Mardi, 17 septembre 2024
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    Cyd Mora entraîne les personnes LGBTQ+

    L’entraînement physique a changé la vie de Cyd Mora. Non seulement ses séances de gonflette lui ont permis de s’éloigner de l’alcoolisme, mais le gym lui a également permis de modeler son corps comme iel en rêvait durant sa transition non binaire. Depuis deux ans, Cyd met ses connaissances en entraînement et sa compréhension fine des enjeux queers au service des personnes LGBTQ+.

    Comment ton intérêt pour l’entraînement physique est-il apparu ?
    Cyd Mora : Plus jeune, je n’avais aucun intérêt pour le sport. C’était un trauma associé à la performance et aux stéréotypes de genres. À 17 ans, je suis tombé dans l’alcool profondément jusqu’à mes 24 ans. L’entraînement est arrivé dans ma vie à 22 ans, alors que je buvais encore. Peu à peu, ça m’est apparu comme quelque chose que je pouvais faire de manière obsessive, un peu comme ma consommation, mais qui me permettait d’aller dans l’autre sens. À ce moment-là, je n’avais rien auquel me rattacher qui me permettait de me voir évoluer dans quoi que ce soit. L’entraînement a été un moyen de reprendre le contrôle.

    Quel rôle l’entraînement a-t-il joué dans ta transition ?
    Cyd Mora : C’était extrêmement important ! Je me considérais déjà [comme] non binaire, mais je vivais une transphobie internalisée qui m’empêchait de beaucoup de choses. J’avais un blocage à l’idée de prendre des hormones. Je croyais que ça donnait raison aux transphobes qui disent que prendre des hormones est un échec et que j’avais craqué sous la pression du sexisme en cherchant à rentrer dans le moule. Et puis, à force de m’entraîner, j’ai compris les limites du corps que j’avais à ce moment-là. J’avais besoin et envie de prendre de la testostérone. Sans cette hormone, même avec tout mon entraînement, je ne me sentirais jamais bien dans mon corps. Je suivais des femmes qui sont des athlètes incroyables, je les regardais avec beaucoup d’admiration, mais ce n’était pas ce que je voulais être.

    Sur ton site Web, on peut voir l’évolution impressionnante de ton corps. Faut-il s’entraîner comme un athlète pour obtenir de tels résultats ?
    Cyd Mora : Il faut savoir que je ne suis pas une personne neurotypique. J’ai beaucoup d’obsessions et de pensées intrusives. J’ai besoin de répéter des choses, car ça me rassure. C’est un peu ce côté obsessionnel qui apporte la discipline nécessaire pour avoir des résultats comme les miens.

    Quelle formation as-tu dans le domaine ?
    Cyd Mora : Je me suis entraîné pendant six ans avant d’aller chercher une formation. Mes amis me suggéraient de le faire professionnellement, mais j’avais un blocage. J’ai arrêté ma scolarité à 18 ans, je ne suis jamais allé.e à l’université et j’avais prévu de ne jamais retourner à l’école. Je pensais aussi ne pas posséder les compétences, mais à force de rencontres, j’ai compris que j’étais tout à fait capable et que je n’avais pas besoin d’aller à l’université. J’ai passé un certificat en conditionnement physique et entraînement privé.

    Pourquoi te concentres-tu sur les personnes LGBTQ+ ?
    Cyd Mora : L’activité physique peut faire du bien à tout le monde, mais pour les personnes queers, c’est un outil sous-valorisé : ça permet de se reconnecter avec son corps, de reprendre le contrôle de son corps, de le modeler et de gérer des difficultés psychologiques. Presque systématiquement, elles n’ont pas accès aux services des gyms en raison de la mentalité autour du fitness, qui est souvent à l’opposé des valeurs d’égalité queers, des visions anti-gros ou de l’inaccessibilité financière. Je propose mes services à ces personnes souvent marginalisées.

    Comment personnalises-tu le programme d’une personne trans ?
    Cyd Mora : Très souvent, il y a un besoin de reconnexion avec le corps et de se sentir bien dans son corps et dans sa tête. Ensuite, les personnes trans veulent remodeler leur silhouette pour qu’elle corresponde à l’image qu’iels ont du féminin ou du masculin, ou tout simplement pour obtenir un corps qui correspond à leurs désirs. J’adapte mon entraînement à leurs besoins, en ayant un discours inclusif. Et je comprends plusieurs enjeux trans en raison de mon propre parcours trans.

    Qu’offres-tu de différent aux autres personnes queers ?
    Cyd Mora : C’est beaucoup dans le discours, la compréhension et l’accessibilité de mes services. Souvent, les personnes queers ne sont pas celles avec le plus de moyens. Alors, je veux offrir mes services en m’adaptant à leurs revenus. Mes tarifs sont en dessous des tarifs réguliers. Si une personne ne fait pas partie des communautés queers, si elle n’est pas grosse et si elle a les moyens de payer un entraînement régulier, évidemment qu’elle a le droit de s’entraîner, mais je préfère me concentrer sur les personnes queers ou celles à moyens faibles ou modérés.

    Quels sont tes services ?
    JCyd Mora : ’offre une consultation gratuite. On parle des besoins et des limites de la clientèle. Ensuite, les gens peuvent réfléchir de leur côté avant de me revenir. Puis, j’offre des programmes sur mesure et des programmes avec séances accompagnées.

    INFOS | https://www.cyd-coaching.com

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