Jeudi, 3 octobre 2024
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    Anne-Sarah et Florence, les hilarantes coanimatrices du balado Pas peu fières

    Les hilarantes Anne-Sarah Charbonneau et Florence Nadeau ont vite trouvé leur public en lançant le balado Pas peu fières, en décembre 2022. Au cours des derniers mois, les deux grandes amies ont reçu Kat Levac, Barbada, Matt Dufour, Cœur de Pirate, Marie Gagné et plusieurs autres figures queers bien connues.

    Comment décrivez-vous le podcast ?
    Florence : C’est un podcast où on parle beaucoup de notre gouinitude, mais où on s’intéresse surtout à la queerness des artistes, à comment ça influence leur processus créatif et leur vie en général. Anne-Sarah : On est des humoristes dans l’âme, alors dès que ça devient lourd, on fait des blagues, mais on essaie de balancer les discussions naturellement. On prépare nos questions vraiment sérieuses sur l’intimité et la démarche des gens, et on s’adapte.

    Florence : Des fois, on est prises de court en voyant à quel point les gens sont honnêtes et vulnérables avec nous. Comme on est deux êtres sensibles, lorsque nos invité.e.s ont la larme à l’œil, on tombe dans l’empathie.

    De quelle façon avez-vous convaincu tous ces artistes connu.e.s de participer ?
    Anne-Sarah : Puisqu’on est dans le milieu de l’humour, les premières réponses sont venues des humoristes comme Kat Levac, Sam Cyr et Tranna Wintour qui nous connaissaient.

    Florence : En plus, les gens ont envie de parler de queerness. Ça fait partie de notre identité et de nos valeurs fondamentales. Ce n’est pas partout qu’on peut en discuter. J’imagine mal avoir une discussion sur le fait d’être gai.e et d’avoir grandi en région à Bonsoir, Bonsoir. Nous, c’est notre prémisse. Notre public veut écouter ça. Donc, les invité.e.s se sentent dans un safe space.

    En plus de vos thématiques queers, vous misez sur votre complicité. Comment votre amitié est-elle née ?
    Florence : Ça aurait été vraiment cool d’avoir une histoire de première rencontre sur le dancefloor d’un club lesbien, mais non, c’est vraiment ennuyant. On s’est rencontrées à l’école de l’humour. Par contre, je peux dire que je savais qu’Anne-Sa était lesbienne, parce que j’avais un bon gaydar, alors qu’elle ne savait pas que je l’étais. À l’époque, j’étais encore en mode : « Je pense que je suis bisexuelle, mais j’aime pas ça fourrer des gars. »

    On se parlait peu à l’école, mais après avoir gradué, on a commencé à écrire ensemble. Pendant la COVID, on allait chiller à mon bureau pendant des heures et on parlait moins d’écriture que de nos vies. Je venais à terme avec l’idée que je n’allais jamais dater des gars, alors qu’Anne-Sa était déjà plus assumée dans son lesbianisme, mais elle n’en parlait pas sur scène. On s’est permis d’explorer la thématique de la queerness ensemble avant d’en parler aux autres et de l’exploiter comme sujet en humour.

    Pourquoi tout le monde imagine que vous êtes un couple ?
    Florence : Je pense que les petits gars en humour qui voient deux lesbiennes qui chillent constamment ensemble et qui ont une belle complicité, ils doivent se dire que ça doit être ça être lesbienne : deux filles qui se parlent dans un local. Et puis, je suis un peu sa work wife. Quand elle donne des shows, je suis souvent là.

    Anne-Sarah : On est tellement toujours ensemble que les gens ne peuvent pas comprendre que c’est juste de l’amitié, mais c’est ça.

    Comment la pratique de l’humour est-elle entrée dans vos vies ?
    Anne-Sarah – Au secondaire, je participais à des comédies musicales et je faisais beaucoup rire les gens dans mes personnages. Ç’a été mon premier contact avec l’humour. Les autres humoristes diraient que non, mais faire Pumba dans Le roi lion, c’est quand même proche de la comédie.

    Après, j’étais un peu perdue. Je voulais prendre une année sabbatique, mais mes parents ne voulaient pas, alors j’ai décidé de m’inscrire à l’École nationale de l’humour en pensant ne pas être prise, mais en me disant que je me serais inscrite dans une école et qu’ils arrêteraient de chialer. Finalement, je n’ai pas été prise. J’ai déménagé à Montréal. Un jour, j’ai réalisé que j’avais sûrement tenté ma chance dans cette école pour une raison. Je suis allée voir des shows d’humour et j’ai compris que j’aimerais vraiment ça. Je me suis réinscrite et j’ai été prise.

    Et toi, Florence ?
    Florence : La scène ne m’a jamais vraiment appelée. Quand j’étais à l’université, j’ai toujours été la comique de mon groupe d’ami.e.s. Mais comme je ne m’imaginais pas être le centre de l’attention sur scène, je ne me voyais pas devenir humoriste. Puis, j’ai fait un bac en journalisme. À la fin du programme, j’ai écrit le portrait d’une personne. À travers l’article, je faisais des apartés avec des petites blagues sans rapport avec elle. Mon prof m’a dit que c’était vraiment drôle, mais qu’on se foutait de ce que j’avais à dire et que je devais rester neutre. I guess que j’étais self involved, parce que je trouvais que c’étaient les meilleures parties de l’article. Après ça, je me suis informée sur l’École de l’humour, j’ai pris des cours du soir en écriture et j’ai décidé de m’y inscrire à temps plein.

    Sur quoi avez-vous travaillé ?
    Florence : J’ai beaucoup écrit pour des émissions comme L’œil du cyclone, Entre deux draps et des shows jeunesses, et pour plusieurs humoristes comme Anne-Sarah, Noémie Leduc Roy et Le Womansplaining show. Je collabore avec Sam Cyr. Je viens d’avoir une bourse Netflix pour avoir mon propre show télé qui mettra en vedette Anne-Sarah. J’ai aussi écrit une nouvelle érotique rigolote dans le recueil Nuits Magiques, qui vient de sortir. Mais qu’on se le dise : personne ne va se masturber en lisant mon texte !

    Anne-Sarah : En sortant de l’école, j’ai participé au Womansplaining show et à plusieurs soirées d’humour où j’ai rodé mon spectacle en construction. Aussi, l’été dernier, j’ai fait une heure de matériel au Dr Mobilo Aquafest.

    Florence : Elle a gagné le spectacle coup de cœur du festival ! Je savais qu’elle ne le
    dirait pas. 

    INFOS | Le balado «Pas peu fières» est disponible sur plusieurs plateformes, dont Apple Podcast, Podbean et YouTube

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