Les manifestants s’opposent à une décision de la Cour suprême en septembre qui a autorisé une association en faveur des droits des personnes LGBT à s’enregistrer en tant qu’organisation non gouvernementale.
Des centaines de personnes ont manifesté vendredi dans les rues de Nairobi, la capitale kényane, pour exprimer leur opposition à la communauté LGBT+, une démarche jugée « dangereuse » par les groupes de défense des droits humains.
Les manifestants s’opposent à une décision de la Cour suprême en septembre qui a autorisé une association en faveur des droits des personnes LGBT à s’enregistrer en tant qu’organisation non gouvernementale – une décision qui a exaspéré les conservateurs et alimenté le discours homophobe.
Soutenus par des groupes religieux, les manifestants ont marché jusqu’à la Cour suprême après la prière du vendredi dans une mosquée voisine, en exigeant la démission de trois juges impliqués dans cette affaire.
Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « LGBTQ n’est pas africain », « l’agenda LGBTQ doit échouer » et « une marche pour le respect des valeurs familiales », a constaté un photographe de l’AFP.
Les relations de même sexe restent un crime au Kenya en vertu de lois datant l’époque coloniale britannique, passible de peines allant jusqu’à 14 ans de prison.
Si les condamnations sont rares, les militants LGBT affirment que la législation porte atteinte à leur vie privée et à leur dignité, et alimente les discriminations.
La Commission kényane des droits de l’homme (KHRC), un groupe indépendant de défense des droits humains, a déclaré que la manifestation était « dangereuse » et le point culminant d’une « campagne haineuse » qui a débuté le mois dernier dans la ville portuaire de Mombasa.
La KHRC « condamne sans équivoque toutes les activités néfastes passées et en cours qui continuent de mettre en péril les droits de cette communauté à la vie, à la sécurité et à la dignité ».
Les organisateurs de la manifestation ont annoncé qu’ils défileraient également vendredi devant le Parlement pour manifester leur soutien à un projet de loi appelant à la pénalisation des relations de même sexe avec une peine de prison pouvant aller jusqu’à 50 ans.
Le projet de loi, déposé par un membre de l’opposition, n’a pas encore été débattu, mais il fait écho à la loi promulguée cette année en Ouganda, considérée comme l’une des plus répressives au monde.
Le crime d’« homosexualité aggravée » y est passible de la peine de mort, sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
L’homosexualité est illégale dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est.
A rebours, la plus haute juridiction de l’île Maurice a dépénalisé le 4 octobre les relations sexuelles entre personnes de même sexe.