La côte ouest-californienne regorge d’une faune et d’une flore uniques, mais également d’une température idéale et de paysages à couper le souffle. Le road trip de Los Angeles à San Francisco sur la route 1 de la côte du pacifique promet de vous en mettre plein la vue. Récit de voyage. La cité des anges Los Angeles est le berceau du soleil est des célébrités. Ce n’est pas pour rien que la ruée vers l’Or a mené bon nombre d’Américains de l’époque à convoiter cet endroit unique. Hollywood (land) est ainsi devenu le terreau fertile du cinéma, avant tout parce que la lumière y est magique! Bref, si vous séjournez à Los Angeles, sachez qu’il y a une multitude de choses à y voir. Je vous recommande d’y passer plusieurs jours – et de consulter mon article écrit sur La cité des anges, en 2016 – puis de visiter les « classiques »
d’Hollywood, du Walk of Fame, à la mythique enseigne H-O-L-L-Y-W-O-O-D, que ce soit en sillonnant les hills, et les maisons des célébrités, ou encore en vous rendant à l’Observatoire Griffith, non seulement pour observer les étoiles, mais pour avoir un regard époustouflant sur la ville à l’endroit où fut tourné La Fureur de Vivre (1955) avec James Dean, commémoré par un buste en bronze.
Si vous êtes fan de cinéma (comme moi!), ne manquez surtout pas l’Academy Museum of Motion Pictures, (tout juste à côté du LACMA | Los Angeles County Museum of Art), le plus grand musée américain dédié à l’art du cinéma qui a ouvert ses portes en 2021. Des expositions permanentes sur l’histoire du cinéma, les pionniers et films marquants, jusqu’aux expositions temporaires et thématiques (en juin, pour les célébrations du mois de la Fierté, j’ai eu la chance d’y voir celles sur John Waters et Pedro Almodovar). Et même d’y recevoir un Oscar! Côté plages, ne manquez pas Venice Beach, avec son boardwalk animé, ses couchés de soleil emblématiques; louez un vélo et roulez jusqu’aux fameux Venice canals, qui rappellent la célèbre ville d’Italie.
Road Trip sur la Highway 1 Pacific Coast
Si Los Angeles est notre ville de départ, nous débutons notre road trip à moins d’une heure de la cité des anges à Santa Monica, afin d’y suivre une leçon de surf. Après 1h30 d’initiation, je peux vous dire que ce sport est plus qu’exigeant, surtout pour une néophyte dans la quarantaine. Cela dit, les vagues et le soleil vous font rapidement oublier vos blessures mineures… Suggestion : réfléchissez au port du body suit (il protège des éraflures et des coups de soleil, mais peut être très chaud). Retour sur la route : après avoir passé les boutiques rétro de Topanga, les plages de Point Mugo State Park, direction l’incontournable Malibu, pour y passer la nuit. Au petit matin, petite saucette à Point Dume, la célèbre plage où fut tournée La planète des singes. Attention : les vagues sont immenses et vous y apercevrez peut-être des ailerons dans l’eau (pas ceux des requins, heureusement pour nous, mais des dauphins!) Splendide. Parlant de paysage à couper le souffle, nous croisons sur la route El Matador State Beach, où un sentier nous mène à la plage : vous aurez l’impression de découvrir un joyau caché! Un autre petit joyau : Solvang « la capitale danoise de l’Amérique » qui, comme son nom l’indique, vous séduira par son architecture européenne.
Après avoir passé plusieurs heures sur la route, avec notamment un arrêt à Santa Barbara, nous arrivons à l’hôtel de Prismo Beach, tard le soir. L’air y est beaucoup plus frais qu’à Los Angeles et ce sera une tendance flagrante, croissante et pour le moins surprenante jusqu’à San Francisco. Au réveil, la tangente se confirme. Il fait plus froid! Cela n’empêche pas les gens de profiter de la magnifique plage agrémentée d’un long boardwalk s’ouvrant vers la mer dans la capitale mondiale de la palourde. Après un déjeuner californien typique (des toasts à l’avocat), nous prenons la route, traversant le comté de San Luis Obispo et apercevant au loin Morro Rock, parfois appelé le « Gibraltar du Pacifique », le dernier sommet des Neuf Sœurs, des montagnes volcaniques. Prochaine destination, San Simeon, pour visiter Hearst Castle, l’extravagante demeure de William Randolph Hearst, un homme d’affaires qui a fait sa fortune dans les médias imprimés.
