Avec déjà deux saisons derrière la cravate, La Chronique des Bridgerton a su abreuver un auditoire friand des chassés-croisés amoureux de l’aristocratie anglaise. La saison 3 saura-t-elle remporter à nouveau le cœur du public et, plus important encore, la diversité dont elle se targue touchera-t-elle enfin les communautés LGBTQ ? Peut-être bien…
Se déroulant dans la période de la Régence anglaise (1811-1820), la grande originalité de la série fut de planter son action au cœur d’une uchronie (une fiction historique où certains éléments sont modifiés) dans laquelle la ségrégation raciale est chose du passé et où une grande diversité ethnoculturelle règne donc au sein de la société, incluant l’aristocratie.
Ce nouvel opus s’ouvre sur une Penelope Featherington (Nicola Coughlan) qui semble avoir abandonné toute velléité amoureuse à l’endroit du très séduisant Colin Bridgerton (Luke Newton). Se sentant étouffée par une mère acariâtre et des sœurs frivoles, elle décide qu’il lui est temps de se trouver un époux afin d’échapper au carcan familial : seule solution s’offrant aux femmes de l’époque, à moins d’entrer en religion.
Un peu godiche, ses tentatives s’avèrent peu convaincantes jusqu’au moment où, ironie du sort, Colin propose de lui prodiguer des conseils. Bien évidemment, des flammèches vont naître, mais y succomberont-ils ? Par ailleurs, Colin voue une haine féroce à Lady Whistledown, la mystérieuse chroniqueuse mondaine anonyme dont sa famille fit parfois les frais, qui n’est nulle autre que la nouvelle élue de son cœur. Saura-t-il passer outre le choc de cette découverte ? Penelope va-t-elle renoncer à sa passion pour le journalisme mondain ? Évidemment, de nombreuses autres intrigues secouent ce petit univers où la galanterie et les jeux de séduction semblent constituer les principales activités et monnaies d’échange.
L’annonce d’une relation amoureuse entre Colin et Penelope ne pouvait que générer un certain scepticisme puisque cette dernière a toujours été présentée comme assez maladroite, timide et arborant des choix de couleurs peu flatteurs. La série présente cependant une relation très crédible où une passion tangible crépite langoureusement sous la peau des deux jouvenceaux.
Dans sa première saison, Bridgerton s’était attiré des critiques méritées en incluant la promesse d’une intrigue gaie, dans sa bande-annonce, qui s’est finalement révélée n’être qu’un pétard mouillé. Ce constat était particulièrement étrange dans une production affichant une telle diversité de représentation. La saison 2 n’a pas fait mieux ; La Reine Charlotte inclut bien une relation passionnelle entre deux hommes, mais il s’agit d’une série dérivée et de personnages secondaires.
La saison 3 semble cependant mettre en place les pièces d’un échiquier placé sous l’égide de la bisexualité, ce qui annonce peut-être une révolution pour la fin de la saison 3 ou pour la saison 4. Difficile à dire pour le moment, puisque les deux derniers épisodes de la série ne sont pas encore disponibles en visionnement de presse. Sans révéler quel personnage est concerné, il suffit de dire que des regards de braise s’échangent au cours de l’épisode 6, qui laissent présager le meilleur. 6
INFOS | Produits par Shondaland, les quatre premiers épisodes de la série sont diffusés sur Netflix depuis le 16 mai et les quatre suivants le seront à partir du 13 juin. La série est disponible en anglais et dans un excellent doublage français.