi de donner à de nouvelles voix émergentes la possibilité de montrer leur travail devant public.
La comédienne-auteure-animatrice de radio, Marie-Pier Audet se voit ouvrir les coulisses de Jean-Duceppe pour présenter son premier texte, Lau. Premier texte qui a connu un succès en lecture, qui devient objet théâtral en étant en même temps publié sous forme d’un roman sous le titre Pleurer la tête sous l’eau aux éditions Planète rebelle. Un trois pour un en somme, d’autant que Marie-Pier Audet, contactée par Fugues, nous confirme qu’il s’agit du même texte à la virgule près.
Ce texte, Lau, jamais Marie-Pier Audet aurait pensé qu’il connaîtrait une longue vie ni qu’il se déclinerait ainsi aussi bien en version papier que sur scène. «En 2019, j’ai ressenti ce besoin d’écrire, je ne savais pas quelle forme cela prendrait sinon d’aborder la question du deuil, celui de la mère, et comme je vivais des bouleversements émotionnels, Lau s’est construit presque naturellement à travers cette autofiction», confie l’auteure.
En résumé, en pleine crise existentielle, Laura, la trentaine voit son premier amour se terminer, elle doit vivre le deuil de sa mère, et se retrouve un soir, entraînée par une amie à littéralement se saouler et tenter par tous les moyens d’y voir un peu plus clair et arriver à mieux respirer la tête hors de l’eau. «Je ne voulais pas non plus que ce soit trop sombre, donc il y a beaucoup d’autodérision, peut-être que cela correspond à ma personnalité», ajoute Marie-Pier Audet qui ajoute dans un même souffle que «ce texte n’aurait jamais vu le jour si je n’avais pas reçu la collaboration de Katherine IS, une amie qui lisait le texte au cours de son écriture et me prodiguait des conseils».
Lu sur scène, Lau avait déjà séduit le public, mais la surprise a été grande pour Marie-Pier Audet quand elle s’est vue offrir un 5 à 7 au théâtre Jean-Duceppe, où le texte sera mis en scène par Frédéric Blanchette et interprété par Marie Bernier et Catherine Viau. D’autant que dans la foulée, elle rencontre une éditrice qui décide d’éditer ce texte dramatique. «Jamais je n’aurais pensé que cela irait si loin, confie la jeune femme dans un éclat de rire, jamais je n’aurais pensé retrouver Lau à la Place des arts».
L’écriture a toujours fait partie de la vie de Marie-Pier Audet, il ne serait pas étonnant que son travail se retrouve de nouveau sur une scène, ou dans la vitrine d’un libraire. «Je ne sais pas encore quelle forme cela prendra, une dramaturgie, un roman, peut-être c’est le texte qui au fur et à mesure qu’il avancera me donnera la direction de la forme qu’il doit prendre. Il est vrai que j’aimerais encore approfondir la thématique du deuil», conclut-elle.
Marie-Pier Audet a d’autres cordes à son arc puisqu’elle a créé la série télé «Et si Coaticook m’était contée», a cosigné une websérie sur les attraits touristiques de sa région, et continue d’animer son émission à la radio de CIGN 96,7, dont le titre est à l’image de cette touche-à-tout : L’Éclatée.
INFOS | LAU du 12 au 29 septembre 2023. Texte de Marie-Pier Audet en collaboration avec Katherine IS. Mise en scène : Frédéric Blanchette. Coulisse du Théâtre Jean-Duceppe