Si vous avez vu le classique Citizen Kane (1941) d’Orson Wells, vous en savez déjà beaucoup sur ce magnat de la presse. Quoi qu’il en soit, sa demeure, dans laquelle il a investi quelque 750 millions, vaut le détour. Perchée à 500 mètres d’altitude, ce palais s’étendant sur près de 1000 kilomètres carrés possède un domaine sans équivalent dans le monde, conçu par la pionnière Julia Morgan, première femme architecte de Californie. Pour vous y rendre, vous prendrez un autobus et pourrez admirer la vue, mais également les précipices et les animaux qui s’y trouvent, et que Hearst possédait. Avec ses 165 pièces, ses jardins luxuriants, ses piscines intérieures et extérieures, et même son petit aéroport, Hearst Castle est bien plus qu’une simple résidence privée. Lors de votre visite guidée, n’apportez pas votre maillot, la piscine est réservée aux fortunés « membres »! Si vous désirez vous baigner, rendez-vous à la plage de San Simeon. L’eau y est froide, mais le paysage à couper le souffle! Qui sait, peut-être serez-vous aussi chanceux que nous pour y apercevoir des baleines au crépuscule?
À bord de notre Kia Sportage, nous reprenons la route pour notre prochain arrêt Monterey. Sur la route, après avoir passé le Point Lobos State Natural Reserve et le California Sea Otter Game Refuge et ses loutres, nous arrivons à une autre merveille: Big Sur.
Vous passerez le Bixby Bridge, l’iconique pont historique de 1932 qui figure dans plusieurs films et séries (dont le générique d’ouverture de Big Little Lies de Jean-Marc Vallée). Puis nous sillonnons les routes sinueuses, agrémentés de forts vents et de précipices, surplombant l’océan Pacifique jusqu’au Julia Pfeiffer Burns State Park qui possède une vue imprenable sur les recluses McWay Falls. Puis, retour au crépuscule, pour dormir à Monterey et ouvrir cette bouteille de rouge de Hearst Ranch Winery 2022, justement nommée : « Three Sisters Cuvée ». J’ai clairement partagé cette bouteille avec mes trois consoeurs de voyage.
Au petit matin, nous entamons la route vers notre destination finale : San Francisco. S’impose un arrêt obligé à Carmel-by-the-sea, un village qui arbore un charme côtier et européen, où de nombreux musiciens, écrivains et peintres s’y établissent. L’un des maires ne fut nul autre que le célèbre acteur Clint Eastwood. Le village est dog friendly, avec des petites boutiques pour habiller (et monter) votre meilleur ami. Le calme bourgeois de cette petite ville contraste avec notre prochain arrêt : Santa Cruz et son ambiance americana, avec la plage et son boardwalk agrémenté de manèges, de boutiques et de sucreries.
San Francisco et la Pride
Après plusieurs jours de road trip, nous nous posons à notre destination finale, pour les trois derniers jours. Bien sûr, nous y verrons les incontournables : Le Golden Gate, Lombard Street, le Pier 39 et Fisherman’s Wharf, le quartier Castro, les maisons Victoriennes Painted Ladies, etc. Nous ferons un tour de Cable Car, un must ! Puis, décidant de sortir des sentiers battus nous prenons un tour guidé, le Flower Power Walking Tour en compagnie du sympathique Stan Flouride, une légende locale, qui nous fait visiter le quartier de Haight-Ashbury, celui où ont flâné et habité les Janis Joplin, Jimi Hendrix, The Grateful Dead, Joni Mitchell et d’innombrables autres artistes ayant laissé leur marque dans la contre-culture et la créativité collective du 20e siècle. Quoi de mieux qu’un vieil hippie du quartier ayant expérimenté la Summer of Love pour vous la raconter ? Parlant de Summer of Love, nous avons eu abondamment l’occasion de l’expérimenter…
Que ce soit dans le quartier de Haight-Ashbury, ou alors plus près de notre hôtel, le BEI San Francisco, où passait justement la parade de la Fierté. La San Francisco Pride compte l’un des plus anciens et importants défilés LGBT au monde, avec plus de 200 groupes/ exposants/contingents et environ 50 000 marcheurs qui y participent annuellement, sous les yeux de plusieurs centaines de milliers de spectateurs (voir même un million selon les organisateurs), dans un défilé d’une durée de 4 heures. C’est là que Gilbert Baker a jadis créé le drapeau arc-en-ciel, que Harvey Milk a milité; ces rues sont chargées d’histoires et d’émotions. C’est aussi le cas dans les visages des spectateurs venus assister à l’évènement. Nous avons eu l’occasion d’y rencontrer des gens adorables, dont Francisco Zendejes venu assister au défilé en n’ayant pas peur de « s’exposer » pour la cause. Vêtu d’un simple collant blanc mettant en vedette ses fesses, cet étudiant en kinésiologie de Fresno qui s’identifie comme gai était venu célébrer ses couleurs et les exhiber sous la bonne humeur des participants. Enfin, il n’y a pas que le feeling des gens et les magnifiques paysages en Californie qui surprennent et vous en mettent plein la vue, car le chef-lieu de Google, Apple et autres institutions technologiques, vous propose des robots roulants qui livrent du take out à Los Angeles et même des voitures qui conduisent sans conducteur à San Francisco. L’intelligence artificielle, sous le soleil très authentique de ces villes, ne peut rivaliser avec les beautés naturelles que nous offre la Californie.
PHOTOS : JULIE VAILLANCOURT