Vendredi, 17 janvier 2025
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    Une exposition sur les émotions des personnes faisant du PnP/chemsex

    « PnP/chemsex : un spectre d’émotions — Une exposition photovoix » est le titre d’une exposition proposée durant Fierté Montréal et en collaboration avec cet organisme, du 1er au 4 août, au pavillon de l’esplanade Tranquille — Le Réfectoire, 1442, rue Clark (métro Saint-Laurent). Le lancement aura lieu le 1er août de 18 h à 20 h, avec une « prise de parole » des participants à l’exposition. On y verra 10 photos de personnes ayant participé à la recherche d’un étudiant en travail social à l’UQAM portant sur les hommes qui ont des relations sexuelles en faisant usage de drogues soit pour augmenter le plaisir, soit pour faciliter les rencontres sexuelles, ce que l’on appelle communément dans le jargon le Party’n’Play (PnP) ou chemsex.

    « Cette exposition a été développée avec les personnes participantes, alors qu’elles ont sélectionné les photographies composant cette exposition, en plus de contribuer activement au développement de celle-ci. Cette exposition présente, du point de vue des premières personnes concernées, la complexité affective pouvant être vécue en contexte de consommation et de sexualité », peut-on lire sur le site de Fierté Montréal. 

     « Les photos représentent des émotions avant, pendant ou après avoir fait du PnP/chemsex, des émotions que ces personnes souhaitaient montrer. Ce titre représente bien toute la gamme des émotions qui sont vécues par les personnes pratiquant le chemsex, et qui seront représentées dans le cadre de l’exposition », explique Yannick Gaudette, étudiant au doctorat en travail social de l’UQAM et membre depuis trois ans de l’équipe de la Chaire de recherche du Canada TRADIS — Trajectoires, diversités, substances. 

    Comme on le comprend bien, les photos seront variées et illustrent des moments vécus par ces personnes-là. L’entrée dans un sauna, une main tenant un briquet, un livre ouvert avec des pilules que l’on imagine être de la drogue ou encore des fleurs séchées sont autant d’images que l’on apercevra. Mais ce n’est pas tout. « Il y aura également des extraits vocaux d’entretiens, des témoignages des personnes participantes à cette recherche », poursuit Yannick Gaudette qui est en quatrième année de doctorat à l’École de travail social de l’UQAM, ainsi que chargé de cours.  

    « Cela démontre bien les expériences variées de ces 10 personnes, mais la question de la solitude revient tel un point commun, dit-il. Ces gens-là avaient un travail, des amis, etc., mais le chemsex est quelque chose qui les comblait, il a une dimension sociale, ils se sentent comme faisant partie d’une communauté. Qu’est-ce qu’on va leur offrir pour briser leur isolement si ces personnes cessent leur consommation ? » Mais pourquoi choisir le PnP/chemsex comme sujet de thèse de doctorat ? « Dans le chemsex il y a l’aspect du plaisir et des pratiques sexuelles, mais je voulais approfondir l’aspect émotif, ce que les gens ressentent. Également, pour amasser des données pour le personnel de la santé, pour leur faire comprendre plus ce que ces personnes-là vivent. Que le personnel de la santé soit plus connecté avec ce phénomène pour, éventuellement, les aider à mettre sur pied des services plus adaptés pour les gens qui pratiquent le chemsex », de souligner Yannick Gaudette.

    Évidemment, ce genre de recherche ne peut se réaliser tout seul dans son coin, d’où la collaboration avec RÉZO, la Chaire de recherche TRADIS, l’Institut universitaire sur les dépendances et la plateforme « Cri de ralliement » qui réunit à la fois des chercheurs, des étudiants et des professionnels de la santé.
    Si les âges des hommes qui ont participé à cette recherche étaient variés, une autre enquête s’amorcera sous peu en complément de celle-ci, cette fois avec des hommes de 55 ans et plus. « Nous avons déjà rencontré une dizaine de personnes, mais nous en recherchons 30 en tout. Donc, nous lançons un appel aux hommes qui pratiquent le chemsex et qui aimeraient participer à cette nouvelle étude », indique Yannick Gaudette. 

    Il faut signaler qu’un kiosque PnP/chemsex sera présent lors de la Journée communautaire (de Fierté Montréal) du vendredi 9 août, pour que les gens puissent en apprendre davantage sur cette pratique.  Et quelle est la suite pour Yannick Gaudette ? « Je dois rédiger ma thèse. Ensuite, l’idée est de redonner les résultats à la communauté, de les remettre à un organisme communautaire. Et aussi pour que les décideurs publics soient plus sensibilisés à ces questions-là, entre autres, pour le financement et la mise sur pied de services adéquats dont ces personnes ont besoin  », termine-t-il.

    INFOS | https://fiertemontreal.com

    À noter que juste avant le lancement de cette exposition se tiendra, toujours sur l’esplanade Tranquille, un panel sur l’Art & le VIH, qui s’inscrit dans une démarche profondément inclusive, visant à offrir un espace de parole et de réflexion autour des puissantes intersections entre l’art, la lutte contre le VIH/sida et les droits culturels au sein des communautés 2SLGBTQIA+. L’objectif principal est de mettre de l’avant les témoignages de personnes vivant avec le VIH et appartenant aux communautés 2SLGBTQIA+, qui ont trouvé dans l’art un canal privilégié pour exprimer leur vécu, leur résilience et leur militantisme. Cette causerie est présentée en collaboration avec Sidalys, un organisme communautaire offrant de l’hébergement et du soutien communautaire aux personnes atteintes ou à risque d’ITSS comme le VIH ou l’hépatite C et souffrant de problèmes de dépendance ou de santé mentale.

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