Fugues a 40 ans cette année et l’équipe a préparé pour l’occasion sur non pas une mais deux expositions pour souligner l’événement. Une première expo se tiendra dans les locaux des Archives Gaies du Québec, dès le 25 juillet et jusqu’au début septembre. Elle vous fera découvrir une histoire du Fugues à travers certaines couvertures emblématiques. Par ailleurs, un parcours historique sera proposé sur l’Esplanade tranquille et sur l’Esplanade du Stade olympique, lieux du Festival Fierté Montréal.
40 ans – Les dessous de Fugues
En avril dernier, Fugues est devenu le premier média LGBTQ+ francophone au monde à franchir les 40 ans d’existence. Dans le cadre de cet anniversaire, l’exposition «40 ans – Les dessous de Fugues» s’intéresse à l’histoire derrière certaines des couvertures les plus marquantes du magazine Fugues et montre son évolution en 4 décennies.
Le regard de photographes et d’illustrateurs qui ont contribué à façonner l’image de marque de Fugues est aussi mis en perspective pour résumer 40 ans d’histoire queer. De Robert Laliberté (à qui l’on doit 141 couvertures), à Josée B, Fotofusion, Oscar Ochoa, Perry Sénécal et Johan Jannson — pour n’en nommer que quelques-uns — ils et elles ont toutes contribué à l’esthétique du magazine. Il y est évidemment question des premières : première couverture, premières femmes à apparaître en solo, premier couple, premières personnes trans, première personne non-binaire…
Mais aussi de l’évolution du traitement de certaines thématiques abordées à la une, dont celles de la lutte contre le VIH, de l’homoparentalité et du couple, etc. Bien évidemment une section de l’expo s’intéresse aux différentes manières dont le magazine a abordé la Fierté et les innombrables partys festifs du Black & Blue.
«L’expo 40 ans – Les dessous de Fugues» complémente le fonds des Archives en proposant une histoire du Fugues, comme outil de communication et vecteur de changements. Une histoire moins connue — que l’Histoire officielle — voire même parfois oubliée, à travers certaines couvertures qui ont contribué à façonner l’image du magazine.», explique Yves Lafontaine, directeur de Fugues et conservateur des deux expositions. L’exercice, évidemment subjectif et incomplet par la simple sélection des couvertures retenues, illustre néanmoins comment se forme l’image de marque d’un média comme Fugues et combien cette image a évolué au fil des décennies.
«On verra parfois des choses surprenantes auxquelles le public ne s’attend pas, parce qu’il ne voit d’habitude que le produit fini, les couvertures, sans connaitre tout ce qui s’est passé, dans le processus de sélection et de production des images qui servent aux couvertures» commente Yves Lafontaine, le directeur et rédacteur en chef de Fugues.
«Cela nous fait plaisir d’accueillir dans nos locaux une exposition sur Fugues qui est un de nos principaux partenaires», dit Pierre Pilotte, coordonnateur des AGQ. «Nous sommes d’autant plus heureux que, l’an dernier, c’étaient les Archives qui célébraient leur 40e anniversaire. Voir que Fugues atteint également ses 40 ans d’existence, c’est important pour l’histoire de nos communautés. On remercie Fierté Montréal pour leur contribution financière à ce projet. L’idée de cette expo nous est venue en discutant avec Yves Lafontaine sur comment souligner au local des Archives cet anniversaire significatif.»
INFOS | Local des AGQ, du mercredi au samedi inclusivement, de 13h à 17h, 1000, rue Atateken, bureau 201-A, Montréal. Tél. 514-287-9987 ou [email protected]
https://www.agq.qc.ca
40 ans — Fugues se souvient
Ce parcours propose un voyage à travers le Québec, d’il y a quarante ans à aujourd’hui. Année après année, y sont présentés quelques moments charnières, des personnalités et des événements marquants, des tragédies et les avancées légales qui ont changé nos vies à jamais. Tout cela en photos, citations et couvertures de Fugues.
Qui se souvient encore que c’est un jeune homme de moins de 25 ans, Martin Hamel, qui a fondé le Fugues, un «guide de nuit», en avril 1984, qui se voulait un véhicule publicitaire pour les établissements gais de l’époque ?
Si au début Fugues ne fait pas dans l’activisme ni dans la revendication des droits, rapidement la première année de parution sera aussi l’année de la descente de police au bar Bud’s. Et l’équipe de Fugues comprend vite que publier une revue gaie dans un monde homophobe et souvent répressif, c’est un geste politique en soit, qu’on le veuille ou non.
Très rapidement, le magazine montre une ouverture aux idées, projets et activités des organismes communautaires. Une ouverture et un soutien constant qui se fera de plus en plus grands et qui demeure à ce jour au cœur de l’ADN de Fugues.
De l’émergence du Village comme lieu sécuritaire et de visibilité LGBTQ+ à la position de Montréal comme «pôle» rose international avec ses événements marquants comme les Outgames, DiversCité, Fierté Montréal et les les partys qui ont fait le renommée de la ville (comme le Black & Blue, le Bal en Blanc, District…). De ses militants et bénévoles qui ont démarré associations et organismes communautaires offrant soutien, services et sensibilisation ou exerçant un lobby essentiel, jusqu’à ses commerçant·e·s, entrepreneur·e·s et gens d’affaires…
Donc, de la descente du Buds et la création de l’École Guilford, en 1984, jusqu’aux manifestations de la coalition «Nous ne serons pas sages», en 2024, en passant par la reconnaissance des conjoint·e·s de même sexe, l’union civile, le mariage entre personnes de même sexe, l’adoption et les questions d’homoparentalité et de changement de l’état civile pour les personnes transgenre et non-binaire… le parcours propose 376 textes, présentant 521 personnalités, œuvres et événements marquants.
INFOS | Local des AGQ, du mercredi au samedi inclusivement, de 17h à 23h, du 1er au 4 aout, de 17h à 23h, à l’Esplanade Tranquille, 1442, rue Clark, Montréal (métro Saint-Laurent) ; et du 8 au 11 aout, à l’Esplanade du Parc olympique, 4545, avenue Pierre-De Coubertin, Montréal (métro Pie-IX).